Marie Bodiguian :

Confinement déconfinement reconfinement. Comment faire pour développer son entreprise, créer son entreprise ou même rebondir quand on est une femme entrepreneure ? Mon invitée d’aujourd’hui va vous donner toutes les clés pour pouvoir avoir une vision de ce que vous pourrez faire et réaliser pendant cette année 2021 et surtout, avoir le bon mindset dans le tout est possible. Véronique Forge-Karibian, bonjour, merci beaucoup d’être là pour la Télé des Entrepreneurs.

Véronique Forge-Karibian :

Merci beaucoup, Marie.

Marie Bodiguian :

Alors Véronique, vous êtes une ancienne journaliste de BBC mais surtout de Direct 8 pour l’émission Femmes d’Exception. Vous avez accueilli plus de 250 femmes, vous avez fait plus de 250 interviews, de Christine Lagarde à Simone Veil, en passant par Barbara Hendricks et Cesária Évora. Forte de ces expériences et de ces interviews, de ces inspirations de femmes si charismatiques, vous avez lancé il y a sept ans businessofeminin.com qui est un média indépendant destiné à inspirer et conseiller ces femmes qui veulent se réaliser et créer, développer leur entreprise. Businessofeminin.com c’est aussi : Business O Féminin le club, Business O Féminin Award et un podcast Power Girl. Aujourd’hui, Business O Féminin rassemble plus de 13.000 abonnés à travers le monde, avec plus de 60 événements virtuels organisés depuis mars. Aujourd’hui, nous vivons une situation inédite, complexe et surtout donc pour les femmes. Est-ce que avant de parler et surtout de proposer aux femmes qui nous écoutent peut être un certain nombre de conseils pour leur donner de l’espoir donc avant l’interview, en préparant cette interview, vous me disiez : « Moi, ce que je souhaiterais avant tout, c’est de donner cet espoir aux femmes ». Donc, on va essayer de leur donner des conseils pour mettre cet espoir en en action. Mais avant tout pour vous : Quel regard vous avez sur la situation aujourd’hui des femmes entrepreneures dans cette situation de crise sanitaire ?

Véronique Forge-Karibian :

Je pense que les femmes, évidemment, sont les premières touchées par cette crise. J’aime à citer ce que disait Simone de Beauvoir, qui nous alertait déjà il y a quelques décennies en nous disant : il suffira d’une crise économique, politique, sociale ou religieuse pour remettre en cause les acquis des femmes, donc entre guillemets ça voulait dire soyez vigilantes et attention. On est en plein dedans. Nous vivons évidemment une crise sanitaire, mais également une crise sociale, une crise économique qui va en premier lieu impacter les femmes. C’est les premières en général, qui perdent leur job, donc elles vont se retrouver voilà sans rien à un moment donné. Pour peu qu’elles soient femmes qui élèvent leur enfant ou leurs enfants seules, elles vont être dans une situation de précarité. Donc, oui, vraiment une alerte très forte. Les femmes vont être les premières impactées par cette crise. Après les femmes entrepreneures également, elles vont être impactées parce que de toute façon, comme déjà, elles ont plus de mal à lever des fonds globalement, il y a des études qui l’ont montré. Elles vont encore plus subir. Disons que tous ces freins qui existaient déjà avant la crise. Donc vraiment, oui, il faut être vigilant et mettre tout en œuvre pour limiter les effets négatifs de cette crise sur les femmes.

Marie Bodiguian :

Alors donc, justement, aujourd’hui, dans cette situation, parce que vous vous voulez donner, on va dire à la femme tout son pouvoir et son potentiel en actions. Quelles sont les aujourd’hui là, dans notre, dans notre échange : quels sont les on va dire les trois, quatre conseils que vous pourriez leur donner pour leur dire c’est possible, un petit peu à l’image de ce que vous avez construit, c’est à dire, en fait, vraiment de ne reculer devant rien, donc c’est possible, tout est, on le sait tout est dans le mindset. Qu’est-ce qu’elles doivent se dire à votre avis ? Alors, je, je, je fais référence également à ce que vous dites d’ailleurs dans le guide de l’entrepreneuriat au féminin où vous parlez beaucoup mindset et de syndrome de l’imposteur.

Véronique Forge-Karibian :

Alors, déjà, oui d’un point de vue, vous avez raison de rappeler que c’est aussi une question de mindset, c’est à dire de d’état d’esprit. Ca part de là, alors c’est facile à dire de se dire que oui, il faut se mettre dans une autre posture et ne pas se mettre de freins, se faire confiance surtout. C’est compliqué et c’est pour ça que nous organisons régulièrement des webinaires autour de cette question de la confiance en soi et de l’affirmation de soi. Donc c’est vraiment une décision à prendre, une décision à prendre, de se dire bah oui, je suis capable de le faire. Après, ça demande pour certaines et j’ai envie de dire pour toutes une forme d’accompagnement. Donc, c’est ce que nous proposons au sein de Business O Féminin, au sein de cette communauté, à travers ces webinaires, c’est extrêmement important d’avoir des gens qui vont me dire mais c’est possible, c’est possible. C’est pour ça que nous organisons un certain nombre de programmes également autour de la reconversion professionnelle. Dès janvier 2021, nous aurons un programme à ce sujet qui vont permettre à des femmes de se dire : c’est bon, j’ai fait mon bilan personnel, j’ai vraiment envie de passer à une autre étape de ma vie et donc je vais mettre ça en oeuvre. Donc c’est vraiment encore une fois vous parliez de mindset, c’est vraiment une décision à prendre. Et j’ai envie de dire, oui dans ces périodes de crise, ce sont des périodes qui sont vraiment intéressantes parce qu’elles nous permettent de vraiment remettre en cause tous les acquis. Alors ça peut faire peur, mais c’est aussi un moyen de se questionner sur ce vers quoi on veut aller, quel sens on veut donner à sa vie et donc c’est en cela que je vois cette crise, en particulier et les crises, les crises, comme une opportunité. Par ailleurs, nous, ce que nous allons mettre en place concrètement, avec cette ambition vraiment, d’encourager les femmes à se lancer. Nous lançons, en partenariat avec KissKissBankBank, un appel à projets qui va commencer dès janvier, qui s’appelle « Je lance ma boîte » et qui va vous permettre de postuler. Vous avez une idée, vous avez un projet un petit peu construit, qui va vous permettre de le tester. Si vous êtes gagnant sur KissKissBankBank. Vous pourrez le faire aussi, mais c’est vraiment il n’y aura donc un lauréat de ce prix, De cet appel à projets qui sera suivi par nos coachs, par, par KissKissBankBank et qui bénéficiera donc de cette campagne de crowdfunding. Parce que rien de mieux que de quand on a une idée, quand on veut la tester, que d’essayer au travers de notammenr du crowdfunding. Et moi, je crois beaucoup que ça va être un moyen aux femmes de tester leur idée, leur projet, même si, en parallèle, elles ont encore leur job. C’est pas, moi, je dis pas aux femmes quittez votre job, allez lancez vous. Je leur dis : « vous avez une idée, vous avez une passion, vous avez quelque chose qui vous anime au plus profond de vous même, eh bien, testez et voyez ».

Marie Bodiguian :

Alors justement, on teste, on anime, on est entouré à travers une communauté. Maintenant, quand on se retrouve en famille, quand on se retrouve dans notre environnement physique, au quotidien, comment faire pour justement s’affirmer ? Et parce qu’il risque d’avoir rupture quelque part. Comment faire face à ces ruptures éventuelles ? Parce que qui dit crise économique, sociale, dit éventuellement crise aussi au sein de sa propre cellule. Parce que l’on veut avancer et qu’il y a un contraste et une dichotomie entre comment on avance et notre cellule.

Véronique Forge-Karibian :

Alors c’est très intéressant ce que vous dites Marie parce que c’est vrai que c’est quelque chose qu’on rencontre souvent chez les femmes qui nous disent moi, j’ai une idée, j’ai une envie, j’ai un projet plus ou moins mûri mais souvent assez mûri et vraiment de longue date et qui subissent le frein de l’environnement familial.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Véronique Forge-Karibian :

J’ai envie de dire on l’a toutes connu d’une manière ou d’une autre, même si la pression n’était pas aussi forte parfois. Je pense qu’il faut là encore se faire confiance. Il faut, oui. On n’a qu’une vie j’ai envie de dire. Donc si c’est pour subir la contrainte d’un environnement familial ou même amical, parce que vous allez rencontrer sur votre chemin des personnes qui vont vous dire « non mais attends, mais tu rêves, mais attends ça ne va pas marcher, ça ne marchera jamais ». Moi, j’ai envie de dire, et je le dis souvent aux femmes que je rencontre. Essayer vraiment de vous entourer de gens qui ont une bonne énergie et quelqu’un.

Marie Bodiguian :

Et d’écarter les personnes toxiques.

Véronique Forge-Karibian :

Voilà, vous allez rencontrer sur votre chemin toujours des gens qui seront négatifs, qui vont voir le verre à moitié vide plutôt que le verre à moitié plein. Eh bien, moi, ce que je dis, et c’est ma philosophie et vous l’avez compris Marie, c’est vraiment : il faut essayer de trouver dans chaque chose quelque chose de positif. Donc, ça passe aussi par l’environnement, l’environnement amical, familial que vous allez retrouver. Se trouver des rôles modèles, des gens qui vont, moi, je sais que dans mon environnement familial, il y a des femmes de générations précédentes qui m’ont énormément inspiré et qui m’ont donné, qui étaient entrepreneures d’ailleurs et à une époque où c’était extrêmement rare. Et donc ça, ça a été dès l’âge de j’ai envie de vous dire, 15 ans, des rôles modèles et je ne les ai pas trouvé dans mon environnement familial proche. Je les ai trouvés un tout petit peu plus loin, mais c’est ça en fait, c’est se dire ce que je fais beaucoup aussi, ça fait partie de cette idée d’empowerment. J’écoute plein de podcasts. Des podcasts évidemment j’écoute Power Girl mais il y a beaucoup de podcasts très intéressants ou de femmes, d’américaines notamment, qui qui ont une Oprah Winfrey, par exemple, Oprah Winfrey, qui est maintenant une femme qui, C’est un de mes modèles ! qui est influente aux Etats-Unis, et pas que d’ailleurs. Elle a commencé au tout début, enfin c’est très intéressant de l’écouter. Elle faisait une conférence il y a quelques années à Stanford. Elle disait mais moi voilà, j’ai dû pousser les portes. J’ai dû vaincre des freins que j’avais moi-même et que d’autres me mettaient et c’est comme ça et elle vient. Voilà elle avait pas toute ma vie. Alors, elle n’avait pas tout l’environnement positif.

Marie Bodiguian :

Au contraire.

Véronique Forge-Karibian :

J’ai envie de le dire, cet environnement positif qui va vous permettre d’aller au bout de ce que vous avez envie de faire dans votre vie.

Marie Bodiguian :

Alors pour aller dans le sens de ce que vous disiez par rapport à Oprah Winfrey, je voudrais juste rappeler une anecdote, quelle qu’elle racontait, où elle disait que sa grand mère et sa mère lui disait : « Oh ma, ma fille, ce que je, je rêve pour toi, c’est que tu trouves une bonne famille de blancs pour que tu vas pouvoir servir ». Et maintenant, elle dit : « Eh ben maintenant, c’est les blancs qui travaillent pour moi ».

Véronique Forge-Karibian :

C’est pas donc il y a Oprah.

Marie Bodiguian :

Elle le dit avec humour, bien sûr.

Véronique Forge-Karibian :

Bien sûr, j’ai et il y en a d’autres. Enfin, c’est vrai que j’ai pas mal de modèles américains et d’américaines enfin américaines.

Marie Bodiguian :

Alors ?

Véronique Forge-Karibian :

J’ai eu la chance de recevoir Arianna Huffington, qui est venue parler devant une centaine de personnes, de femmes à Londres. Arianna, elle s’est faite toute seule aussi. Elle est d’origine grecque. Elle est arrivée à Londres. Elle a certes travaillé et bien travaillé. Elle a fait des études à Oxford ou Cambridge, je ne sais plus, mais elle s’est faite toute seule. Donc voilà, il faut se dire qu’il n’y a pas, c’est ce que j’essaie. Vous parliez tout à l’heure de Femmes d’Exception. Femmes d’Exception, c’était une émission, où certes, j’ai rencontré, j’ai rencontré et j’ai interviewé des femmes connues, des femmes aussi moins connues du grand public, mais des Christine Lagarde, par exemple. J’essayais à chaque fois de trouver des éléments qui permettaient à la personne qui était téléspectatrice, derrière son écran qu’elles puissent se dire mais : « Ah mais, Christine Lagarde finalement, elle a quelque chose que j’ai aussi ». On est toutes capables de réaliser nos rêves. La seule chose, c’est qu’il faut s’en donner, il faut, il faut croire en soi. C’est vraiment le nœud, le nœud du problème j’ai envie de dire, c’est se faire confiance et s’entourer de gens qui sont dans la même énergie positive et qui vont vous porter. On a besoin d’être porté dans la vie.

Marie Bodiguian :

Donc, ça veut dire oser aller au delà de sa zone de confort. En fait, il y a aujourd’hui tellement de choses qui sont proposées aux femmes. Comment faire pour qu’elles puissent je dirais, s’y retrouver ? Savoir par où commencer ? Certes, vous avez Business O Féminin, mais bon, je veux dire, elles sont tiraillées et on leur propose beaucoup d’autres choses. Qu’est-ce qu’elles doivent se dire pour trouver leur voie, pour trouver, pour trouver véritablement faire leur choix par rapport aux, par rapport aux personnes qui peuvent les entourer. Est-ce qu’il faut être entouré ?

Véronique Forge-Karibian :

Je pense que déjà vous l’avez dit. Je pense que des médias comme businessofeminin.com sont des médias et puis donc avec le club quand on devient membre, sont des moyens, vraiment, de trouver un support, une écoute, une aide et vous aider à vous orienter et à trouver les chemins. Nous, quand on organise chaque mois pour les membres de Business O Féminin, c’est un abonnement annuel, très peu cher. On organise chaque mois des, pour l’instant des virtual event, des virtual networking. On en organise un dans quelques jours. Pour, pourquoi ? Pour échanger, savoir quelles sont leurs attentes, ce dont elles ont besoin, ce qu’on peut leur mettre en place pour les aider concrètement et pas plus tard que le mois dernier, nous avons développé une série de webinaires parce que nous avions eu des demandes de certains de nos membres sur une thématique particulière. Donc c’est ça aussi Business O Féminin, c’est vraiment, je pense qu’on est, on est un média et on est plus que ça comme je vous le disais, un écosystème qui permet d’à la fois vous proposez la dimension enfin voilà : lire nos articles, s’informer, découvrir ce qui se passe afin d’aider des femmes entrepreneures en France et aussi à l’international. Et mais également avoir un soutien grâce à nos webinaires, grâce à des échanges que nous pouvons organiser de manière informelle. C’est ça, on a besoin d’accompagnement. Vous avez raison de dire qu’il y a énormément de propositions pour les femmes aujourd’hui mais nous avons l’ambition de vraiment être un peu le catalyseur afin de réunir un petit peu tout ce qui se fait et leur apporter et les guider. Peut être qu’on les guidera vers une, un incubateur qui peut peut être les aider sur un sujet. Business O Féminin ne sera pas a priori dans les quelques années qui viennent un incubateur proprement dit. Mais en tout cas, nous, on fait émerger les projets, on fait émerger les idées, on leur permet de gagner en confiance. Se lancer. D’où ce programme « Je lance ma boîte ». Tout ça pour vraiment les aider à aller au bout de leurs ambitions, de leurs envies.

Marie Bodiguian :

Est-ce que dans au sein de Business O Féminin, vous avez cette, comment dire, certainement cette transmission de femme à femme qui permet justement aux femmes qui transmettent leurs talents de gagner confiance en elles ? C’est à dire la transmission, on le sait aujourd’hui, ça fait partie justement des des actions qui nous permettent de prendre confiance en nous en disant : à bah ce que je sais, que mes talents sont reconnus et donc, du coup, sur, sur quel type d’expertise. Est-ce que c’est lié au webinaire ? Sous quel type d’expertise vous avez cette transmission de femme à femme ? Ou est-ce que ce sont des coachs professionnels qui viennent vers vous ?

Véronique Forge-Karibian :

Nous avons des coachs, certes, qui sont membres de Business O Féminin, mais on a vraiment une diversité de profils qui permet, grâce on a un réseau interne aux membres qui permet aux membres d’échanger entre elles, de se demander des conseils, de voilà ça aussi, c’est entre entre elles, elles peuvent échanger, se faire une proposition et que les membres soient informés et puissent là récemment, nous avons une membre qui est en train de se former pour devenir coach, justement, notamment. Et elle a envoyé ce message en disant : voilà je me lance, j’aimerais, j’aimerais pouvoir échanger avec nous, peut être travailler sur mon projet avec vous. Voilà, c’est comme ça que ça se passe. C’est vraiment de l’échange, de la, de la transmission. On est vraiment, on encourage les femmes à échanger sur évidemment leurs expertises.

Marie Bodiguian :

Concernant la mise en place d’un projet, quel à est votre avis, les critères et les facteurs essentiels qu’il ne faut pas oublier pour se dire voilà mon projet est réaliste et faisable ?

Véronique Forge-Karibian :

Alors déjà, il faut que ça parte, c’est la base. On ne fait pas un projet, on a pas un projet à mon avis, si on ne l’a pas au fond de soi même, c’est à dire que faire quelque chose juste en se disant c’est ça, je vais gagner de l’argent avec ça. C’est important de gagner de l’argent et les femmes ont souvent un lien, souvent un tabou avec l’argent et c’est important, très important d’en parler. Mais je pense qu’il faut que ça vienne de, d’une envie profonde ou vraiment de quelque chose qui nous anime. Je ne dis pas que toutes les passions vont être des gros succès commerciaux, mais je veux dire il faut quand même qu’il y ait quelque chose qui soit plus grand que soi. Parce que être entrepreneure, c’est se dire que tous les matins, on va se réveiller. Au départ, on va peut être être seule dans l’aventure et il faut vraiment que ça soit assez motivant pour qu’on se dise même si on a des échecs, même si on a des portes qui se ferment, ce qui peut arriver et ça arrive à tout le monde. Et plutôt deux fois qu’une. Se dire mais je repars, je repars. Parce que pour moi, ce qui fait la force d’un entrepreneur et de quelqu’un qui et un autre, c’est la résilience. Ça, c’est un mot extrêmement important. C’est se dire OK, je me suis pris une claque symboliquement, mais je vais continuer. Je suis en plein en pleine crise sanitaire, mais je vais essayer de pivoter, d’imaginer d’autres possibles pour moi. Donc ça, c’est la base. Donc il faut vraiment avoir, être animé, que son projet vous anime au plus profond et se dire, imaginer le cas où je ne trouve pas de partenaires dans les trois mois qui viennent. Qu’est-ce que je fais ? Voilà et c’est vraiment ça c’est très important. Après, il faut évidemment étudier son marché, voir enfin c’est très concret, mais voir si on a vraiment un positionnement qui va être assez différenciant par rapport à tout ce qui peut exister. Donner une âme. Je vous donne un exemple. Il y a énormément de femmes aujourd’hui qui veulent lancer leur entreprise de cosmétiques bio et voilà il y en a énormément. Nous on en voit énormément qui ont postulé au aux Awards, etc. Très bien et je pense qu’elles ont la même promesse de base qui est, on veut que des choses bio, organiques, etc. C’est très bien, mais chacunes, ont une proposition, un positionnement qui est particulier, un ton particulier. Ça vient d’elles et donc oui, elles trouveront in fine sans doute leur marché parce que elles vont être en écho avec ce que peuvent ressentir d’autres consommatrices. Donc vraiment, en tout cas, étudier, étudier son marché, ça, c’est extrêmement important, tester son projet. C’est pour ça que je parlais tout à l’heure du crowdfunding. Je pense que c’est un outil extrêmement intéressant quand on a une idée un petit peu formalisée, bien évidemment, de dire tiens, je vais regarder si j’arrive à lever un peu d’argent sur mon projet et je pense que ça, c’est un très bon début. On a vu évidemment des succès story comme Respire, Justine Hutteau que nous avons reçu d’ailleurs dans Business O Féminin Club et dans, sur le podcast Power Girl. Bon Justine, elle a lancé son projet sur une plateforme de crowdfunding et ça a explosé. Elle avait mis en place aussi, évidemment, des outils de communication très performants, notamment sur LinkedIn. Mais voilà, c’est vraiment tester son marché, tester son marché une fois qu’on a l’idée. Et ça, ça peut commencer par réunir chez soi ou de manière virtuelle, en ce moment, des personnes à qui on va dire voilà j’ai cette idée, qu’est-ce que tu en penses ? Il ne faut pas hésiter à partager les idées parce qu’une idée, on peut avoir, on n’a pas la science infuse. On n’a pas voilà l’idée elle jaillit pas, oui au départ, on peut avoir cette idée, mais il faut la confronter au réel. Et ça, c’est très important.

Marie Bodiguian :

Alors une fois qu’on a notre idée, qu’on l’a l’attester, à un moment donné, il faut se rendre visible. Qu’est-ce que vous constatez auprès de la communauté des femmes de Business O Féminin dans la relation de ces femmes avec la visibilité et avec le fait de s’exposer avec la problématique du regard des autres ?

Véronique Forge-Karibian :

Je pense que oui, il faut se faire connaître. C’est comme ça qu’on gagne. Bien sûr qu’il faut être visible. Bien sûr qu’il faut se montrer. Il faut, il faut donc, au travers de sa marque, au travers de son soi-même, en tant que fondatrice, c’est extrêmement important. Donc, ce que je constate, c’est que, non les femmes sont de plus en plus conscientes qu’elles doivent avoir une stratégie de communication personnelle. D’ailleurs, il y a certains de nos webinaires qui vraiment marchent à chaque fois, enfin marchent extrêmement bien à chaque fois, qu’on les met en place : c’est le personal branding. Le personal branding qui est animé notamment par Muriel de Saint Sauveur, qui est l’une de nos coachs sur tous ces sujets là. Et ça marche très bien. Oui, parce que les femmes ont besoin d’avoir des outils pour communiquer et savoir mieux communiquer, faire passer leur message. Mais elles ont tout à fait conscience de ça. Maintenant, évidemment, il y a encore une fois des outils à acquérir, une certaine manière de faire. On n’est pas tous nés super speaker et voià et ça s’apprend. Quand j’ai été mise sur un plateau de télé, je n’avais jamais fait de télé avant. Et bien j’ai appris. J’ai appris, j’ai appris au fil de l’eau.

Marie Bodiguian :

Je dis toujours : « on a tous appris à conduire, à nager, à marcher. Et ce n’est pas venu tout seul ». Voilà la vidéo ou s’exposer, c’est pareil, ça, ça s’apprend. Dites-moi, Véronique, j’aimerais revenir sur cette relation des femmes à l’argent. Vous avez évoqué tout à l’heure ce frein. Qu’est-ce qu’on pourrait leur donner comme conseil ? Qu’est-ce que vous constatez sur ce sujet là ? Et quels quels conseils vous donneriez pour pour débloquer ? Parce que je pense que derrière ce syndrome de l’imposteur, derrière cette zone de confort dont on a du mal à pousser les limites et surtout par rapport à cet environnement, on va dire familial ou amical qui, qui nous entoure, il y a peut être aussi un peu en suspens, cette problématique de relation à l’argent de la femme par rapport à la vente. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Véronique Forge-Karibian :

Mais ça, c’est un sujet et c’est pour ça que je l’ai évoqué. Mais c’est un sujet crucial. Alors en propos liminaire, je dirais que les, il y avait un slogan, je ne sais plus s’il est toujours d’actualité. Mais il y avait un slogan d’une grande marque de cosmétiques qui disait « i’m worth it ».

Marie Bodiguian :

Oui.

Véronique Forge-Karibian :

Ben ça commence par :

Marie Bodiguian :

« Je le vaux bien ».

Véronique Forge-Karibian :

« Je le vaux bien ». Et bien oui, je le vaux, j’ai une valeur, j’ai une valeur. Les femmes aujourd’hui dans le monde sont plus diplômées que les hommes. Et pourtant, il y a des écarts de salaires qui sont encore inacceptables. On pourra toujours dire oui, mais elles prennent des congés mats, des machins, des trucs, on pourra tout justifier. La seule chose, c’est que ce qu’on constate, c’est que les femmes sont, une productivité qui est extrêmement importante, qu’elle et voilà. Et moi, j’ai quelques exemples de banques par exemple, je me souviens qui, au retour du congé mat de leurs salariés, les ont promu. Ben ça, c’est ça, c’est des bonnes, des bons. Super. De beaux exemples à suivre. Pourquoi une femme, parce qu’elle a eu un enfant, deux enfants, serait moins productive, serait moins performante, serait moins, enfin je n’aime pas le terme de performance, mais disons réussirait moins. Non, les femmes, elles ont cet atout incroyable de pouvoir. En tout cas, être dans le multitasking parce qu’elles sont obligées de le faire et donc moi je pense donc pour revenir à votre, votre sujet. Qu’est-ce qu’il faut leur dire ? Bah c’est leur dire : oui, vous avez une valeur et ne vous sous-évaluez pas. Et souvent, et la plupart du temps, les femmes se sous-évaluent. Ah, je vais, je vais demander tel salaire. Voilà, faut forcément demander un salaire plus important pour avoir le salaire qu’on a envie d’avoir. C’est, c’est ça c’est j’ai envie de dire c’est basique et on est toutes à se dire ah mais est-ce, est-ce que je ne suis pas entre guillemets trop, trop ambitieuse, trop est-ce que c’est pas trop cher ? Non, parce qu’un homme ne se poserait pas cette question là. Voilà donc ça, il faut bien se mettre ça dans la tête. Après il faut lever des fonds pour chercher de l’argent, etc. Là encore, demander un petit peu plus pour avoir ce qu’on veut. C’est vraiment changer, là encore de mindset et se dire il n’y a aucune raison. On est d’avoir moins de valeur qu’un homme qui va pas se poser autant de questions. Les femmes se pose tellement de questions et parfois, je pense qu’il faut aller, aller au bout de son truc et pas se poser trop de questions. Vraiment, c’est ça qui nous, qui nous met des freins faciles. Ce sont des freins. Ce sont des freins.

Marie Bodiguian :

Alors pour aller dans votre sens, vous savez, je suis passionnée des neurosciences appliquées et j’ai appris, j’ai eu l’énorme plaisir d’apprendre que le cerveau féminin, en fait, avait cette capacité d’avoir non seulement une connexion à ses émotions plus fortes que les hommes. Donc, j’ai lu même qu’en fait, on avait plus de neurones miroirs, c’est à dire, en fait, ces fameux qui entre autre sont responsables de l’empathie, mais également cette capacité à connecter ces fameux deux cerveaux l’un avec l’autre, beaucoup plus enfin, on va dire de façon beaucoup plus performante, j’allais dire.

Véronique Forge-Karibian :

C’est très intéressant. Et moi aussi, je m’intéresse beaucoup aux neurosciences, mais je ne suis pas du tout à votre niveau. Mais je crois que ce que enfin le cerveau, il évolue en permanence, est-ce que c’est pas aussi parce que l’on est obligé de gérer plein de choses et qu’il y a plein de connexions qui se font, qui font qu’à un moment donné, le cerveau, c’est un peu un muscle aussi.

Marie Bodiguian :

C’est ça., en fait.

Véronique Forge-Karibian :

Beaucoup de, donc du coup, ça s’entretient. Ça, ça se nourrit. Et quand on est amené par la force des choses, à faire

Marie Bodiguian :

plein de choses en même temps.

Véronique Forge-Karibian :

Eh bien, il y a des connexions qui se font plus facilement.

Marie Bodiguian :

En fait, jusqu’à la fin de la vie, ce sont les connexions neuronales qui n’arrêtent pas de se créer. Donc en fait, il n’y a pas d’âge aussi. Et ça fait partie aussi. Alors donc justement, je rebondis là dessus pour une autre question est-ce que vous connaissez dans votre, vous rencontrez dans la communauté de Business O Féminin, des personnes qui sont, je suppose, freinées par en se disant : ah je suis trop âgée, etc. Est-ce qu’il y a certainement des modèles de personnes qui ont dit non, j’y vais quand même et qui peuvent inspirer d’autres personnes ?

Véronique Forge-Karibian :

Il n’y a pas d’âge, il n’y a pas d’âge pour entreprendre, c’est déjà votre premier message. Il n’y a pas d’âge. Et je vais dans les deux côtés du spectre. C’est à dire que nous, par exemple, nous avons le young Business O Féminin Award, qui récompense des jeunes femmes qui ont moins de 25 ans et qui lancent leur projet. Pourquoi j’ai voulu créer ça ? C’est parce qu’il n’y a pas d’âge pour avoir une bonne idée et on le voit aux Etats-Unis. Mais on voit aussi ici avec quelques exemples de femmes qui ont entrepris à 16 ans ou 17 ans. Donc, c’est qu’il n’y a pas d’âge. Et il n’y a pas d’âge aussi pour pour entreprendre, ou pour écrire un livre ou pour, voilà il n’y a pas de limite. On a, on a des, alors je n’ai pas d’exemple là précis, mais il y a des femmes qui se sont révélées à 50 ans. Il y a des femmes qui ont vaincu leurs freins à des âges plus avancés. C’est vraiment la maturation et bien elle est parfois moins précoce. Mais peu importe, l’important c’est ce qu’on va faire de tout cela. Absolument. C’est vraiment donc il n’y a pas d’âge, il n’y a vraiment pas d’âge pour entreprendre. Si on prend l’exemple de Coco Chanel, qui a eu une carrière très jeune, qui était une entrepreneure et qui a été un peu mise de côté après la Seconde Guerre mondiale et qui a rebondi à la fin des années 50. Voilà ce sont des exemples de femmes qui doivent vous inspirer, voilà il n’y a pas. Il n’y a pas d’âge, il n’y a pas d’âge.

Marie Bodiguian :

Quelle question vous auriez à leur poser pour que elles démarrent 2021 avec la bonne question est qu’elles osent, on va dire, pousser ces limites dont vous parliez ?

Véronique Forge-Karibian :

Je pense que la question principale que devrait se poser chaque femme et ça peut faire partie des bonnes résolutions. En tout cas, des bonnes questions pour aborder 2021, c’est : qu’est-ce qui me freine, ce qui m’empêche de faire ce que j’ai vraiment envie de faire ? Voilà qu’est ce que ? Parce que en répondant à cette question, on va se dire mais finalement, c’est on va, on va, on va trouver des solutions. Donc c’est vrai que c’est très important de se poser les bonnes questions. Qu’est-ce qui fait qu’il y a encore un frein, que je procrastine, que je me dis que je ferai ça un peu plus tard ? Parce qu’on est, on a aussi une appétence à procrastiner, à se dire oui, bon, mais j’ai le temps, j’ai le temps. Ben non, le temps passe et donc à un moment donné, il faut juste sauter le pas et être dans l’action. Et je dis souvent c’est le premier pas qui est le plus dur et c’est le premier pas parce que du premier pas va émerger un nouveau champ des possibles. Et c’est, et tout va. Et c’est très intéressant de voir que finalement, quand on se met en action, eh bien il y a un nouvel horizon qui s’ouvre et donc de nouvelles opportunités. Donc c’est vraiment le premier pas qui est le plus difficile.

Marie Bodiguian :

Absolument. Véronique, merci infiniment, merci pour ce temps, merci pour tous ces conseils, merci pour tout ce que vous allez pouvoir inspirer à ces femmes pour démarrer 2021. Donc, on retrouve toutes les actualités de Business O Féminin sur businessofeminin.com avec les Award qui auront lieu au mois de janvier, fin janvier. Et toutes vos actualités, tous vos, tous vos webinaires, tous vos programmes donc sur businessofeminin.com. Merci beaucoup, Véronique.

Véronique Forge-Karibian :

Et merci beaucoup à vous Marie de m’avoir accordé cette interview.

Marie Bodiguian :

Et à très bientôt.

Véronique Forge-Karibian :

Merci.

Marie Bodiguian :

Au revoir.

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  1. Interview – Comment rebondir pendant la crise ? – Marie Bodiguian

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