Marie Bodiguian :

En pleine période de crise, si vous êtes aujourd’hui en reconversion, comment trouver sa voie pour être aligné avec votre expérience et votre expertise ? Aujourd’hui, j’ai la joie de recevoir une auteure et une dirigeante d’agence qui va véritablement répondre à cette question et vous donner tous les conseils et techniques. Mon invitée d’aujourd’hui est Marjorie Llombart. Marjorie Llombart est experte en reconversion professionnelle, destinée plus particulièrement aux femmes qui sont en recherche de leur voie pour leur épanouissement professionnel et personnel. Elle a créé et dirige aujourd’hui l’agence Dessine-moi une Carrière et est auteure d’un ouvrage presque du même titre aux Éditions Dunod : Dessine-toi une carrière. Marjorie, bonjour, je suis vraiment ravie de t’accueillir ici. Et coup de chapeau à ta carrière et à ce livre vraiment magnifique, magique, que l’on a entre les mains ici et qui est un vrai guide.Un vrai coaching, en fait, que l’on peut prendre pour pouvoir prendre les bonnes décisions. Donc merci Marjorie et bravo ! 

Marjorie Llombart :

Merci Marie. Bonjour, bonjour à toutes et tous qui nous écoutent. Merci pour cette belle introduction.

Marie Bodiguian :

Alors Marjorie, on va rentrer dans le vif du sujet. La crise aujourd’hui que nous vivons, est-il vraiment le bon moment pour se reconvertir ? Et si oui, pourquoi ?

Marjorie Llombart :

Effectivement, c’est une question qui s’est beaucoup posée, que j’ai beaucoup entendue, notamment au début, au début du premier confinement. On parle de la crise là, liée à la Covid et au confinement qu’on a connu. C’est une question qui s’est beaucoup posée au moment où on tourne, ça fait déjà un an qu’on est dans cette situation. Donc il va falloir commencer à changer la terminologie parce qu’une crise qui dure n’est plus une crise. Donc il va aussi falloir s’habituer au fait qu’on n’est plus forcément en crise. Mais revenons à la question. Je trouve que ce qui est intéressant, c’est de revenir à l’origine des mots. Si on parle du mot crise, la crise, c’est un moment très difficile dans la vie de quelqu’un, dans le déroulement d’une activité ou c’est une période qui peut être marquée par un trouble profond. On a souvent entendu, à propos de cette crise ou d’une autre, la référence à la langue chinoise où le mot qui représente la crise…

Marie Bodiguian :

C’est vrai, c’est juste.

Marjorie Llombart :

Est composé de deux idéogrammes. Je synthétise parce qu’on n’est pas dans une traduction littérale, mais dans ces deux idéogrammes. Le premier décrit le temps du danger, donc on entend bien ce qu’il peut y avoir derrière la question. Est-ce que ce n’est pas dangereux de me reconvertir maintenant ? Mais le deuxième idéogramme est celui de l’opportunité.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Marjorie Llombart :

Donc, on comprend que en fait la situation n’est pas aussi…

Marie Bodiguian :

Catastrophique.

Marjorie Llombart :

Simple qu’on pourrait le penser et n’est pas si catastrophique non plus. Donc en fait, ce qui est important de comprendre dans une telle situation, c’est qu’en fait, il va y avoir les deux côtés de la pièce : il y a à la fois des situations et des professions pour lesquelles c’est très difficile. On ne va pas se mentir, on ne va pas le cacher. Mais comme dans toute crise, et on l’a vu à travers l’histoire, il y a des opportunités qui naissent. Il y a des secteurs d’activité qui ont connu des booms. Il y a des nouveaux métiers qui sont en train d’être conçus. Crise ou pas crise, on est dans une époque où de nouveaux métiers apparaissent, de nouvelles opportunités apparaissent. Donc en fait moi l’invitation que j’ai envie de faire, c’est déjà de comprendre que la crise n’est pas une panne. Quand on a une panne de voiture, on change la roue, on redémarre. Une crise, ça n’est pas ça. Une crise, on ne peut pas changer une roue et repartir. C’est à dire que dans une situation de crise, on ne reviendra jamais à l’état d’avant. Donc ça, il faut vraiment l’intégrer.

Marie Bodiguian :

C’est un changement de paradigme.

Marjorie Llombart :

C’est un changement de paradigme, un changement de culture, un changement d’attitude. On ne peut pas revenir en arrière. Donc c’est aussi important de comprendre que peur ou pas peur, c’est illusoire de vouloir revenir à l’état antérieur.

Marie Bodiguian :

On l’a vu avec la crise de 2009, on l’a déjà vécu ça.

Marjorie Llombart :

C’est pareil avec toutes les crises.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Marjorie Llombart :

Ça fait partie de l’essence d’une crise. Donc ce n’est pas la peine d’essayer de se raccrocher à quelque chose qu’on a connu avant. Ça n’est pas possible.

Marie Bodiguian :

C’était mieux avant.

Marjorie Llombart :

Il faut au contraire, malgré tout ce qu’on entend ou tout ce qu’on dit, vraiment faire confiance à une capacité de créativité, de résilience. Et c’est ces personnes là qui sont dotées de ces facultés, qui vont le mieux tirer leur épingle du jeu. Et donc, la deuxième chose aussi que j’aimerais dire, c’est que cette crise là dont on parle, celle liée au Covid mais ça serait la même chose avec les autres. L’invitation, c’est de comprendre que ce virus est un catalyseur à changer ce qui n’est plus conforme à nos valeurs et à nos besoins. De toute façon, il va s’en charger. Qu’on le veuille ou pas, il va s’en charger. Donc autant surfer sur la vague et prendre cette invitation pour aller plutôt chercher l’opportunité de remettre en question un schéma et un modèle de fonctionnement dépassé qui ne nous convient plus. Si on est insatisfait au travail, si on est malheureux dans notre poste ou si on sent que ce que l’on fait n’a plus de sens et ne correspond plus à qui on est devenu, l’âge avançant.

Marie Bodiguian :

Alors donc du coup ce que tu nous dis et c’est ce que tu démontres dans le livre d’ailleurs, c’est que les événements de toute façon c’est ce que tu nous dis là, on ne peut rien y faire de toute façon et que ce qui est important, c’est de s’adapter et de rester finalement, aligné à soi, on est d’accord ? Donc, du coup, je dirais qu’elle est pour toi ce secret dont tu nous parles d’ailleurs pour rester aligné ?

Marjorie Llombart :

Oui, et juste avant, il me revient là en tête une excellente façon de répondre aussi à la question que tu me posais : est-ce que c’est le bon moment de changer, malgré la crise ? Il y a ce proverbe alors je ne sais plus qui l’a dit, d’où ça vient, mais qui nous disait que le meilleur moment pour planter un arbre était il y a 20 ans.

Marie Bodiguian :

D’accord.

Marjorie Llombart :

Et que le deuxième meilleur moment pour planter cet arbre, c’est maintenant, c’est à dire au moment où on y pense. Parce que évidemment, si on est malheureux au travail, ça fait peut être déjà trois mois, six mois, un an ou cinq ans qu’on aurait dû changer.

Marie Bodiguian :

Et que, voilà que du coup, en fait, on est moins productif, moins, on est moins épanoui et donc, je veux dire ça, c’est les conséquences elles sont pour soi et pour tout notre entourage de toute façon ?

Marjorie Llombart :

Exactement et donc, le deuxième meilleur moment. Si ce n’était pas il y a trois mois, six mois, un an ou cinq ans, eh bien, le deuxième meilleur moment sera maintenant. Parce que les choses ne vont pas se résoudre d’elles mêmes. Donc ça demande une part active, vraiment un engagement. Comprendre qu’on est aux manettes de sa vie, que l’on peut avoir les ressources, la motivation, l’énergie, même si on a plein de peurs, de doutes et autres. Et pour revenir à ta question, donc tu me demandais…

Marie Bodiguian :

Oui alors en fait du coup, tout ça, tout ce que tu nous dis là, c’est justement le fait de retravailler sur soi, d’être aligné. Donc comment fait-on justement pour  et bien être aligné et travailler sur soi, rester malgré tout dans son soi, dans son épanouissement, trouver sa voie malgré tout ce chamboulement pour trouver cette opportunité ?

Marjorie Llombart :

Ce n’est pas toujours facile, c’est vrai, il faut aussi le dire, je suis très transparente avec ça. C’est magnifique d’atteindre l’alignement, mais le processus n’est pas forcément facile. Pourquoi ? Parce que dans la société dans laquelle on vit et dans la façon dont on a été formaté par l’école, par l’éducation, par l’entreprise dans laquelle on est encore, si on est encore en poste, eh bien, ce formatage nous a éloigné de notre centre, de nous-mêmes, de ce qui est important pour nous. Donc en fait, ce qui, ce qu’il va falloir faire c’est un processus de déconditionnement et ce processus, il prend du temps. Il demande d’avoir un certain espace disponible, donc d’avoir de l’espace dans sa tête pour pouvoir réfléchir à tout cela, mais aussi parfois, de l’espace dans sa maison. Donc, si on a les enfants, le mari et les animaux et qu’on a l’habitude de tout faire pour tout le monde, sauf pour soi, ça ne va pas être naturel au début. Mais en fait, trouver sa voie, trouver son alignement, ça commence par un processus d’introspection et de se remettre au centre de l’équation et d’arrêter d’avoir l’habitude d’être un bon soldat, super efficace pour l’employeur, pour la maison, pour les voisins et pour tout le monde. C’est essentiel d’arrêter cette posture qui, dans de très nombreux cas, nous a conduit à la situation où on se rend compte qu’on est plus satisfaite.

Marie Bodiguian :

D’agitation finalement.

Marjorie Llombart :

L’agitation, donner du temps et de l’énergie pour les autres plutôt que de revenir à soi et se poser les bonnes questions.

Marie Bodiguian :

Alors je vais faire un parallèle avec les personnes avec qui tu travailles, c’est-à-dire pour les femmes. Et je dirais que cette introspection, elle est magnifique. Si on parle justement d’une gestation, finalement, quelque part ?

Marjorie Llombart :

C’est une gestation. Merci pour la méta, pour la métaphore. C’est un processus de reconnexion à soi, mais vraiment dans le sens de notre essence profonde, de qui on est, avant même d’être une femme, peut être d’être une mère, compagne ou autre.

Marie Bodiguian :

Bien sûr.

Marjorie Llombart :

Donc c’est une gestation, un processus d’introspection qui nous amène à nous reconnecter avec notre identité : Qui on est ? Quels sont nos besoins ? Et tout ce processus va ensuite aboutir à une renaissance. On va avoir l’impression de revivre, de se retrouver et de redémarrer un nouveau cycle beaucoup plus épanouissant. Pourquoi ? Parce qu’il est simplement en phase avec qui l’on est.

Marie Bodiguian :

Alors, quand tu me parles, tu nous parles de reconnexion à soi, quand tu nous parles de retrouver sa voie, malgré tout, il y a des contraintes économiques qui sont évidemment importantes parce que c’est bien beau de se dire : « bon ben, je me retrouve, je fais mon introspection ». Mais si on quitte un job, c’est aussi qu’il nous a nourrit quelque part. C’est aussi pour retrouver un, comment dire une voie, qui est rentable. Donc comment est-ce que, finalement, se reconnecter à soi, à ses talents va nous permettre justement d’être efficace dans cette rentabilité, de se vendre mieux ? Voilà, comment on concrétise tout ça ?

Marjorie Llombart :

La rentabilité, elle va être un facteur important dans le processus dont je parle. En revanche, toute la question de la viabilité du projet va se poser dans un deuxième temps. C’est pour ça qu’il est important de garder en tête que le premier temps du processus est un temps d’introspection. Pour ensuite pouvoir aller toucher du doigt sa vocation profonde, sa raison d’être professionnelle, qu’on va ensuite transposer, dupliquer en un projet professionnel convenable, qui est réalisable et qui va correspondre à une sorte de cahier des charges qu’on aura construit dans la première partie de l’accompagnement et un des facteurs du cahier des charges est le facteur rémunération. C’est un des facteurs, ça n’est pas le seul, c’est un des facteurs. Et pour accompagner avec mon équipe beaucoup de femmes qui ont eu une belle carrière, qui ont de très bons diplômes, un bon salaire, donc qui sont habituées à avoir un certain niveau de vie. Il va y avoir tout un travail de redéfinition de ce que l’on souhaite, notamment en termes financiers. C’est pour cela que je disais également qu’il est illusoire de croire qu’on va revenir à la situation d’avant. Donc si vous gagnez 5000 euros net parce que vous êtes un cadre sup dans une grosse boîte de consulting par exemple, ou que vous êtes avocat ou autre, il va être illusoire de croire que rien ne va changer. Et peut être, je n’en sais rien, mais peut être que dans votre cas, ça va être la rémunération qui ne va pas être la même et peut être que pendant un an ou deux ans, ou même tout le temps ensuite, vous n’allez plus gagner c’est 5000 euros net par mois. Je veux être claire avec ça parce qu’il y a un deuil à faire. Ça ne veut pas dire que vous n’allez pas moins bien vivre. Simplement, quand on est dans cette prison dorée, on s’accroche à des réalités matérielles qui ne sont pas les bonnes. Et il y a des cas pour lesquels le niveau de rémunération baisse. En revanche, le niveau d’épanouissement augmente. Il y a d’autres cas où le niveau va baisser mais moins radicalement et on va mettre en place d’autres sources de rémunération pour que le niveau de bien-être augmente aussi. Dans d’autres cas, on déménage, on revoit les besoins du foyer et on se rend compte qu’en fait, il y avait plein de dépenses qui étaient complètement inutiles et qui ne rendaient pas forcément plus heureuse. Donc, il y a plusieurs cas. Il est évident que dans le projet, on va faire une étude en termes de faisabilité. Ça, c’est clair pour que le projet soit écologique dans toutes les sphères. Mais c’est un écueil de vouloir s’accrocher uniquement à la rémunération.

Marie Bodiguian :

Donc quelque part, c’est prendre, on va dire les finances qui étaient, je dirais un petit peu le blason doré de la situation comme une pièce de puzzle et de le restituer quelque part dans une, dans une énergie, dans la circulation d’une énergie globale, si j’ai bien compris ?

Marjorie Llombart :

C’est exactement ça. Parfois, on pense qu’il n’y a que la rémunération du travail qui va nous faire gagner de l’argent. Pas forcément. Il y a plein d’autres moyens de gagner de l’argent.

Marie Bodiguian :

Et qui va nous rendre heureux, éventuellement ?

Marjorie Llombart :

Alors l’argent ne rend pas heureux.

Marie Bodiguian :

Exactement. Il y contribue, comme on dit, voilà.

Marjorie Llombart :

Mais c’est pas… Il y a le proverbe qui dit que l’argent y contribue et il est évident qu’on a tous besoin d’argent. Moi, la première pour avoir un toit, pour se nourrir, pour tout ce qui est vital. Mais souvent, on croit que la somme minimum d’argent est beaucoup plus élevée.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Marjorie Llombart :

Que ce qu’elle est en réalité. Donc c’est une pièce du puzzle global et je voudrais également rajouter qu’il y a aussi des cas de reconversion où on va gagner plus après qu’avant.

Marie Bodiguian :

Exact.

Marjorie Llombart :

Il faut aussi le mentionner. Tout est possible en fait. Tous les schémas de reconversion existent.

Marie Bodiguian :

Écoute ce que j’aime beaucoup dans ce que tu dis et ce qu’on sent vraiment dans ton livre, c’est quelque part, je vais revenir à la métaphore du, des comment dire, des arbres qu’on plante. C’est à dire cette introspection, elle permet vraiment de poser toutes les racines, dont celle de la rentabilité économique pour pouvoir faire en sorte que notre arbre soit le plus beau mais le plus beau pour soi en fait ?

Marjorie Llombart :

C’est à dire l’arbre qui va nous permettre le plus de déploiement et d’expansion en fonction de ce que l’on cherche. Parce qu’on ne cherche pas tous les mêmes choses.

Marie Bodiguian :

Absolument.

Marjorie Llombart :

On a pas tous et toutes les mêmes besoins. Et quand tu disais : « comment est-ce que se reconnecter à nos talents et à qui on est vraiment nous permet de mieux nous vendre ? ». Il y a de l’ordre du magique dans ce que je vais dire sans que ce soit naïf ou illusoire. Les personnes qui en ont fait l’expérience, qui ont quitté un job, un poste où elles étaient insatisfaites, pas épanouies et où elles avaient vraiment une énergie vitale très basse. Elles étaient fermées. Elles étaient…, elles ne rayonnaient pas la joie. Toutes ces personnes là, qui ont suivi le processus, qui ont trouvé ce pour quoi elles étaient faites : cet alignement avec leurs talents, leurs besoins, leurs valeurs. Elles se sont transformées réellement, même sur le plan personnel. Donc le niveau d’énergie vital à remonter. Elles se sont ouvertes, le teint s’éclaircit et la joie rayonne, et diffuse.

Marie Bodiguian :

Bien sûr, tout est lié.

Marjorie Llombart :

Et sans même le chercher activement, ce nouvel état d’être, permet d’attirer des opportunités qu’on aurait insoupçonnées dans l’état antérieur. Et c’est là où je dis que c’était de l’ordre du magique parce que soudainement, une proposition de poste arrive, une proposition de collaboration, une somme d’argent qu’on attendait plus ou qu’on attendait pas du tout arrive. Et c’est comme si ça avait ouvert une autre porte avec derrière d’autres opportunités qu’on ne pouvait pas imaginer mais qui servent à nous garder sur cette route, sur ce chemin, de cette nouvelle voie qui est la bonne pour nous.

Marie Bodiguian :

Alors ce qui est formidable dans tout ce que tu dis, c’est que quelque part ce processus justement d’introspection et de trouver sa voie une fois qu’on l’a acquis pour faire ce changement entre le salariat et l’entrepreneuriat, c’est quelque chose qui est acquis, qui est une gymnastique d’esprit parce qu’on le sait, tu le sais, toi et, on le sait toutes les deux, que l’entrepreneuriat, c’est une aventure et qu’il y a des cycles aussi dans l’entrepreneuriat. Et donc, cette introspection, alors moi, ça fait 30 ans que je suis entrepreneure et je l’ai vécu à plusieurs reprises, donc même en, sans avoir fait de reconversion entre le salariat et l’entrepreneuriat, je peux te témoigner que, et toi tu l’as vécu certainement aussi, qu’avoir ces réflexes là, c’est formidable parce que du coup, on est armé pour l’entrepreneuriat à jamais. Qu’est-ce que tu en penses ?

Marjorie Llombart :

C’est aussi ce que j’ai voulu transmettre dans ce livre. Tu parlais d’un guide et d’une méthode d’accompagnement en début de vidéo. Et c’est vraiment en ce sens que je l’ai conçu. J’ai vraiment. Je n’ai pas fait comment on dit. Je n’ai pas fait d’économie dans ce livre. J’ai vraiment donné.

Marie Bodiguian :

T’as tout donné, ça alors là.

Marjorie Llombart :

Ma méthode, celle que j’utilise avec mes clients. Tout ce qui était transposable à l’écrit parce que tout n’est pas transposable à l’écrit. Mais tout ce qui l’était, je l’ai transmis parce que pour moi, ça fait partie de ma mission d’autonomiser. Et c’est en ce sens que cette approche, cette méthode, comme tu le disais justement, nous rend autonomes, nous donne des clés qu’on pourra ensuite dupliquer dans toute la vie professionnelle. On sait aujourd’hui qu’on va changer de métier plusieurs fois, qu’on passe peut être dans un statut différent si on veut se lancer à son compte comme entrepreneur. Si on est entrepreneur, qu’on a besoin de pivoter son entreprise, de changer de positionnement, de changer de cible, la méthode nous y aide aussi. Donc c’est vraiment, c’était vraiment important pour moi de favoriser cette autonomie du lecteur, de la lectrice, pour qu’elle puisse après s’en resservir dans sa vie personnelle, professionnelle et d’avoir l’impression d’avoir gagné de nouvelles compétences à s’orienter dans sa vie au sens large.

Marie Bodiguian :

Tout à fait. Alors justement, pour rentrer un peu plus dans le vif du sujet et pour pouvoir justement à ceux qui nous écoutent et qui nous regardent, comprendre mieux un petit peu ce processus, est-ce que tu peux nous parler des cinq étapes dont tu parles dans le livre, justement pour trouver sa voie ? Est-ce que tu peux nous les partager  s’il te plaît ?

Marjorie Llombart :

Avec plaisir ! Ce sont cinq étapes que j’ai formalisé après avoir observé, d’abord pour y être passé moi même dans ce processus. Et puis, après avoir observé la façon dont je conduisais mes premiers accompagnements, je me suis rendue compte, qu’en fait, il y avait cinq étapes par laquelle on passait si on voulait que le projet qui sorte soit solide, pérenne. La première étape et elle continue même après mais c’est la première, je l’ai intitulé : « La préparation au voyage » et elle concerne l’état d’esprit. Se mettre dans l’état d’esprit du changement, ça c’est essentiel en termes de croyances, d’émotions, de deuils à faire précédents. Je disais on ne pourra pas revenir dans l’état antérieur donc, c’est important de se préparer à ça.

Marie Bodiguian :

Tout à fait.

Marjorie Llombart :

Ensuite, on va définir quel est notre projet de vie. Je l’ai intitulé : « Retour vers le futur ». Donc futur pour envisager la vie que l’on souhaite au sens large parce que pour moi, le travail doit s’insérer dans la vie que l’on souhaite et pas l’inverse, comme on le voit trop souvent aujourd’hui. On crée notre vie en fonction de ce qui est possible par rapport au travail. Bon là, je propose le renversement de conscience par rapport à cela.

Marie Bodiguian :

En fonction des talents, par exemple ?

Marjorie Llombart :

Par exemple, mais aussi de façon plus large. Qu’est-ce que je veux comme vie ? Pas seulement professionnelle. Comment je veux le vivre ? Moi, je considère que la reconversion professionnelle est une opportunité pour changer de vie au sens large. Alors pour certaines personnes, il n’y a pas besoin de changer grand chose, leur vie leur convient très bien. Mais pour d’autres, c’est l’occasion de redéfinir ce qu’on veut vraiment.

Marie Bodiguian :

Je dirais en fait, pardon, c’est une reconnexion et ça me fait penser à ce livre qu’une australienne avait écrit, qui, qui, qui expliquait que 97% des personnes qui étaient proches de la mort, regrettaient de ne pas avoir fait ce qu’elles auraient voulu faire. Et donc cette reconversion et cette introspection, trouver sa voie, c’est franchement, c’est aussi se préparer à ne pas avoir ces regrets plus tard.

Marjorie Llombart :

Ah oui, absolument, je la mentionne au début du livre, c’est Bronnie Ware, une infirmière.

Marie Bodiguian :

Ah voilà, c’est ça, pardon.

Marjorie Llombart :

Qui avait sondé des personnes en fin de vie et elle leur demandait quel était leur plus grand regret.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Marjorie Llombart :

Et effectivement, pour une grande majorité d’entre eux, elles n’ont pas vécu la vie qu’elles auraient aimé vivre.

Marie Bodiguian :

C’est terrible.

Marjorie Llombart :

C’est terrible, absolument. Et ça demande beaucoup de courage de vivre la vie qu’on a envie de vivre pendant qu’on est vivant. Ce n’est pas un processus qui est confortable. Ça demande beaucoup de courage et d’engagement mais le résultat derrière est tellement… Il n’y a pas de mots.

Marie Bodiguian :

Je suis d’accord.

Marjorie Llombart :

Bon voilà, on vit, on retrouve la vie, on n’est plus en mode survie. La deuxième étape on est, on n’a même pas trouvé. On est juste en train de se dire quelle vie je veux avoir.

Marie Bodiguian :

Quelle vie, je veux avoir, d’accord.

Marjorie Llombart :

Et donc ça, c’est pour le futur. Et retour, on regarde derrière pour comprendre, tirer des leçons de tout ce qu’on a vécu avant pour pas répéter les mêmes erreurs de choix dans ce qu’on va construire après.

Marie Bodiguian :

Faire le tri quelque part ?

Marjorie Llombart :

Faire le tri et tirer les leçons surtout.

Marie Bodiguian :

D’accord.

Marjorie Llombart :

Tirer les enseignements, mieux se connaître. Comment je fais mes choix qui sont bons pour moi ? Et comment je peux arrêter de faire des choix qui ne sont plus bons pour moi ? Ensuite arrive la troisième étape où on va identifier ce que j’appelle les ingrédients du succès. Oui. Ceux, qui, quelle que soit la voie qu’on va choisir, s’ils sont là, il y a de grandes chances qu’on soit épanoui. Et là, on va commencer à parler des talents, par exemple, des valeurs, des besoins, des motivations. Et on va collecter un peu comme des pièces de puzzle, tous ces ingrédients du succès avec en fil rouge la citation d’Aristote sur laquelle j’ai basé cet accompagnement qui est : « Là où vos talents rencontrent les besoins du monde, là se trouve votre vocation ». Cette vocation va émerger. Cette vocation n’a pas pour but de figer, ça n’est pas un métier précis, mais cette vocation, c’est le fil rouge, c’est la colonne vertébrale en terme de carrière. Le fil d’Ariane qui permet, quel que soit le projet et quel que soit le nombre de changements de projets qu’on va mettre en place. Si on tient ce fil, si on met en lien avec notre vocation, ça va aller. Donc ça, c’est fondamental dans l’approche que je propose. L’émergence de la vocation pour qu’ensuite dans la quatrième étape et ça n’intervient qu’à l’avant dernière étape. Là, on va parler de projet. Là, on va trouver des idées concrètes de métiers, d’activités, de projets qui vont être réalisables, qui vont correspondre à notre cahier des charges, pour être sûr, là, que le choix qu’on va faire pour la prochaine étape nous convient. Et cinquième et dernière étape : le plan d’action, l’opérationnalisation. Comment est-ce que je m’y prends maintenant que j’ai trouvé et entre le moment où ce projet va être en place : Quelles sont les différentes étapes à court, moyen et long termes par lesquelles j’ai besoin de passer pour que ce projet soit réalisé ? J’y sois pour de vrai.

Marie Bodiguian :

Donc, toujours au niveau professionnel et personnel, c’est à dire une fusion en fait des deux qui ne fait finalement que la vie, la vie, quoi ?

Marjorie Llombart :

Exactement.

Marie Bodiguian :

Et bien écoute, on n’a plus qu’à se plonger, ce que j’ai, ce que j’ai fait dans ce livre vraiment magique. Tu parlais de magie. Dessine-toi une carrière. Vraiment bravo, bravo Marjorie, pour tout ce que tu vraiment donnes dans ce livre et tout ce que tu tu nous donnes là parce que. Ça fait partie en fait de toutes les questions, je pense que, quand on est dans une seconde partie de carrière professionnelle on se pose, mais les choses ne sont pas forcément, on va dire, aussi claires que tu nous les donnes. Et du coup, tu nous donnes un trajet. On a plus qu’à se laisser prendre par la main. Donc ça, c’est vraiment génial. Et puis, franchement, dans ce livre, il y a vraiment des exercices, il y a des questions à se poser. Et puis, et puis et puis ce que j’ai beaucoup apprécié, c’est que tu minutes. C’est à dire qu’en fait un exercice peut nous paraître être : »ohlala mais combien de temps je vais mettre pour faire ça ? » Et toi, tu nous et bien en 30 minutes, vous le faites. Alors peut être qu’on le fait en plus longtemps, mais en fait, on se dit « Bon bah allez, allons y dans 30 minutes ». « Qu’est-ce que je mets dans 30 minutes quelque part ».

Marjorie Llombart :

C’est vrai que j’ai voulu donner un cadre et c’est une de mes spécificités. Je suis quelqu’un à la fois très structuré et cadré, et à la fois très sensible et, comme on dit, la tête dans les étoiles Mais j’ai l’alliance des deux. Et j’ai voulu donner cette structure pour permettre de trouver le sens. Donc c’est vrai que c’était très plaisant pour moi de transposer à l’écrit, tout ce que j’avais pu repérer et remarquer. Et ce cadre, voilà les 30 minutes, les 15 minutes pour d’autres. Voilà permettent de guider, d’accompagner. Et ce qui me vient aussi pour boucler avec la question initiale. C’est que ce que je voudrais vraiment dire, c’est que il n’est jamais trop tard. C’est jamais le bon moment pour entamer un processus de réflexion. Et je voudrais distinguer le processus de réflexion de la décision de passer à l’action. Parce qu’en termes de regrets, au moins si on a entamé ce processus de réflexion quelques choix, quel que soit le choix qu’on prenne à la fin, on peut aussi faire le choix de rester là où on est pour de très bonnes raisons. Mais au moins, on se sera donner la chance, la permission d’aller au bout de cette réflexion et en ce sens, il n’y a jamais de mauvais moment pour l’entamer. Et au contraire, parfois, s’il y a des personnes qui sont en chômage partiel, en télétravail ou autre. Les conditions sont formidables et réunies pour entamer cette réflexion en prenant son temps. Et distinguer les deux temps qui sont la réflexion structurée d’abord et le passage à l’action ensuite, si on a décidé de passer à l’action.

Marie Bodiguian :

Formidable, formidable. Donc quelque part, tu permets aux femmes et je pense quand même que quelque part, tous les hommes aussi qui sont, comment dire, sensibles à ces valeurs là, sont, qui nous écoutent, peuvent tout à fait faire ce processus là, évidemment.

Marjorie Llombart :

Et nous pouvons bien sûr les accompagner s’ils se retrouvent dans l’approche.

Marie Bodiguian :

Voilà on parlait de femmes, moi j’aurais envie de dire des valeurs féminines quelque part.

Marjorie Llombart :

Des valeurs féminines, une sensibilité, enfin voilà, une part, une part sensible…

Marie Bodiguian :

D’écoute et d’ouverture.

Marjorie Llombart :

Et d’ouverture, exactement.

Marie Bodiguian :

Et donc, quelque part, finalement, c’est, c’est nous permettre de devenir. On dit souvent d’acteurs de notre vie, mais moi, j’aurais plutôt envie de dire du héros ou de l’héroïne de notre vie.

Marjorie Llombart :

C’est une belle métaphore. J’en parle aussi dans l’ouvrage de ce parcours de héros.

Marie Bodiguian :

Ben ce n’est pas pour rien que je le répète. Rien ne se crée, tout se transforme.

Marjorie Llombart :

Absolument.

Marie Bodiguian :

Marjorie, merci infiniment, merci beaucoup pour cette interview. Alors écoute, je te propose, si tu en est d’accord, de poser deux questions à nos nos, nos auditeurs ou spectateurs. La première avec tout ce que nous a livré Marjorie aujourd’hui : quelle est justement l’étape qui vous, qui résonne le plus pour vous ? Ou le conseil qui résonne le plus pour vous ? Et que vous allez pouvoir mettre en action tout de suite. Par ailleurs, la deuxième question est. Eh bien, si vous vous êtes déjà essayé à cette introspection, à cette reconversion, qu’est-ce que vous avez expérimenté ? Et je te propose, Marjorie, que nous lisions les commentaires en bas donc surtout, répondez-nous en bas à ces deux questions. Et que ce soit sur LinkedIn ou sur YouTube, et bien Marjorie viendra vous répondre directement à vos questions pour pouvoir engager la conversation et le dialogue sur ce sujet. Tu es d’accord ?

Marjorie Llombart :

Ce sera avec grand plaisir que j’y répondrai. Moi, j’adore être en contact avec la communauté sur les différents réseaux. Il y a une troisième question qui m’est venue. Est-ce que je peux la poser ? Je trouve que ce qui peut être intéressant aussi que vous nous disiez, c’est posez-vous cette question qu’est-ce que je peux apprendre de cette crise pour grandir et être plus heureux ?

Marie Bodiguian :

Ah bravo ! Très puissant, super ! J’adore. Je prends, j’achète ! Super Marjorie, merci infiniment. Merci pour tout ce que tu nous a donné aujourd’hui et pour ce livre et on te retrouve et bien dans une prochaine aventure, peut être un prochain livre. On ne sait pas. C’est ce qui nous, c’est la magie de, justement, des parcours d’entrepreneuriat. Et puis, et bien je te dis à très vite.

Marjorie Llombart :

Merci Marie.

Marie Bodiguian :

Merci pour votre attention à vous tous et votre confiance. Et je vous retrouve dans une prochaine vidéo ou interview. Ciao.

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