Marie Bodiguian :

Si vous souhaitez vous débarrasser de votre stress parce que vous faites face à un imprévu, parce que vous changez de vie professionnelle ou parce que vous êtes harassés par les difficultés, alors cette chronique est pour vous. Aujourd’hui, j’ai l’immense plaisir d’avoir avec nous Bernard Anselem. Bernard Anselem est médecin neuropsychologue spécialisé et passionné en neurosciences de la prise de décision, des émotions et du changement. Son credo est de vous aider à optimiser votre cerveau. Il est formateur de médecins, conférencier, consultant, membre du comité éthique et de recherche de l’Université de Savoie et il est certifié de l’Université de Berkeley de Californie sur la science du bonheur. Bernard Anselem est auteur de deux ouvrages à succès, « Je rumine, tu rumines, nous ruminons » et le livre qui nous intéresse aujourd’hui : « Ces émotions qui nous dirigent ». Alors, Anselem à quatre étapes pour nous, pour pouvoir gérer notre stress à court terme et aussi à long terme, pour devenir véritablement maître de sa vie. Bernard Anselem Bonjour ! Et merci beaucoup d’être présent je suis vraiment ravie de vous recevoir. Votre credo est d’optimiser le cerveau, notre cerveau qu’est-ce que ça veut dire pour vous ?

Bernard Anselem :

Bernard Anselem : Mon travail est de tirer parti des avancées de la recherche pour apprendre aux gens à mieux utiliser leur cerveau. Mieux utiliser leur cerveau ça veut dire prendre de meilleures décisions, développer sa créativité, son adaptation au stress, développer son intelligence émotionnelle, mais également son intelligence collective et, par-dessus tout, trouver les bonnes ressources pour nos motivations profondes, pour se motiver soi-même et motiver ses équipes.

Marie Bodiguian :

Donc, pour gérer nos émotions, justement, c’est le principe de ce livre, c’est de dire au fait qu’il y a beaucoup de choses que nous ne contrôlons pas, nos émotions nous ne les contrôlons pas, notre inconscient nous dirige avant que nous n’ayons conscience, est-ce que vous pouvez nous dire un petit peu plus là-dessus ?

Bernard Anselem :

Oui, il y a quelque chose qui est assez important à connaître, qui est à la fois simple et important c’est que souvent, on pense que les émotions sont un petit frisson qui vient, en plus de notre raison, notre rationalité. En fait, ce n’est pas du tout ça les émotions sont centrales, elles occupent les réseaux centraux du cerveau et elles nous aident tout simplement à survivre, c’est-à-dire à sélectionner les bonnes informations pour notre organisme. Donc, comme elles sont centrales et comme elle dirige tout le reste, il ne sert à rien d’essayer de les combattre et de vouloir les supprimer parce que ça ne marche pas. Et donc, le simple fait de savoir ça, va nous faire gagner énormément de temps et va-nous  face à toutes les émotions qu’on va ressentir. Donc, personne n’aime ressentir la colère de la tristesse, de la peur, de l’anxiété, du découragement. Personne n’aime ça, bien entendu, mais il faut savoir que ces émotions sont naturelles, elles ont leur fonction et donc elles vont nous aider à avancer, Et donc, il faut savoir faire quelque chose qui est paradoxal, c’est-à-dire les accepter.

Marie Bodiguian :

Très bien, Alors donc, du coup, maintenant, à partir du moment où nous avons cette information d’accepter nos émotions, quelles sont les étapes que vous pourriez proposer pour justement mieux gérer notre émotion et puis, du coup passer à l’étape d’après, c’est-à-dire mieux gérer notre vie, notre vie professionnelle, nos choix, nos décisions.

Bernard Anselem :

Oui alors, le fait d’accepter n’est pas de se soumettre à la situation, c’est simplement accepter quelque chose qu’on ne peut pas contrôler, c’est-à-dire l’apparition de nos émotions. Par contre, on a quand même du pouvoir sur ce qui va suivre, c’est-à-dire les pensées et les comportements qu’on va avoir derrière cette émotion. Donc, c’est là où on va pouvoir agir. Une fois qu’on a accepté cette émotion, le simple fait d’accepter l’émotion va libérer notre cerveau pour faire autre chose. Le paradoxe, c’est que quand on veut contrôler une émotion, on va essayer de lutter contre elle et en luttant contre elle, on va convoquer des pensées négatives qui vont de nouveau alimenter cette émotion négative. Donc, il va arriver exactement le contraire de ce qu’on cherche c’est contreproductif, c’est-à-dire que quand on essaye de contrôler une émotion, on va les développer. Donc, une fois qu’on a compris ça, on comprend mieux l’utilité d’accepter ces émotions, donc accepter son émotion, c’est simplement le fait de la ressentir. Et une fois qu’on a accepté cette perception, ça peut être plus ou moins facile selon les personnes. Il y a des gens qui sont très branchés sur leurs émotions, d’autres qui le sont moins. Une fois qu’on a passé cette étape, on peut passer à autre chose et autres choses, ça va être différentes techniques pour développer son esprit critique ou pour calmer son corps.

Marie Bodiguian :

Donc ça, c’est la première étape, c’est accepter ses émotions. Est-ce qu’on peut dire que ce serait en fait être à l’écoute sans s’écouter ?

Bernard Anselem :

Oui, c’est une formule qui est intéressante parce qu’il faut être à l’écoute de son corps pour être capable de percevoir les signaux qu’il nous envoie. Ces signaux sont importants, ils nous servent, ils servent à notre organisme, donc il ne faut pas les négliger et en même temps, il ne faut pas développer tout ce qui est pensé et nocif qui va nous ramener justement dans des émotions négatives. Il faut éviter d’amorcer un cercle vicieux.

Marie Bodiguian :

Très bien, donc, du coup, après qu’on ait pris conscience de cette acceptation nécessaire, comment on fait pour pouvoir justement passer ce cap ? Parce que c’est bien beau de dire bon, voilà, j’accepte les émotions. C’est quoi la deuxième étape ?

Bernard Anselem :

Une fois qu’on a passé cette étape d’acceptation, notre cerveau disponible pour faire autre chose. Il n’est pas en train de lutter contre l’émotion, donc il est disponible et donc là, on va pouvoir utiliser des méthodes qui vont soit utiliser notre corps, soit utiliser notre mental. Donc, on peut choisir l’un ou l’autre, ou l’un et l’autre, l’un d’abord et l’autre après, ça dépend des situations, ça dépend des personnes, ça dépend de notre façon de ressentir les choses. On peut agir sur son corps ou sur son esprit.

Marie Bodiguian :

Alors justement, en fait, dans le livre, c’est très intéressant parce que vous proposez vingt stratégies pour pouvoir accepter ses émotions. Est-ce que vous pourriez nous parler des stratégies à court terme pour gérer ces émotions et ce stress ? Pour pouvoir justement faire face et ensuite la troisième étape qui serait peut-être à long terme ?

Bernard Anselem :

Oui, on a des méthodes qui vont être valables sur le court terme, qui sont efficaces tout de suite. Donc, on va les utiliser en temps réel et puis il y a d’autres méthodes qui vont permettre de cultiver un petit peu un état d’esprit pour mieux affronter toutes les difficultés et toutes les émotions négatives de la vie, mais qui nécessite par contre un certain entraînement, mais qui ont l’avantage d’être plus durables. Donc, ce sont deux domaines un petit peu différents.

Marie Bodiguian :

Donc à court terme, qu’est-ce qu’on peut faire ?

Bernard Anselem :

À court terme, on peut soit agir sur son corps, soit sur son esprit. Agir sur son corps, ça va être, par exemple, pratiquer une activité physique qui va utiliser les ressources de notre cerveau. Quand on a du stress, on va accumuler de l’énergie. Cette énergie, il faut l’utiliser. Donc on peut faire le tour du pâté de maison, aller courir, faire un sport qui nous plaît, n’importe quelle activité physique qui nous plaît. Et la notion de plaisir est importante parce que ça permet de justement, d’une part, de développer des émotions positives et d’autre part, d’être actif dans la durée. On va pouvoir l’utiliser longtemps.

Marie Bodiguian :

Qu’est ce qui se passe dans notre cerveau ? On entend partout dire qu’il faut faire l’exercice, il faut marcher, etc. Mais concrètement, qu’est ce qui se passe ? Pourquoi c’est efficace ?

Bernard Anselem :

Donc d’une part, ça occupe notre cerveau, ça le distrait. C’est une première chose, mais ce n’est pas la plus importante. La plus importante, c’est que ça va consommer les ressources qu’on a accumulées, que le stress a accumulé. Le cortisol qui est délivré pendant le stress va générer de l’énergie. Et cette énergie, il faut l’utiliser, sinon elle va se transformer en inflammation. Elle va être toxique si on ne l’utilise pas. Donc, il faut utiliser cette énergie qui est produite par le corps. Ça, c’est l’exercice physique, mais surtout ne pas essayer de lutter contre. Oui tout à fait

Marie Bodiguian :

Et donc du coup, et au niveau mental ?

Bernard Anselem :

Au niveau physique, on a aussi le contrôle respiratoire qui marche au bout de trois, quatre minutes. Ralentir sa respiration, ça s’appelle de la cohérence cardiaque. Quelquefois, on l’appelle comme ça, mais c’est tout simplement un ralentissement de la respiration qui va envoyer à notre cerveau un message d’apaisement puisque le corps et le cerveau sont reliés par des tas de canaux. Et donc, ce ralentissement respiratoire va tout simplement envoyer un message d’apaisement au cerveau. Au bout de deux, trois à cinq minutes à peu près, c’est très efficace il y a des applications pour ça. C’est quelque chose qui marche, pas dans l’instant, mais dans les trois, cinq minutes. Donc c’est assez efficace.

Marie Bodiguian :

Des techniques pour pourvoir à un moment donné, ralentir le niveau du stress, ralentir la fréquence cardiaque, exactement, et donc pouvoir se retrouver, se recanaliser.

Bernard Anselem :

Oui, ça va envoyer ce signal d’apaisement à la fois au cerveau et au corps, et donc, les deux étant imbriqués, vont envoyer, vont diminuer la tension nerveuse mécaniquement, physiologiquement, plus tôt.

Marie Bodiguian :

En fait, on sait qu’on a deux sortes de personnalités. On a des gens qui sont hypersensibles au niveau émotionnel et d’autres qui sont beaucoup plus rationnel et dans votre livre, vous dites quelque chose que je trouve vraiment très intéressant, j’aimerais avoir votre avis là-dessus, c’est-à-dire que vous dites qu’il faut assez de lucidité pour prendre conscience de nos émotions avant de les accepter, cette étape sera évidente chez les personnes hypersensibles. Leur problème n’est pas de repérer, mais de canaliser ces débordements émotionnels donc là c’est pour les personnes émotionnelles. En revanche, ce repérage peut se révéler plus difficile pour les personnalités rationnelles, plus orientées vers l’analyse intellectuelle que la perception des ressentis. Donc, ça veut dire, en fait, que tout ce que nous avons dit pour le moment est certainement très intéressant et va parler aux personnes hypersensibles au niveau émotionnelles, les personnes rationnelles, comment elles font pour ?

Bernard Anselem :

On a, c’est deux, c’est schématique, c’est un petit peu caricatural, après, il y a toutes les nuances entre les deux, mais effectivement, on peut utiliser soit son corps, soit son mental, et on va avoir des techniques aussi qui vont faire appel à notre mental. Ce sont des techniques qu’on appelle de réévaluation cognitive sur le plan technique, mais qu’on peut appeler plutôt de recadrage. Les techniques sur le mental. Ça va être déjà l’acceptation. C’est déjà une technique mentale. La deuxième, ça va être le recadrage de ses pensées, c’est-à-dire l’analyse critique de ses pensées. Essayer de trouver un autre angle de vision qui soit plus favorable. Une autre façon de penser qui sera plus favorable. Il y a des techniques pour cela et ça permet de faire baisser la tension émotionnelle et puis d’orienter vers de nouveaux comportements plus constructifs. Et puis la troisième technique, ça va être ce qu’on appelle l’imagerie mentale, c’est-à-dire faire appel à ses forces et à ses émotions positives. C’est une technique que la plupart des athlètes de haut niveau connaissent bien, c’est-à-dire de visualiser, visualiser une scène émotionnellement positive, comme par exemple le succès. Au niveau professionnel on peut visualiser ses forces, on peut visualiser ses succès et ça va faire diminuer la tension émotionnelle. Et ça va nous donner de la motivation pour la suite.

Marie Bodiguian :

Justement, quand on fait une marche, par exemple ou qu’on est dans son temps de pause on peut allier les deux non.

Bernard Anselem :

Oui tout à fait on peut allier les deux, On peut utiliser l’activité physique et cette réflexion. D’ailleurs, la marche va favoriser la créativité mentale puisqu’elle va améliorer la circulation sanguine au niveau du cerveau et elle va permettre de développer aussi l’activité du raisonnement en même temps. Tout le monde a expérimenté ça. On sait que quand on marche, on a souvent des idées. On est souvent plus productif.

Marie Bodiguian :

On connaît l’expression initiale et originale de péripatéticien des philosophes grecs

Bernard Anselem :

Exactement, il avait compris qu’en marchant, c’est beaucoup plus productif.

Marie Bodiguian :

Donc, si arrive à la troisième étape, donc sur le long terme, c’est-à-dire de pouvoir avoir des stratégies pour pouvoir rebondir, quelles seraient-elles ?

Bernard Anselem :

Voilà donc là, on a vu ce qui marchait dans l’instant et on a aussi des techniques qui vont être plus durables, mais qui nécessitent un apprentissage un peu plus long. Et donc, on a par exemple la pleine conscience qui nous apprend à revenir dans l’état présent et à ressentir et à prendre de la distance par rapport à nos pensées et par rapport à nos anxiétés. Donc, ça, c’est une première technique. La deuxième, ça va être d’orienter, d’apprendre à orienter son esprit sur les éléments positifs de l’existence, ce qui n’est pas facile puisqu’on en est tous câblés pour repérer le négatif. On apprend à repérer le négatif. C’est une question de survie ça vient de notre câblage ancestral. Voilà tout à fait ça. Et puis, il faut repérer le négatif pour survivre donc notre cerveau est câblé pour repérer le négatif. Donc, on va lui réapprendre que dans la vie moderne, on peut aussi apprendre à repérer positif. Ça peut être constructif et donc ça, ce n’est pas évident. Ça s’apprend, mais ce n’est pas très compliqué.

Marie Bodiguian :

Comment est-ce qu’on fait ? Est-ce que ça marche ?

Bernard Anselem :

Oui, on va entraîner son cerveau à repérer des choses positives. Il y a l’exercice des trois bienfaits par jour, il y a des tas d’exercices pour apprendre à orienter son cerveau vers ses forces plutôt que vers ses angoisses et vers ses insuffisances. Si on avait justement une habitude à donner,

Marie Bodiguian :

J’ai beaucoup aimé, on voit justement cet exercice des trois bienfaits par jour, si on avait une habitude es ce que vous pouvez nous parler un peu plus de ses trois bienfaits par jour, peut-être nous donner au moins une astuce qui sera applicable tout de suite.

Bernard Anselem :

Oui, c’est un exercice qui présente beaucoup d’avantages parce qu’il va apprendre à notre cerveau à repérer ce qui nous est arrivé de bon pendant la journée en prenant trois exemples dans la journée. Mais en les détaillants, en donnant le maximum de détails pour que ça ait le plus d’impact sur son cerveau et donc là, on va générer des chemins dans notre cerveau, des chemins neuronaux, c’est-à-dire des chemins de la communication, de l’information qui vont permettre petit à petit de remplacer nos idées négatives, par apprendre à repérer des choses positives, et qui vont nous donner des motivations également.  Donc cet exercice, on va le faire 15 minutes tous les soirs pendant 15 jours. Ce n’est pas très long. C’est un petit effort, mais ce n’est pas un gros effort et les effets bénéfiques vont perdurer jusqu’à six mois. Donc, c’est quelque chose d’assez puissant. On ne se rend pas compte. C’est quelque chose de puissant et au bout de six mois, on va recommencer si nécessaire ou alors ce sera peut-être suffisant parce qu’on aura appris à repérer le positif.

Marie Bodiguian :

Donc, c’est une habitude à prendre et en fait, c’est une des choses que vous précisez beaucoup dans ce livre et c’est-à-dire qu’on ne peut rien on ne peut avoir aucun résultat si on ne s’astreint quand même pas à une certaine habitude à une certaine répétition, donc, ce serait la quatrième étape c’est-à-dire que toutes ces stratégies, à court terme ou à long terme, elles portent leurs fruits à partir du moment où on fait la répétition. Comment ça fonctionne ?

Bernard Anselem :

Avant de parler de la répétition, il y a un autre élément aussi que j’aimerais mentionner, c’est le lien social. Le tissu social, c’est quelque chose de fondamental aussi pour développer son cerveau. Le cerveau a besoin du lien social pour se développer et pour réguler ses émotions et donc le fait d’interagir avec les autres c’est fondamental ça va nous apprendre à affronter le stress à diminuer nos émotions négatives et donc, que ce soit l’orientation positive, la pleine conscience ou le développement du lien social, de relation de qualité, de relations bénéfiques, bien entendu, que ce soit l’une de ces trois techniques ou d’autres d’ailleurs, il y en a d’autres qui sont décrites dans le livre, ces techniques ne marcheront que s’il y a un apprentissage et cet apprentissage va buter contre nos habitudes et nos habitudes ce sont des chemins neuronaux qui sont très puissants puisqu’à chaque fois qu’on donne une information à nos neurones, chaque fois qu’il communique, l’information va être de plus en plus forte. Donc, une habitude, c’est quelque chose qui se répète et donc les chemins neuronaux vont être très puissants, les chemins d’une habitude vont être très puissants donc face à cette habitude. Il faut pouvoir développer un nouveau comportement, une nouvelle habitude bénéfique. Et donc, au début, ça va être difficile, il faut, pour ça répéter encore et encore toujours le même comportement.

Marie Bodiguian :

Surtout quand on a de mauvaises habitudes. Ça veut dire qu’il faut remplacer nos mauvaises habitudes parce que les chemins neuronaux, vous l’expliquez très bien, justement, sont, comment dire, déjà créés sur les mauvaises habitudes.

Bernard Anselem :

On peut prendre un exemple si, par exemple, quelqu’un qui a l’habitude de penser je n’ai jamais eu de chance, ou alors je ne suis pas doué pour ça, ou alors je ne vais pas y arriver, par exemple, ça va être une habitude de penser. Donc, Cette aptitude est très robuste dans le cerveau et si l’on veut mettre en place une autre habitude, c’est-à-dire je peux toujours progresser, j’ai les qualités pour progresser, je peux y arriver, cette habitude-là va être très difficile à être mise en place face au chemin, à l’autoroute de l’information de l’habitude précédente qui dit je ne vais pas y arriver, par exemple. Donc, pour ça, il faut de la méthode, c’est-à-dire, il faut s’entraîner on a l’habitude de penser que pour un effort sportif, un athlète de haut niveau doit s’entraîner, on est famille avec cette idée. Par contre, pour changer une habitude dans le cerveau, on ne pense pas forcément au fait qu’il faut s’entraîner aussi un petit peu, travailler sur soi, s’entraîner et puis répéter, répéter, et à force de répétitions. Les nouvelles habitudes vont s’ancrer dans notre cerveau.

Marie Bodiguian :

Surtout qu’en faites-vous dites dans le livre que je trouve vraiment très pertinent, notre cerveau est programmé pour économiser de l’énergie donc en fait, on est un peu fainéant quelque part. Utiliser des habitudes est moins coûteux, qu’imaginer et appliquer de nouvelles solutions, la force des habitudes nous dissimule des solutions parfois évidentes. Est-ce que nous avons un cerveau fainéant ?

Bernard Anselem :

Oui, alors c’est un petit peu excessif mais c’est vrai que c’est un peu vrai puisque le cerveau doit économiser son énergie puisque son énergie est limitée et donc, il doit faire des choix et donc il va avoir tendance à choisir la solution, le comportement qui va dépenser le moins d’énergie. Donc, utiliser un automatisme, c’est moins coûteux en attention et en énergie, c’est moins coûteux en effort en général. Donc, on va avoir tendance à choisir ses habitudes.

Marie Bodiguian :

Est-ce qu’on peut dire à ce moment-là que finalement, on a l’impression qu’on prend des habitudes et s’autodiscipliner c’est contraignant, mais finalement, c’est un confort pour notre cerveau, pour notre esprit, après de se reposer sur des habitudes qui vont nous aider, nous porter.

Bernard Anselem :

Oui, c’est un degré de liberté qu’on va quand on va s’accorder. On va développer une liberté supplémentaire grâce à un apprentissage. On aura décidé d’aller dans telle direction, telle l’apprentissage. Et ce qu’il faut savoir, c’est que nous avons beaucoup plus de pouvoir sur notre cerveau que l’on imagine grâce à cette notion de neuroplasticité qui fait que le cerveau est adaptable et donc il est adaptable à nos comportements et il a cette capacité d’apprendre et c’est ça qui est formidable. On a beaucoup plus de marge de manœuvre qu’on imagine, à condition de lui apprendre les bons comportements à tout âge même au quatrième âge, oui, tout à fait.

Marie Bodiguian :

Écoutez Bernard Anselem   Merci beaucoup, est-ce que vous auriez quelque chose à rajouter. Est-ce qu’il y a des choses que nous n’avons pas évoquées et qui serait important ?

Bernard Anselem :

Il faut dire qu’il y a là, on a évoqué quelques techniques, y en a plein d’autres et que chacun a sa personnalité chacun a ses préférences. Les situations sont différentes, donc il faut avoir une boîte à outils on a toute une palette de méthodes, donc c’est à chacun de trouver la méthode qui va lui parler le plus et qui va surtout être la plus efficace, mais il y a un point sur lequel je voudrais insister, c’est qu’on a beaucoup plus de pouvoir sur notre cerveau qu’on l’imagine. Si on sait l’orienter dans les bonnes directions et si on sait par exemple mieux affronter le stress grâce à ces techniques, entre autres, mais aussi convoquer ces émotions positives, ses motivations, ses bonnes motivations. On a des forces de motivations profondes en nous qui sont, si on sait les développer, qui vont nous permettre d’avancer, qui va nous donner à la fois une sérénité et une force, une force de persévérance qui sont insoupçonnées et donc, c’est ça que je voudrais faire passer.

Marie Bodiguian :

Est-ce que ça veut dire que quelque part, nous avons en fait une volonté de nous contrôler sur le coup ? Et qu’après, on devient fataliste, parce que les choses sont là, on est formaté comme ça et du coup, on se laisse aller.

Bernard Anselem :

Mais disons que c’est la force des évènements , un événement chasse l’autre et donc, on a beau avoir de bonnes résolutions, on ne va pas pouvoir toujours les mettre en œuvre parce qu’on va faire face à d’autres difficultés, d’autres évènements qui arrivent au fur et à mesure. Donc, si on n’a pas un petit peu de méthode, un petit peu de répétitions pour améliorer ce que l’on souhaite, améliorer, ce que l’on a décidé d’améliorer et bien la force des évènements va faire qu’on va passer à autre chose sans s’en rendre compte. Imperceptiblement, et on va oublier les bons conseils et les bonnes résolutions qu’on s’était données. En fait, c’est le plaisir du travail sur soi et de croire au fait qu’on sait que notre cerveau est puissant et donc de croire en soi pour pouvoir se dire au fait, on n’est pas de façon fataliste, contraint à être formaté, à subir, absolument c’est un état d’esprit qui fait qu’on va pouvoir convoquer les bonnes motivations profondes, les motivations, ce qu’on aime vraiment intrinsèques et ce sont des choses qui nous parlent et qui font appel à nos valeurs, qui nous donnent du sens. Et donc là, on travaille sur le long terme parce que là si on a du sens, si on a des valeurs et si on a du plaisir à faire quelque chose, à progresser dans certains domaines, là, on a une force énorme et on va être beaucoup plus persévérant et à chaque progression, on va progresser petit à petit pas à pas bien entendu, il n’y a pas de baguette magique, mais à chaque progression, on va se rendre compte de nos progrès et ça va nous donner une nouvelle motivation et donc on peut agir dans la durée et c’est ça qui est formidable.

Marie Bodiguian :

Magnifique ! Merci beaucoup Bernard. Bernard et moi souhaiterions savoir maintenant à vous qu’elles sont les différentes étapes qui ont le plus résonnées pour vous qui vous inspire le plus pour pouvoir gérer votre stress et nous souhaiterions savoir également quelles sont vos habitudes pour aujourd’hui gérer votre stress et faire face à ces imprévus et cette perte d’énergie. Mettez-nous vos réponses en bas de cette vidéo dans le blog et pendant que vous serez sur le site si vous n’êtes pas encore inscrit alors surtout, inscrivez-vous et vous recevrez gratuitement automatiquement un audio, une formation offerte sur comment décider vos futurs clients en toutes circonstances grâce au neuromarketing. Merci beaucoup pour votre attention et votre confiance et je vous retrouve dans une prochaine chronique à très vite.

Comment faites-vous quand vous êtes confronté à un imprévu pour rester performant, pour ne pas tomber dans ce stress qui vous tire vers le bas ?

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  1. STRESSÉ ? 4 ÉTAPES DU DR.BERNARD ANSELEM POUR MIEUX LE GERER – Marie Bodiguian

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