Vous courez après l’argent ? 3 étapes pour ne plus stresser par Christian Junod 

 

Si vous avez l’impression de courir toujours après votre chiffre d’affaires, après votre trésorerie et que vous avez du mal à vous valoriser, à augmenter vos prix ou bien réclamer le règlement de vos factures ou même à faire des choix professionnels en lien avec votre vie personnelle, que vous vivez tout cela très mal et que cela vous stresse, alors vous allez adorer mon invité d’aujourd’hui que je suis vraiment heureuse d’accueillir.

 

Christian Junod est conférencier et coach dans la zone francophone, en France, en Belgique, en Suisse et au Luxembourg sur le thème de l’argent. Économiste de formation, conseiller financier pendant 17 ans dans une des plus grandes banques internationales de Suisse, il a découvert la face cachée de l’argent et dans les peurs profondes de l’usage que l’on en fait.

 

Aujourd’hui, il anime des ateliers tant dans les milieux professionnels que pour les particuliers et il est auteur de plusieurs livres dont son dernier livre « Enfin libre d’être soi-même. » Co-auteur du livre avec Lilou Macé « Libérer son rapport à l’argent et retour à l’abondance » et le livre qui nous intéresse aujourd’hui : « Ce que l’argent dit de vous. »

 

Marie Bodiguian : Christian Junod, merci beaucoup d’être là, je suis vraiment ravie. Merci, parce que vous allez enfin, pour tous nos entrepreneurs, vous êtes là, on va dire pour déverrouiller tous nos blocages face à cette relation vis-à-vis de l’argent. On n’a pas du tout l’habitude de se poser cette question de notre relation à l’argent, pourtant l’argent est partout.

 

Donc pourquoi aujourd’hui on doit se poser cette question vis-à-vis de l’argent et comment cela se manifeste par rapport à nos entrepreneurs ? Comment est-ce que cela peut se manifester ? Comment ils peuvent voir qu’ils peuvent avoir éventuellement des problèmes dans la relation avec l’argent ? Comment cela se manifeste ?

 

Christian Junod : Alors, merci déjà de l’invitation Marie. 

Alors, cela se manifeste de plein de manières, mais déjà moi je viens d’une famille qui a eu beaucoup de faillites. La lignée des hommes, tous ceux qui sont soumis à leurs comptes ont fait faillite. Et pourtant, ce que je peux voir c’est que ce ne sont pas des personnes qui manquaient de talent, bien au contraire, mais qui manquaient d’envie.

Simplement, je peux voir qu’ils avaient des relations avec l’argent qui n’étaient pas saines, mais j’ai envie de le dire. Et qu’inconsciemment, ils ont fait des choix qui les ont amené dans cette situation-là.

 

Donc, moi, j’ai vécu cela comme du gâchis et mon expérience aussi me montre qu’il y a beaucoup d’entrepreneurs qui sont aussi talentueux pour une vraie envie de contribuer quelque chose et qui font des choix malheureux, des mauvais choix qui font que l’argent, tout à coup, devient un problème plutôt que d’être un allié en soutien de nos projets. C’est bien cela mon objectif, c’est comment est-ce que l’on peut transformer sa relation à l’argent pour que ce soit un soutien de nos projets plutôt qu’une source de stress, une source de gêne ou qu’on y pense beaucoup trop.

 

Marie Bodiguian : Donc, cela veut dire en fait qu’il peut y avoir des projets qui n’aboutissent pas et on ne se rend pas compte peut-être que c’est notre relation à l’argent qui coince, c’est cela ?

 

Christian Junod : Oui tout à fait, c’est bien cela. Et en fait, ce thème-là est un thème tellement tabou en France encore plus d’ailleurs qu’ailleurs et ce qui fait que j’avais à le dire que même si c’est un non-thème, donc on ne s’y penche pas, on ne va pas voir ce qu’il y a derrière. Et moi, je peux voir en tout cas, mon expérience suffisamment grande, maintenant pour voir à quel point c’est nécessaire si on veut se donner toutes les chances de réussir. Moi, je suis convaincu que chaque entrepreneuses qui nous regardent et qui nous écoutent, il n’y a qu’une envie, c’est que c’est son projet soit perrin et qu’il arrive vraiment à contribuer le mieux possible à ce pourquoi il l’a créé en fait.

 

Marie Bodiguian : Absolument. Donc, on finit par oublier finalement le ce pourquoi on a créé notre business, parce qu’on a tellement la tête dans le guidon et on ne se rend pas compte que cela peut être notre relation à l’argent.

 

Christian Junod : Oui. Alors entre autres, en dessous il n’y a pas que cela, mais entre autres effectivement, ce côté tête dans le guidon que je peux aussi connaître n’entreprend pas ce recul-là qui fait que l’on est vite dans le quotidien et qu’on oublie de prendre des bonnes décisions avec un peu de recul.

 

Et ce que je vois parfois pour certains effectivement ce qu’il a beaucoup trop le nez dans le guidon et c’est le nez dans ces tableaux stratégiques, les ventes et les trucs, les personnes sont sans arrêt à regarder cela.

 

Marie Bodiguian : À courir. 

 

Christian Junod : Mais parfois, parce qu’il y a du stress, de l’inquiétude, Et alors qu’au fond, on n’a pas créé un business pour être sans arrêt dans les chiffres.

 

Marie Bodiguian : Mais pourtant, en fait, quand on crée un business, on va se dire : « Mais non, je n’ai pas de relation avec l’argent, il faut bien rentrer l’argent, il faut bien avoir du chiffre d’affaires. » Donc, pourquoi en fait ce sera un problème ? Comment est-ce que l’on peut faire ?

 

Vous parlez dans votre livre du fait que l’on colle à l’argent des projections qui n’ont rien à avoir avec l’argent. Donc, est-ce que vous pouvez nous en dire un peu plus ? 

 

Christian Junod : Oui.

 

Marie Bodiguian : En quoi les entrepreneurs sont concernés par cela ?

 

Christian Junod : Tout à fait. Alors, je dis volontiers plus que juste avant, peut-être. C’est-à-dire qu’il y a toute une différence entre un entrepreneur qui est serein, tranquille et qui prend ses décisions et qui assure que son projet doit fonctionner et qui sait qu’il trouvera l’argent d’une manière ou d’une autre. Et quelqu’un qui est toujours en train de regarder ses chiffres qui est inquiet et qui parle beaucoup d’argent avec ses collègues.

 

Vous voyez, en fait, ce sont deux entrepreneurs, mais qui ont deux attitudes différentes.

 

Marie Bodiguian : D’accord.

 

Christian Junod : Une fois plus saine et posée et une fois plus dans le stress et l’inquiétude.

 

Marie Bodiguian : OK.

 

Christian Junod : Donc, qu’est-ce qu’il fait effectivement ? En fait moi, j’ai eu la chance de connaître un gars qui s’appelle Peter Koenig.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Qui a fait des années de recherche aux années 80 et 90 et qui a été vraiment un précurseur sur ce thème-là. Et en fait, lui il a vu que l’argent est comme un écran de projection et qu’en fait l’argent n’est plus vu pour ce qu’il est. Et c’est vraiment cela le problème. C’est que l’on ne voit plus l’argent pour ce qu’il est. On va y coller les choses dessus.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : On y projette et on y pointe des choses dessus. Pour certains, ils veulent y projeter, eh bien, l’argent c’est la sécurité, la liberté, l’indépendance et le pouvoir. 

Et les autres disent que l’argent c’est une source de conflit, c’est un mal nécessaire, une source de stress ou c’est comme cela en fonction de Y ou X raisons dans lesquels on va le présenter d’une autre manière. 

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Mais, simplement en fait, en un moment donné on voit l’argent pour ce que l’on colle dessus plutôt pour ce qu’il est.

 

Marie Bodiguian : Oui, c’est cela.

 

Christian Junod : Et pour ceux, je prends un exemple, pour ceux pour qui l’argent c’est la sécurité comme moi j’ai fonctionné des dizaines d’années comme ça. On va vouloir absolument des réserves. Passer ses réserves et en représenter une autre sécurité.

 

Marie Bodiguian : D’accord.

 

Christian Junod : Et tu vois, cette personne-là en fait, elles ont des difficultés parce qu’elles n’oseront pas investir, elles n’oseront pas utiliser ses réserves parce que cela les rassure.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Et en fait, cela veut dire que cette peur de ne pas avoir assez de réserve, cette peur de nous voir toucher dedans. Alors que les réserves c’est fait pour être utilisé autrement cela ne s’appellerait pas des réserves.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Et je vois que ces personnes-là et moi-même qui étais là-dedans qui faisait plein de réserves, j’ai la peur qui continuait, parce qu’en fait il y a tout le même problème. C’est que, ce que je projette sur l’argent si je prends l’exemple de la sécurité, c’est une partie de moi qui n’est pas suffisamment présente à l’intérieur de moi. 

Comme je suis insécure à l’intérieur, j’essaie de compenser mon manque de sécurité par quelque chose d’extérieur en l’occurrence l’argent. 

 

Donc, c’est une course. La course après l’argent, autrement dit d’augmenter ses réserves. C’est la course après ma sécurité. C’est cela le piège, c’est qu’on court après l’argent pour de mauvaises raisons parce qu’en fait, la vraie problématique c’est travailler sa sécurité intérieure autrement dit : « son estime de soi ». 

 

Cela vient vraiment de cela parce que quand on manque d’estime de soi, on va chercher à le compenser à l’extérieur alors que quand on s’occupe de son estime de soi – on devient beaucoup plus aiguë, moi j’ai vu, moi je suis devenu beaucoup plus serein face à l’argent, je n’ai plus besoin d’avoir des réserves pour être tranquille et serein parce que cette tranquillité, elle est à l’intérieur. 

 

Marie Bodiguian : Oui, et vous disiez justement dans votre livre qu’en fait, vous aviez une réserve pour les impôts, une réserve pour que vous ouvriez des comptes et pourtant vous aviez vraiment, comment dire … ?

 

Christian Junod : De bons revenus.

 

Marie Bodiguian : Des bons revenus, des bonus, etc. Aujourd’hui vous êtes entrepreneur et les revenues ne sont plus à la même hauteur et pourtant vous êtes beaucoup plus serein ?

 

Christian Junod : Oui, absolument. Donc, on voit bien que ce n’est pas la situation extérieure, c’est parce que intérieurement, j’ai pu faire ce travail qui fait que je suis plus tranquille et serein face aux événements de la vie, face à ma capacité à rebondir aux événements et à ce qui pourrait m’arriver. Alors, qu’effectivement, j’ai moins de réserve alors que je gagne moins que ce que je gagnais dans mes meilleures années à la banque.

 

Et en fait, intérieurement je suis prêt parce que l’extérieur ne m’influence plus comme avant.

 

Marie Bodiguian : Et en fait, surtout, ce que l’on faisait c’est que l’on a beaucoup d’entrepreneurs et de chefs d’entreprises qui vont chercher des financements ailleurs, alors qu’ils ont de l’argent à l’extérieur parce qu’ils n’osent pas ou ne font pas suffisamment le travail d’aller relancer et d’aller chercher l’argent qu’on leur doit.

 

Christian Junod : Oui. Or, vous n’imaginez pas le nombre de personnes que je vois effectivement qui font un très bon travail et qui ne facturent pas. Qui ne contrôlent pas les entrées d’argent, qui n’envoient pas de rappel et qui ne prennent pas leur téléphones pour dire : « Maintenant, je veux être payé ». 

 

Donc, c’est ce que j’appelle du sabotage et quelque part dans le sens que, ou alors qu’ils auraient droit à des rentrées à travers des aides, des soutiens, ou ils ont eu des remboursements d’assurance et qui ne font pas les démarches pour que l’argent entre.

Donc, il y a aurait tout un argent potentiel qui pouvait rentrer, mais s’ils ne font pas ce qu’il faut, l’argent n’entre pas. 

 

Et encore une fois, cela n’a rien à avoir dans tous les talents et cela n’a rien à avoir, je dirais, mon excellence dans mon métier. C’est vraiment : inconsciemment, j’ai un rapport à l’argent qui fait que je garde l’argent un peu à distance en quelque sorte.

 

Marie Bodiguian : Oui, j’y colle en fait mes peurs.

 

Christian Junod : Là tu vois, c’est quelque chose plutôt de négatif.

 

Marie Bodiguian : D’accord.

 

Christian Junod : Inconsciemment. Tout cela est inconscient et je suis vraiment là pour mettre de la conscience sur ce qui se passe et ce ce qui joue pour changer ces comportements. 

J’entend des personnes qui me disent : « J’ai systématiquement six mois ou une année, j’ai juste attendu jusqu’à trois ans de votre talent dans ma facturation. C’est quand même énorme.

 

Donc, comment est-ce que l’argent peut rentrer si je ne fais pas le boulot nécessaire pour cela ?

 

Marie Bodiguian : Absolument. Alors, ce qui est très intéressant dans votre livre c’est que vous dites qu’il y a des choses qui sont très claires et puis il y a des choses qui se manifestent et sont beaucoup plus subtiles.

Comme par exemple le fait de ne pas arriver à se valoriser ou de faire des choix professionnels qui sont finalement liés à notre vue de la vie à un niveau personnel.

 

Donc, cela veut dire que cette projection par rapport à l’argent, elle se met un peu partout. Enfin, je veux dire qu’elle est partout dans notre société. Donc, du coup, on ne s’en rend pas compte et tellement, on est dedans.

 

Christian Junod : Oui, absolument. Et si je prends l’exemple car on parle de « se valoriser », j’ai envie d’élargir à cela. C’est important pour les entrepreneurs. Un entrepreneur qui a peur, il va voir la concurrence partout.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Et la concurrence va encore générer de la peur en disant : « Oh lala, il y a gateau, et il y en a qui va piquer les parts de gâteaux ou quelque part, j’ai peur de ne pas avoir une tranche assez grande.

 

Marie Bodiguian : Absolument.

 

Christian Junod : Et cette personne aussi dans les peurs, souvent le risque c’est de commencer à diminuer leurs prix pour essayer d’avoir des affaires même à des marges négligeables parfois qui fait qu’on va en payer le prix d’une manière ou d’une autre. Et alors qu’il y en a d’autres qui sont tellement convaincus de la plus-value de la valeur qu’ils apportent qu’ils sont en capacité de mettre des prix supérieurs à d’autres et qui font du business.

 

Marie Bodiguian : Voilà, et puis qu’ils ne vont pas aller voir la concurrence, pour se focaliser.

 

Christian Junod : Voilà, ils se focalisent exactement sur leur qualité et ils vont se focaliser sur leur qualité. Et leurs singularités ne soient vraiment mises en avant pour que les clients puissent les percevoir parce que la valeur perçue est essentielle pour le client. Et la manière dont le client peut percevoir la valeur, c’est seulement ceux qui ont cette capacité de donner.

 

Marie Bodiguian : C’est cela.

 

Christian Junod : Parce que si on voit la même chose que tout le monde, effectivement et à moi, j’ai connu cela à la banque, quand on vend plus que tout le monde et ils font un placement, des machins et des trucs, tout le monde propose des mêmes choses, cela devient difficile de donner une valeur perçue différente. En tout cas, c’est à travers le conseil de la qualité de l’humain que c’était possible, mais plus sur le produit.

 

Or là, cela peut être des fois, des services après-vente, mais les produits sont toujours à l’identique bien sûr.

 

Marie Bodiguian : Oui, en fait finalement on oublie l’humain et on s’oublie soi-même. Et on se laisse complètement submerger par le reste.

 

Christian Junod : Oui, alors entre autres oui.

 

Marie Bodiguian : Alors, aujourd’hui, si on avait, on va dire en trois étapes une solution pour pouvoir essayer de s’en sortir un petit peu et se débarrasser un petit peu de cette mauvaise relation que l’on peut avoir avec l’argent, qu’est-ce qu’il faudrait faire ?

 

Christian Junod : C’est important déjà de faire des premiers pas, parce qu’effectivement c’est un chemin et même si aujourd’hui je me nomme expert ans la relation à l’argent, je tiens à dire que ce n’est pas pour autant qu’il n’y a pas de temps en temps une peur ou l’autre qui revient. Il n’y a pas de temps en temps où je me sens un petit peu embarrassé de certaines situations, mais je les vois toujours plus vite et je les traite et cela ne me prend pas beaucoup de place. C’est cela la différence en fait.

 

Marie Bodiguian : On a l’inconscience et du coup, on peut les traiter parce qu’en fait c’est un petit peu presque, comment dire, c’est naturel, il revient au galop, mais on arrive à maîtriser le cheval.

 

Christian Junod : Voilà. Mais il revient quand même toujours moins souvent.

 

Marie Bodiguian : Oui, moins souvent.

 

Christian Junod : Voilà, c’est ce que je vois c’est « toujours moins souvent » et nettement moins qu’une époque .

 

Marie Bodiguian : D’accord.

 

Christian Junod : Donc, la première chose, c’est de s’observer. S’observer parce que là pour certains c’est la première fois que vous entendez quelqu’un qui parle de la relation à l’argent. C’est vraiment-là et ils s’observaient : « Tiens à quel moment je ne suis pas à l’aise dans mon métiers dès qu’il s’agit d’argent ? Est-ce que j’ai eu peur au moment d’aller voir des comptes ? Est-ce que j’évite à aller voir les comptes ou bien justement les comptes, les chiffres d’affaires, les tableaux parce que je suis stressé ? Est-ce qu’au moment où je dois valoriser et fixer un prix, c’est une vraie prise de tête ? Est-ce qu’au moment où je dois prendre un téléphone pour un client pour aller réclamer de l’argent, je suis dans tous mes états et je renvoie cela et je procrastine pour le faire plus tard. Voilà, ils commençaient à s’observer de pleines manières.

 

Marie Bodiguian : Comment on vit en fait cette situation dans la gestion de notre entreprise au quotidien ?

 

Christian Junod : Et après, on peut la voir en famille. C’est à dire aussi, qu’est-ce qui fait en fonction de ce que je gagne et ce que je rapporte comme argent de la famille et comment je me sens par rapport à cela ? Il y a des gens qui sont tellement porteurs de responsabilité qu’ils travaillent comme des dingues qui n’ont plus le temps pour la famille. Et je veux dire que gagner cet argent-là, il y a un sacré prix à payer.

 

Marie Bodiguian : Absolument.

 

Christian Junod : En terme d’autres choses que l’on passe à côté et qu’on manque. Et c’est aussi malheureux. Donc, vous voyez, au moment où on commence à s’observer et au moment où on va faire des investissements, on commence à voir : « Tiens, est-ce que j’ai investi de de confiance parce que je crois tellement à mon projet que je n’ai pas de problème, ou que c’est une prise de tête : j’achète cela, je n’achète pas cela, j’achète le meilleur marché alors que peut-être lui achetait un peu de qualité parfois.

 

Il y a tellement d’endroits où on est confronté à l’argent beaucoup, beaucoup plus que l’on imagine.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Là, je donne que quelques exemples, mais c’est encore plus vaste que cela.

 

Marie Bodiguian : Mais en fait, ce qui est très intéressant dans ce que vous dites, c’est l’on a tendance en France ou même dans notre éducation, je veux dire, chrétienne de cloisonner le professionnel et le personnel alors qu’en fait, on est une seule et même personne et que ces problématiques de relation à l’argent, elles sont aussi justement, dans notre famille, dans notre relation à la sécurité, voilà.

 

Christian Junod : Bien sûr. Je prends un exemple, si pour moi, je vois que c’est difficile de gagner de l’argent de l’entreprise pas autant que j’aimerais certainement que je voudrais qu’en famille ils ne dépensent pas trop.

 

Marie Bodiguian : C’est cela.

 

Christian Junod : S’ils dépensent trop, je dois en ramener plus et puis c’est compliqué et cela me génère du stress. Donc, j’ai pu voir moi-même, même en étant bien payé, mon stress que j’ai au travail, je vais le ramener à la maison. Et je le faisais vivre à la maison aussi. Donc, je ne veux pas qu’ils dépensent trop et tout. J’étais plein de peurs.

Et j’ai vu ce que j’ai vraiment perçu y compris à travers des clients millionnaires que j’ai eus en quantité, c’est que l’on peut encore manquer même étant millionnaire.

 

Marie Bodiguian : C’est cela.

 

Christian Junod : Donc, nos comportements avec l’argent, c’est qu’il n’y a pas grand-chose de rationnel. C’est vraiment cela et c’était une découverte, mais c’est une évidence pour moi aujourd’hui.

 

Marie Bodiguian : Oui, et puis on voit de toute façon, même dans l’actualité, les successions Johnny Halliday et autres, voilà.

 

Christian Junod : Alors qu’il y en a assez pour tout le monde. 

 

Marie Bodiguian : Voilà, c’est cela. Et puis même des suicides qui ont eu lieu après la crise de ce « prime ». C’est deux personnes très, très fortunées, j’entends et voilà.

 

Christian Junod : Absolument.

 

Marie Bodiguian : C’était incroyable. Donc, là dans le livre, est-ce que l’on pourrait juste balayer un petit peu sans aller dans les détails parce que on n’aurait pas le temps, mais les trois profils en fait, que vous avez remarqués parmi les personnes et qui justement nous renvoient à nos problématiques personnelles en fait, très intime.

 

Christian Junod : Oui. Donc, effectivement, j’explique les profils pour voir en quoi cela nous renvoie à notre intégrité. 

 

Marie Bodiguian : Oui, c’est cela.

 

Christian Junod : Le profil « écureuil » donc, comme son nom l’indique assez clairement celui qui veut économiser et qui veut des réserves. Donc, celui qui a projeté quelque chose uniquement positif sur l’argent comme moi, sécurité une autre liberté. Donc, de ce fait on va créer une croyance qui est de : « Plus j’aurai d’argent, plus je serai sécure, plus j’aurais d’argent plus je serai libre, etc. » Mais on va le voir qu’il y a un piège et puis je cours après quelque chose qui me manque à l’intérieur.

 

Donc, ces gens-là, comme je disais tout à l’heure, ils veulent des réserves, ils ont de la peine à investir et même dans la qualité.

 

Après, le profil du saboteur, c’est ceux qui ont plutôt inconsciemment et ont tendance à garder l’argent à distance autrement dit « la peine à le faire entrer ». C’est tous les exemple donné avant, ces difficultés à facturer avec quelqu’un qui a son argent. Donc, c’est vraiment cela. 

Et puis donc, ces personnes ont une ou plusieurs projections négatives sur l’argent. Inconsciemment, donc cela c’est inconscient. Si je pense que l’argent c’est sale ou que l’argent c’est une source de conflit. Et je penserai peut-être que l’argent est une source de conflit, dans ma famille, mes parents se bagarraient juste pour une histoire d’argent, divorce ou même dans leur quotidien, je vais encoder, argent égale source de conflit. Donc, quelque part, l’argent intérieurement cela fait « burg »

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Et cela va se manifester dans la difficulté à faire venir de l’argent, parce qu’une partie de moi n’aime pas l’argent. Donc, c’est un moteur et encore une fois c’est du gâchis. 

 

Et troisième profil un peu plus complexe, c’est « la montagne russe« . Montagne russe c’est quoi ? Ce sont des phases d’économies et des phases où d’un coup l’argent va foutre le camp d’une manière qui n’est pas gagnante.

 

Marie Bodiguian : Une conjugaison des deux en fait, au moins le premier ?

 

Christian Junod : Voilà, au moins un projection positive de l’argent en phase de hausse. Au moins une projection négative où on se débarrasse de l’argent. Mais c’est un peu moins intéressant de voir c’est comment l’argent fout le camp ? Et parfois on va faire des mauvais investissements, des mauvais choix qui font que cela peut être, je prends de l’exemple de mon père, d’un coup, il engageait des personnes qui n’étaient pas vraiment les bonnes personnes et puis il devait les mettre dehors ou le X mois et dépenser des dizaines de milliers pour rien du tout.

 

Donc, c’est l’argent qui foutait le camp d’une manière où elle n’est pas bonne. À un moment donné, on va faire confiance à quelqu’un qui n’est pas quelqu’un digne de confiance qui ne va pas payer tout cela. Et d’un coup, plus il y a l’argent qui fout le camp également.

 

Voilà, j’ai vu des gens qui ont investi dans des entreprises ou des projets et puis cela fait faillite ou qui font des investissements même financiers qui vont se casser la figure, etc.

 

Donc, simplement ce qui a de bon à retenir dans ce cas où il y a des faillites, donc, l’entreprise a eu faillite, donc, une fois on a reçu une faillite, on se retrouve à zéro.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Donc, c’est une manière plus ou moins récurrente et peut-être ce que je vois aussi quelque soit les mouvements, c’est qu’il est important de prendre conscience que nous avons des plafonds de verre. Les plafonds de verre, c’est ce qu’il y a des limitations qu’on se met de notre autorisation à réussir à gagner de l’argent personnellement. Mettre aussi à avoir à un certain niveau de fortune, mais j’avais à dire même à réussir jusqu’à un certain niveau sans limite.

 

Certains vont voir qu’ils vont réussir à créer une entreprise tant qu’elle reste à un niveau pas trop grand, ça va, puis dès que je donne un peu de grandeur, il y a une chose qui ne va pas, il y a plein de choses qui se jouent contre moi qui fait que je n’arrive pas à réaliser le chrono parce qu’inconsciemment, je me suis mis une imitation à la réussite que je peux avoir.

 

Marie Bodiguian : C’est un peu dans notre éducation un peu chrétienne aussi, comment dire, cette relation avec gagner trop d’argent et être riche, etc. tout cela c’est un petit peu vaincu cela sans le savoir, il y a des expressions. 

 

Christian Junod : Alors, entre autres, tout à fait. Entre autres effectivement les idées de gagner dur, par exemple, gagner son pain et la sueur de son front.

 

Marie Bodiguian : Voilà, il y a cette relation en fait, entre l’argent et le travail aussi. Surtout justement dans l’éducation chrétienne. Travailler c’est dur et on doit gagner seulement si..

 

Christian Junod : L’argent se mérite comme de la souffrance.

 

Marie Bodiguian : Voilà, c’est cela.

 

Christian Junod : Cela c’est le piège effectivement. Alors que l’argent peut se gagner de manière fluide et dans la joie aussi. En tout cas c’est mon expérience et heureusement d’ailleurs.

 

Marie Bodiguian : Et on voit d’ailleurs, chez les Américains au moins cet esprit-là ?

 

Christian Junod : Alors, les américains, de ce que j’en sais en tout cas et c’est ce que je vois c’est qu’ils sont plus décomplexés pour parler d’argent.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Mais ils ont quand même un rapport à l’argent complexe parce qu’eux, ils ont tendance à se valoriser sur ce qu’ils gagnent. Autrement dit : « Plus je gagne de l’argent, plus je suis quelqu’un qui a de la valeur. »

 

Marie Bodiguian : D’accord.

 

Christian Junod : Donc, vous voyez c’est encore un projection. Je projette ma valeur sur l’argent, donc c’est le même piège et si je n’arrive pas à me donner de la valeur pour qui je suis, je veux donner de la valeur pour ceux que je gagne. Or si ma valeur dépendait de ce que je gagne, cela veut dire que Trump sera un gars qui aurait une valeur inimaginable. Tout le monde devrait se dire : »On veut tous le ressembler. » 

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Puisqu’il gagne beaucoup d’argent. Ce n’est pas la réalité, mais moi je ne connais personne comme il ressemblait à Trump. Donc, on voit bien que tout cela peut tout à fait être remis en question.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Et que l’un des pires 19:45 ne voudrait rien du tout puisqu’il n’avait trois fois rien.

 

Marie Bodiguian : Oui, voilà. C’est un fait.

 

Christian Junod : Donc, en fait c’est un sacré piège.

 

Marie Bodiguian : Donc, en fait, il y a le piège aussi de se dire : « Voilà, si je prends plaisir à travailler alors, je n’ai pas de valeur. » Et l’introduction judéo chrétienne justement, cette notion de plaisir et d’argent, elle est un petit peu banni, je veux dire, d’où le plafond verre surtout pour les femmes. 

 

Alors, pour les entrepreneurs qui nous écoutent et qui nous regardent, l’expression de se vendre en tant que femme, derrière, il y a une notion un petit peu piégée quand même.

 

Christian Junod : Alors, déjà la notion, le mot « se vendre » parce qu’on entend souvent cela : « Je n’arrive pas à me vendre. »

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Déjà, moi quand je vends quelque chose, cela ne m’appartient plus.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Donc, si je me vends, cela veut dire : « Est-ce que je m’appartiens encore si je fais cela ? » Donc, déjà l’expression pour moi, elle est biaisée au départ. Après ce qui se passe effectivement pour les femmes il y a une singularité effectivement, une difficulté particulière. C’est que celles qui se sont montrées et qui affichent à un prix, c’étaient des prostitués.

 

Marie Bodiguian : C’est cela.

 

Christian Junod : Donc, qu’on l’appelle encore depuis “le métier du monde” en plus.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Donc, il y a vraiment cette difficulté de « comment j’ose me montrer et réclamer de l’argent avec la peur de passer pour une prostituée, pour une salope », enfin, le terme de “la salope”. 

 

Marie Bodiguian : Oui c’est cela.

 

Christian Junod : Et effectivement qui fait que c’est une vraie difficulté pour beaucoup de femmes d’oser demander de l’argent de manière claire et ferme et malheureusement avec cette inconscience ou cette peur de passer pour, elles vont accepter et des fois ce n’est pas acceptable, soit d’être trop peu payé, de négliger ce qu’elle gagne et de ne pas réussir à valoriser vraiment à demander ce qu’elle aurait dû avec une certaine confiance et tranquillité.

 

Marie Bodiguian : Tout à fait. Et donc, du coup est-ce que finalement ce n’est pas un état d’esprit qui se propage ? Est-ce que vraiment chez les hommes, chez l’entrepreneur, il n’y a pas du tout cette notion-là ? Parce qu’on a quand même beaucoup d’entrepreneurs masculins aussi qui ont du mal à se valoriser.

 

Christian Junod : Oui, tout à fait. Cela arrive aussi pour les hommes, mais il n’y aura pas la même peur derrière. 

 

Marie Bodiguian : Oui c’est cela.

 

Christian Junod : Par contre, où il y a un point commun, particulièrement dans les prestations de services encore plus que je trouvais dans du matériel – les prestations dans le service, on vend quelque chose qui n’est palpable en quelque sorte – 

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : Là, dès le moment où je n’arrive pas à me donner de la valeur que je sois homme ou femme, il est difficile de donner de la valeur à ce que je fais, puisque ce que je fais, c’est pleinement moi qui donne ce service.

 

Marie Bodiguian : Oui. Donc il y a vraiment une relation justement de la projection de l’intimité personnelle à mon travail et donc à la valorisation argent que je vous donne ?

 

Christian Junod : Oui, tout à fait. C’est pour cela que je disais tout à l’heure, le travail n’est jamais fini, parce que pour moi, l’estime de soi, elle se construit encore et encore.

 

Marie Bodiguian : Jusqu’au dernier jour.

 

Christian Junod : Toujours en sortant de votre zone que l’on appelle « à tort confort » de votre zone de connu. Chaque fois, l’énergie sort de cette zone en osant faire de nouvelle chose, cela nous conforte notre capacité à faire bien plus qu’on ne peut l’imaginer au départ.

 

Marie Bodiguian : Oui. Et il y a du coup, une fois que l’on a fait ce travail déjà de se reconnaître dans un de ces trois profils, comment on fait pour pouvoir justement passer à l’étape suivante, de pouvoir parler de se réapproprier ses zones d’ombres, pourquoi ? C’est cela la deuxième étape.

 

Christian Junod : Oui, alors, si je prends effectivement l’idée que comme j’ai fait : j’ai associé ces critères l’argent ou liberté à l’argent qui sont deux grands classiques que je vois pour les personnes plutôt à profil écureuil ou montagne russe. En fait si l’un des côtés c’est la liberté et l’autre côté c’est l’argent, il y a comme un amalgame qui est fait. Et tant que l’on ne voit pas, l’un est intimement lié à l’autre.

 

Donc, le premier pas c’est de pouvoir avoir deux choses différentes. Il y a l’argent, il y a ma liberté, il y a ma sécurité intérieure ou ma liberté intérieure ou ma capacité à me sentir libre de faire ce qui est bon pour moi.

 

Juste une petite histoire. Pas plus tard que la semaine passée, un dirigeant d’entreprise me disait : « Je n’ose pas venir avec n’importe quel vécu dans mon travail, du peur de regard des autres. » Oui, là je disais qu’il ne manquait pas d’argent, mais ne sentait pas libre de faire ce qu’il voulait, parce que le regard de ces collaborateurs était important, et il ne veut pas que cela fasse des histoires.

 

Marie Bodiguian : Oui, aux yeux des autres. 

 

Christian Junod : Et je vois plein de personnes qui ne manquent pas d’argent, mais qui ne sont pas du tout libre de dire ce qu’elles pensent et de faire ce qu’elles pensent. Donc, malgré l’argent, voir de ces deux choses différentes et à un moment donné, si je manque de sécurité intérieure autrement dit d’estime de moi ou de confiance en moi, je vais m’en occuper. Je vais effectivement voir qu’est-ce que je peux faire différent et mutuellement me faire accompagner d’une personne ou l’autre, mais commencer à mettre des choses différentes en place pour renforcer cette sécurité et cette estime de soi.

 

Même chose, si je ne me sens pas libre de faire ce que je veux, donc, qu’est-ce qui se joue chez moi qui fait que je n’ose pas dire cela, je n’ose pas faire cela ? Qu’est-ce que j’ai peur que les autres pensent de moi ?

 

J’aime m’occuper de cela, parce que c’est le titre du deuxième livre « Enfin libre d’être soi-même », plus j’ai accueilli toutes ces parties de moi que je n’aime pas, plus je suis libre de faire ce que je veux parce que je me détache du regard des autres. Le regard des autres perd de son importance, parce que les autres, s’ils veulent me voir comme cela, cela les regarde, mais je ne suis pas obligé de croire et je ne suis pas obligé de le prendre contre moi.

 

Marie Bodiguian : Oui, je veux dire vraiment que l’on a un héritage ou déjà d’un certain nombre de choses dans notre famille et du coup, on a eu peur du jugement des autres. On s’approprie finalement le négatif des autres et vit avec et on en a peur, alors qu’en fait on se doit de dissocier et ne pas se trébucher à cause de toutes ces choses-là.

 

Christian Junod : Voilà, c’est une des choses à faire, ne pas les prendre contre soi, ce genre de chose-là. 

 

Marie Bodiguian : Voilà, c’est cela. Absolument.

 

Christian Junod : Donc voilà, cela appartient parce que l’autre a son histoire et pour une seule et unique raison, il va voir cela d’une autre manière. 

 

Marie Bodiguian : Donc, du coup cela veut dire en fait qu’on doit s’approprier et reconnaître nos zones d’ombres pour pouvoir mieux les digérer. Alors, justement en effet, quand j’ai lu votre livre, j’ai fait une vraie thérapie avec moi-même, et je ne pensais pas du tout que j’avais un problème avec l’argent – une relation avec l’argent – où il y avait des choses un petit peu enfouies et en effet, je me suis rendu compte que cette problématique d’avoir peur de vendre ses projets, ses services et augmenter ses tarifs pouvaient avoir et donner une impression de voler les autres. Et en fait c’est vrai que vous parlez bien de cette notion de peur de voler les autres et finalement ce que je me suis rendu compte c’est que finalement, si on n’est pas à la hauteur et si on ne propose pas de tarif à la hauteur de nos compétences quelque part, on prend beaucoup de temps et on finit par ce que vous dites : « On finit finalement par voler sa propre famille soi-même. » Parce que le temps que l’on passe à travailler c’est du temps qui n’est pas rémunéré à sa juste valeur.

 

Donc, on doit encore et encore plus travailler et finalement quelque part on trompe sa famille qui se dit, pour les enfants : »Ah, maman travaille, on va pouvoir, je ne sais pas moi, faire plein de choses, partir en vacances, etc. » Et puis finalement « non », ce n’est jamais assez parce que finalement souvent, on ne se vend pas assez.

 

Christian Junod : Oui et vraiment cela :


Oser augmenter vos tarifs

ce que ce que je rejette, je l’attire. Donc, si j’ai peur de passer pour voleur, je vais être prêt à me voler moi-même pour ne pas qu’on puisse penser de moi que je suis un voleur. Si j’ai eu peur de passer pour injuste, je vais être prêt à être injuste avec moi-même pour ne pas passer pour injuste aux yeux des autres. Cela ce sont des gens qui vont faire plus que ce qui est demandé, qui vont faire trop, parce qu’ils ont peur de passer pour injustes, mais ils sont déjà injustes avec eux-mêmes quelque part.

 

Marie Bodiguian : Oui, c’est cela.

 

Christian Junod : Donc, c’est toujours le même principe qui se passe c’est que beaucoup de fois, le regard de l’autre fait qu’on a un certain comportement. Et à un moment donné où je peux accueillir l’injuste en moi, le voleur en moi, etc. comme étant des parties, parce qu’on est tout et sans contraire à l’intérieur de nous. 

Et en fait, au moment, je peux être tranquille avec cette partie de moi, je me détache du regard des autres, je vais poser le prix qui me paraît juste et qui valorise selon ma perception justement ce que je propose et après, libre à l’autre de penser ce qu’il veut. Et c’est cela le paradoxe, c’est que ceux, je reprends l’exemple, ceux qui ont peur de passer pour des voleurs, même qui mettent des prix bas, ils sont toujours attentif à ce que les autres pensent de cela, ils ont encore cette peur-là.

 

Marie Bodiguian : Oui, donc c’est vraiment finalement, comme vous dites à un écran cinéma à une projection, un puzzle, j’aime beaucoup cette expression que vous vivez dans le livre, un puzzle où on va aller chercher la partie nouvelle qui nous manque pour la compléter et se l’approprier. 

Et en fait je trouve que l’exemple le plus flagrant encore c’est l’exemple de la violence, on peut parler dans le livre. C’est à dire, s’approprier et reconnaître.

 

Christian Junod : En fait, le paradoxe, moi-même qui rejetais ma propre violence qui me faisait très peur parce que j’étais très intériorisé et je projetais ma violence, anxiété sur les autres, etc. En fait, j’étais potentiellement très dangereux, on me rejette comme une violence, parce que quand un de mes enfants a l’art de dire la phrase qu’elle aime faire monter les tours, je peux voir qu’il y a un truc qui remontait en moi, mais qui bugge et j’aurais pu l’étrangler à ce moment-là.

 

Marie Bodiguian : Oui.

 

Christian Junod : J’avais la chance d’être en capacité de me retenir, mais cela m’éveillait un truc tellement fort à l’intérieur que malheureusement, on voit parfois dans l’actualité qu’il y a des gens qui ont l’air très gentils aux yeux de tout le monde et qui vont se mettre à tuer quelqu’un. On ne va rien comprendre, c’est un typique des gens qui n’ont pas acquis nos parts violentes. Et à un moment donné, cela les rattrape et ils n’arrivent plus à se maîtriser.

 

Marie Bodiguian : D’où c’est important ?

 

Christian Junod : Et au moment où j’ai accueilli ma part violente, j’ai vu le paradoxe, c’est que je suis devenu moins dangereux. Et si nécessaire, si je devais me défendre il y a une différence d’intoxité entre une bichennette et un point dans la figure. Je sors réguler cela, alors que je relève ma violence, je ne sais pas réguler cela.

 

Marie Bodiguian : Justement, vous dites dans votre livre :l ce sont souvent des personnes qui ont rejetées leur part d’ombre et qui au moment où elles les rattrapent, on porte tout sur son passage sans discernement. C’est vraiment très bien résumé par rapport à tout ce qu’on vit. On ne se rend pas compte en fait, et on se pose les questions, on se dit : »Mais moi qui ne suis pas comme ça, par rapport à l’image qu’on peut avoir de soi, pourquoi j’ai agi comme ça ? »

 

Christian Junod : Voilà.

 

Marie Bodiguian : Est-ce qu’en fait, on est rattrapé et vous aussi ?

 

Christian Junod : Cela se manifeste autant, en famille parfois avec les enfants, cela se manifeste à l’entreprise, j’aurai un comportement qui n’est pas mon comportement habituel, mais d’un coup, c’est plus fort que moi au moment de stress intense. Je veux dire des choses que je ne pense pas, je vais me comporter d’une manière qui fait que ça laisse des traces partout.

 

Marie Bodiguian : Oui, s’énerver après des fournisseurs ou des salariés ?

 

Christian Junod : Être hors de soi proprement dit.

 

Marie Bodiguian : Alors proprement dit cela, absolument. Alors, maintenant que l’on a pu dans une première étape s’observer, un petit peu parti enquêter sur soi je dirais. Après s’approprier ses zones d’ombres pour pouvoir justement un petit peu mieux les maîtriser ou les contrôler. Dans tous les cas, les accepter pour pouvoir les dépasser. Comment fait-on pour voir quelle attitude adopter pour vraiment se détacher de cette projection par rapport à tout ce que l’on peut coller à l’argent ? Comment avoir une relation saine, que faire ? 

 

Christian Junod : Ok, c’est vrai que c’est tout un chemin qui prend un certain temps, et en même temps il peut avoir des changements qui peuvent être importants et assez rapides aussi. 

 

Mais il y a un troisième thème que j’ai mentionné dans mon livre qui est important c’est la notion de déloyauté familiale. Parce qu’en en fait nous sommes très imprégnés de ce que nous avons entendu, vécus dans notre famille, mais même au niveau de la généalogie.

 

Je prends un exemple, si j’ai attendu durant mon enfance mon père ou ma mère ou quelqu’un d’important pour moi dire régulièrement « Les riches sont des malhonnêtes  » , par exemple, il y a de fortes chances que je m’empêche de devenir riche avec ce que ça veut dire parce que chacun mettra un autre chiffre, un autre monde où il y a le riche, mais là cela va être un des fameux plafonds de verre que je vais mettre.

 

Je vois le nombre de personnes qui se faisaient gagner un certain montant, mais pas trop réussir, alors là, la déloyauté, ce n’est pas du désamour, un manque de respect de la vie de mon père, ma mère ou la personne qui dit cela, mais je vais être déloyale à cette croyance-là. Donc, j’explique dans mon livre comment on peut être déloyale à cette croyance que les riches sont des malhonnêtes pour s’ouvrir autre chose parce qu’autrement dit, je me limite parce que je ne veux pas être riche pourquoi ? Parce que je veux pas passer pour malhonnête. C’est cela la déloyauté. 

 

Marie Bodiguian : Oui, c’est cela, c’est en fait par rapport à tous qu’on a pu, comme des éponges en fait. D’ailleurs, vous expliquez dans le livre que notre premier contact à l’argent, c’est par rapport justement quand on va éventuellement acheter un gâteau à la boulangerie ou enfin, dans notre enfance en fait. Tout ce que l’on peut vivre par rapport à l’argent, par rapport au travail, etc. Et puis tout ce qui nous transmet nos parents et il faut qu’on arrive à se dire : “Bon voilà, je fais un écart, j’accepte que c’est leur histoire et ce n’est pas la mienne, c’est cela que vous vous êtes en train de dire ?

 

Christian Junod : Tout à fait, simplement c’est pour cela que dans le livre, je propose un petit travail qui s’intitule mon histoire avec l’argent.

 

Marie Bodiguian : C’est cela.

 

Christian Junod : Parce que je prends un exemple encore que si dans la famille, il y en a un qui a réussi particulièrement bien comme j’entends très régulièrement ce genre d’histoire également et soit qu’il s’est mal comporté comme j’entends de lui dire : »Mon grand-père avait une grande boîte, et il est parti avec sa maîtresse laissant sa femme et son enfant dans la misère” ou celui qui a bien réussi, il a eu un accident grave il est tombé malade et il est mort jeune. Vous voyez d’un inconscient familial, il y a celui qui réussit, il va ou en payer le prix ou il va mal se comporter. Donc inconsciemment, on nous conforme à se limiter de la même manière que moi je suis juste le premier à avoir que de ma lignée des hommes, tous les hommes qui sont morts ont tous fait faillite, sans exception. 

 

Donc, je ne suis pas meilleur qu’eux, mais je suis le premier à le voir et je suis le premier à le traiter pour me libérer de cela – puisque autrement, je ne serais pas meilleur qu’eux, je serais comme eux – et pour libérer aussi ceux qui viennent derrière, mes fils qui viennent derrière aussi, pour pouvoir être entrepreneur et s’autoriser à réussir sans avoir à payer le prix.

 

Marie Bodiguian : Oui absolument.

 

Christian Junod : Alors, peut-être pour parler de loyauté donc, comment je peux être déloyal à certains aspects, à certaines croyances, y compris les croyances du style :  » Eh bien il faut travailler dur pour payer de l’argent. », j’ai toujours entendu cela.

Et je peux être loyale à d’autres choses parce qu’il y a peut-être des valeurs qui ont été portées dans la famille auxquelles j’ai envie d’être loyal. J’ai envie de les porter. Encore une fois, je vais m’autoriser autre chose parfois avec des fonctionnements (inaudible 33:45) qui ne me conviennent pas et je vais continuer de faire vivre des choses qui me conviennent parce que cela a du sens.

 

Marie Bodiguian : Je fais mon choix, je suis adulte, je suis mure et je maîtrise ma vie et je choisis le sens que je veux lui donner. Donc, je choisis ce que je veux, ce que je ne veux pas et ce n’est pas pour cela que vous dites que c’est un désamour pour autant. 

Donc, ce qui fait que du coup, dans ces cas-là vous pensez, et d’ailleurs d’expérience, on le voit, quand on est dans cette attitude-là, on quitte l’impression de manque et d’avidité pour aller dans un véhicule de plénitude finalement de la vie où on maîtrise les choses où on a accepté les zones d’ombres.

 

Christian Junod : On estime (inaudible 34:31) sur ta vie, oui.

 

Marie Bodiguian : Donc, finalement à partir du moment où on fait son choix, on maîtrise sa vie on prend les choses qui nous conviennent ou pas, on va dans une direction. On choisit notre direction alors on quitte ces sensations de manque, d’avidité ,où on a l’impression de ne jamais être dans ses chaussures, pour pouvoir aller sur un terrain où on contrôle, où on choisit et donc, on est plus dans une certaine abondance.

 

Christian Junod : Oui dans une forme de plénitude et sur le moment, j’aime bien examiner cela parce que c’est vraiment une chose que je vois de plus en plus clairement, c’est que l’être humain n’est pas la même chose, et je parle vraiment de chaque être humain, et son esprit est plus ou moins focalisé sur ce qui manque ou sur ce qui est là, donc la plénitude.

 

Il y a une expression qui parle magnifiquement de cela, c’est le verre à moitié plein et à moitié vide. Donc, il y a des personnes qui sont sans arrêt à voir ce qui manque, l’erreur, le truc, « je n’ai pas assez de chiffres d’affaires, pas assez de clients, pas assez de ceci, pas assez de cela ». Et quelquefois, c’est inconscient, chaque fois que nos pensées sont prises par cela, cela tire notre énergie vers le bas. Donc, cela nous renforce le stress et les peurs. 

 

À l’inverse, ceux qui ont tendance à voir tout ce qui est déjà là, « Waouh, super, j’ai déjà ce contrat-là, et puis il y a déjà cela, on a déjà fait cette avance-là c’est 80% » et plutôt que « c’est 20% qui manque ». Eh bien, vous voyez de mettre en fait l’accent là-dessus.

 

Marie Bodiguian : Il y a un côté « gratitude » en fait, par rapport à (inaudible 35:48).

 

Christian Junod : Voilà, il y a vraiment la tête (inaudible 35:48) et cela nous tire l’énergie vers le haut.

 

Marie Bodiguian : Alors, après pour déculpabiliser un petit peu d’une façon générale, c’est vrai que notre cerveau reptilien est fait en termes est fait pour notre survie. Donc, on a ce réflexe d’aller vers ce qui manque et c’est aussi quelque chose qui même si on fait un travail sur soi, on sait que cela peut revenir.

 

Christian Junod : Bien sûr.

 

Marie Bodiguian : Mais à partir du moment où justement, on a conscience de tout cela, du coup, on réoriente, voilà.

Ce que j’aime beaucoup, en fait dans votre livre, c’est cette acceptation de ce que l’on ressent, finalement, de ce que l’on vit. Je dirais ce réalisme par rapport à ce que l’on est, oser se regarder dans le miroir sans que ce soit forcément quelque chose de terrible. Et de se dire : « Maintenant, je fais des choix et du coup, je sais que je peux encore ressentir encore ces avidités, mais je fais ce choix de gratitude pour pouvoir voir le verre à moitié plein », finalement.

 

Christian Junod : Oui. Tout à fait, et c’est vraiment là l’importance de s’observer à un certain moment parce que moi-même j’étais à fond dans l’esprit de manque, je voyais tout ce qui n’allait pas de ma vie et à l’extérieur, mais c’est de moi à moi, je voyais tous mes défauts, toutes mes qualités. Aujourd’hui je suis beaucoup plus dans cet esprit de plénitude et d’abondance, mais je vois que cela me re-tire en arrière. Parfois, je reviens là-dedans, mais quand je le vois, chaque fois que je le vois, je remets mon attention sur ce qui est déjà là. Ce n’est pas de dire qu’il n’y a pas des choses à améliorer.

 

Marie Bodiguian : Bien sûr.

 

Christian Junod : Eh bien, il va être changé bien sûr. Mais simplement, comme on sait que notre inconscient, nos pensées on ne les maîtrise pas beaucoup. Elles viennent automatiquement, donc, essayons de faire en sorte que ce mode automatique soit plus axé sur le positif que sur le négatif. Je vois juste que cela change la vie.

 

Marie Bodiguian : Absolument, je suis la preuve vivante aussi de cela. Cela, il n’y a pas de problème. J’en suis vraiment la preuve vivante d’autant que justement grâce à ce livre, j’ai fait un travail énorme moi-même sur cela. Et ce que je trouve génial et franchement si vous n’avez pas pris ce livre, acquis ce livre, vraiment je vous encourage à y aller, sur internet ou dans les librairies, « ce que l’argent dit de vous », parce que non seulement c’est un livre pédagogique, mais en plus vous avez des mines d’or de fiches de travail, de questionnaires où vous allez pouvoir travailler sur vous en même temps que vous lisez le livre.

Franchement c’est vraiment, le livre à avoir cette année.

 

Christian Junod : Profitez, je trouve que c’est beaucoup trop bon marché. Ce n’est pas moi qui ai fixé le prix.

 

Marie Bodiguian : Alors, Christian, merci beaucoup pour cette interview. Est-ce que vous auriez quelque chose d’autre à rajouter qu’on n’aurait pas abordé dans cette interview ?

 

Christian Junod : En tout cas, moi j’avais envie dire en conclusion à tous ceux qui nous écoutent, c’est vraiment important de se pencher une fois sur la relation à l’argent, parce que je vois à quel point notre relation à l’argent a beaucoup plus d’influence que nous n’imaginons dans nos vies familiales et professionnelles.

Et vraiment, il y a une mine de choses à apprendre sur soi, à apaiser en soi et qu’en tous cas, j’en suis aussi une preuve, d’être très stressé en ne gagnant pas passablement l’argent, à être tellement serein en gagnant correctement bien de l’argent. Je suis content de ce que je gagne et je vois que cela a changé la vie et en plus je fais ce que j’aime donc cela n’a pas de prix tout cela.

 

Marie Bodiguian : Oui, voilà. L’essentiel c’est vraiment : quel est le sens que l’on donne à sa vie et comment il faut contribuer à rendre notre monde meilleur. Et de ne pas tout focaliser sur finalement des morceaux de papier ou des pièces.

 

Christian Junod : Voilà, absolument.

 

Marie Bodiguian : Merci beaucoup Christian pour cette interview.

 

Christian Junod : Merci.

 

Marie Bodiguian : C’était vraiment un bon moment et pour moi une aventure de travailler sur ce thème-là. Merci beaucoup Christian.

 

Christian Junod : Merci beaucoup.

 

Marie Bodiguian : J’espère que cette interview vous aurait été vraiment très profitable, alors Christian et moi avons une question pour vous. Des questions pour vous, maintenant : « Quels sont les domaines dans lesquels vous pensez que l’argent peut être une problématique en tous les cas, un élément à travailler ? « Et également autre questions : « Quels est parmi les trois profils que Christian à cité, à savoir l’écureuil, le saboteur ou les montagnes russes : quel est le profil dans lequel vous vous reconnaissez et que vous aurez forcément à travailler ? » 

 

Répondez à ces questions en bas de la vidéo et quand vous serez sur le site, alors profitez-en pour vous inscrire et vous recevrez automatiquement et gratuitement un audio, une formation gratuite sur : « Comment déclencher les décisions d’achats en votre faveur grâce au neuro marketing ? » Et c’est vraiment une application du sujet aussi que nous avons vu aujourd’hui.

 

Merci beaucoup pour votre attention et votre confiance. Si vous avez aimé cette vidéo, « likez » et aussi « partagez » et je vous retrouve dans une prochaine chronique. À très bientôt !

 

 

2 Comments

  1. – Pourquoi vous avez peur d’augmenter vos tarifs ?

  2. Vous courez après l’argent ? 3 étapes pour ne plus stresser par Christian Junod – Marie Bodiguian

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