Quelles sont les problématiques que rencontrent les startup dans leur démarrage? On voit au quotidien, dans les médias, des licornes, des réussites ou au contraire, on nous parle de tous les échecs. Mais entre les deux? Qu’est ce qui se passe? Quelles sont les problématiques? Quels sont les freins? Quels sont les rêves? Les pourquoi d’une start up? Aujourd’hui, nous sommes dans les locaux de One Pointe, un incubateur qui reçoit des start up, et je suis aujourd’hui avec Camille Huyghues Despointes, qui est fondatrice de la startup World Is A Village.
Donc, ça fait moins d’un an que World Is A Village est lancé.
Selon toi, quelles sont les astuces et les erreurs à éviter pour pouvoir vraiment réussir son projet?
Merci Marie. En effet, j’ai lancé Word Is A village il y a quelques mois, en tout cas Word Is A village en ligne depuis le mois de septembre. Je pense que de parler de succès, c’est peut être encore un peu tôt. En tout cas, de parler de lancement. On est en ligne. World Is A Village, c’est une plateforme qui met en relation des familles dans le monde entier pour faire voyager les enfants. Moi, j’ai eu cette idée parce que j’avais une fille de 14 ans qui voulait aller à l’étranger pour apprendre l’anglais et j’ai trouvé que ce qu’il y avait sur le marché aujourd’hui était peut être un petit peu obsolète.
Et que, peut être, on pouvait imaginer avoir des expériences de voyage, d’apprentissage de langues, d’ouverture au monde qui soient un peu différentes. Et je trouvais que de créer une plateforme qui mettait en relation les familles directement entre elles dans le monde était un bon moyen de disrupter ou en tout cas d’innover sur ce secteur d’activité.
Donc, du coup, une fois qu’on a l’idée après, qu’est ce qui se passe? On a un projet en gestation. À quoi on est confronté? Alors, je pense que ça dépend des cerveaux de chacun. Moi, je sais que j’ai un cerveau, je dirais peut être en puzzle. Et comme j’ai une idée, ce qui m’importe le plus, c’est d’aller le confronter à la réalité. Donc, quand j’ai eu cette idée de monter cette plateforme de mise en relation, la première chose que j’ai fait, c’est qu’en fait, j’en ai parlé pas mal autour de moi. Et puis, au début, je n’avais pas les réponses de plein de choses parce que j’étais en train de créer ce projet. Et l’idée, c’était vraiment qui répond au mieux aux besoins des familles et des enfants qui voyagent. Et en fait, on n’a pas les clés tout seul dans un coin. Donc moi, je crois que le partage, les discussions et de parler de son projet au plus de personnes possibles vous aide à construire quelque chose qui répond le mieux aux besoins des clients. Ou en tout cas, dans notre cas, à nous, des familles et des enfants qu’on va faire voyager. . Alors, souvent en France en tous les cas.
Les entrepreneurs sont confrontés à cette peur de justement faire face à la concurrence. Dire je ne vais pas parler trop de mon projet, c’est pas du tout ce que vous avez.
Vous n’avez pas vu les choses du tout comme cela ? Pas du tout. Moi, je pense que d’abord, la peur n’évite pas le danger. Et puis, je pense que tous ensemble, on est beaucoup plus forts. Quand j’ai monté Word Is A Village, un des premiers trucs que j’ai fait c’est que j’ai fait des ateliers avec des familles, avec des parents. Et puis aussi, ceux qui vont utiliser cette plateforme et ceux qui vont voyager, ce sont les jeunes générations. Donc j’ai créé des ateliers le mardi avec les parents et le mercredi, j’ai crée des ateliers avec les enfants pour réfléchir avec eux à ce que serait la plate forme idéale de demain pour les faire voyager.
Et ce à quoi? Quel était leur expectation sur le sujet?
Donc, justement, pour comprendre leurs attentes, c’était une sorte d’actions pilotes en réel, de visu, avant de le mettre en virtuel.
Exactement. Moi, je suis pour. En fait, Word Is A Village c’est une plateforme collaborative, c’est dans l’ADN et c’est une des plus grosses. C’est une des plus grosses valeurs de cette entreprise d’être collaboratif et d’être collaboratif. Ça veut dire ne pas avoir peur de l’autre. Ça veut dire être sur des valeurs de partage et de générosité. Et pour moi, il ne pouvait pas en être autrement quand j’ai créé World Is A Village que de faire ça avec les personnes qui allaient l’utiliser. C’était vraiment important pour moi et pour répondre sur le sujet de la peur. En fait, je pense que je pense qu’en fait, il faut avoir confiance en l’autre et aux autres. C’est vraiment une des valeurs de Word Is A Village et c’est cette boîte elle a été construite comme ça. Alors du coup, une fois qu’on a son action pilote, quand on commence à avoir autour de soi une sorte de communauté. Finalement, est ce que comment est ce qu’on fait pour, je dirais, construire son équipe, trouver les talents nécessaires pour pouvoir y aller?
Il n’y a pas de recette miracle. S’il y en avait, je crois que je serais tellement heureuse que ça existe. Donc, il y en a pas. Moi, je crois que quand on crée une startup, on a une vision. Je crois que quand on a une startup, on a des valeurs, on a un Tadić, ce que j’adore de Simon, Sinek, qui s’appelle : « How great leaders inspire everyone to take action ». Je crois que les équipes et que les talents qui viennent au démarrage d’une entreprise viennent pour des projets qui les animent, viennent pour des projets qui font sens pour eux d’abord et que c’est pour ça qu’ils vont donner le meilleur d’eux mêmes. Et moi, j’ai rien fait d’autre avec les business angels que j’ai chez moi ou avec les personnes qui travaillent sur Word Is A Village que d’exposer ma vision et le WHY de cette aventure.
Du coup, aujourd’hui, avec un peu de recul, quels sont les obstacles et les freins que vous avez rencontrés justement pour lancer ce projet?
Je pense que des freins et des obstacles, c’est hélas ou avec chance. Je ne sais pas. En tout cas, c’est typiquement le parcours de l’entrepreneur, donc on ne devient pas entrepreneur. Si on ne sait pas qu’on va devoir affronter des obstacles et plein de freins, je pense que pour lancer un projet, ce qui est important, c’est qu’il faut valider un marché. Encore une fois, je vais revenir sur cette question de générosité et de partage. On n’a pas la réponse et toutes les réponses en nous et donc de partager sur son projet. C’est vraiment essentiel parce que parfois, quelque chose qui peut vous paraître comme étant un besoin pour vous n’en est pas pour la majorité des personnes. Et donc, cette question du marché, est ce que je réponds à un besoin? Une entreprise, c’est quand même une entreprise. Ça doit être profitable, donc il faut la vendre. Il faut la marketé, il faut la lancer, il faut qu’elle soit concrète. Quand on lance une boîte? Souvent, on parle d’une idée et la complexité, c’est de rendre concrète cette idée et la vraie question que se posent beaucoup d’entrepreneurs, c’est par quoi je commence. Et parfois, les entrepreneurs ont cette vision à très, très long terme de comment ce serait quand ce sera super dans dix ans. Mais la question, c’est par quoi je commence? Et je ne pense pas qu’il y ait vraiment de bonnes réponses. Encore une fois à cela. Mais ce qui est sûr, c’est qu’il faut commencer par petits pas et qu’il faut rester dans l’action et qu’il faut toujours avancer en marchant, de tomber et de faire des erreurs, de se tromper. En fait, tout ça, ça n’a pas d’importance. L’important, c’est de rectifier. De comprendre pourquoi on s’est trompé. De rectifier le plus vite possible. Et Mandela disait un truc super qui disait soit je réussis. En fait, je ne perd jamais, j’apprends et c’est.
C’est l’âme des start up, c’est garder la foi.
Tous les jours, tous les jours, garder la foi, croire qu’on peut croire qu’on va y arriver, mais pas que croire. Parce que croire. Encore une fois, c’est pas concret. Donc c’est appliquer et mettre en opération et mettre en marche ce qu’il faut faire pour y arriver. Parce que sinon, ça reste une idée et une entreprise, encore une fois, c’est pas une idée.
Alors du coup, au quotidien, il y a des obstacles, des freins, des personnes qui qui nous mettent des bâtons dans les roues.
Comment on garde? Je dirais la foi, justement, le moral, le mental gagnant au quotidien dans l’organisation. C’est quoi les astuces de Camille?
Camille, elle, n’a pas d’astuce. Mais Camille, d’abord, elle fait attention à son équilibre de vie. Ça, c’est quand même important. Elle fait du sport.
Elle se fait coacher. Elle en parle beaucoup autour d’elle. Encore une fois, je pense que cette notion de partage est important. Et puis surtout, Camille, je pense que c’est un peu. Je pense que tous les entrepreneurs sont comme ça. Ils sont profondément optimistes et en fait, ils ont vraiment besoin de ça. C’est un moteur essentiel.
Vous trouvez pas finalement que c’est un peu comme on va dire s’entraîner comme un athlète? On doit toujours au quotidien avoir la performance.
Qu’est ce que vous en pensez? Exactement. L’entrepreneuriat, c’est comme les athlètes de haut niveau. D’ailleurs, il y a plein de coaching et de tutos et de podcast vidéo où il y a en effet cette comparaison entre les athlètes de haut niveau et les entrepreneurs.
Ça demande beaucoup d’endurance, énormément de résilience. Ça demande d’avoir des objectifs qui soit clair et défini comme un athlète quand il veulent faire des Jeux olympiques. Donc, en effet, le parallèle et Paillot. Et Camille on garde la foi.
OK, mais si? Est ce que est ce que la peur de l’échec traverse parfois l’esprit? Et comment on gère tout ça? Alors, la peur de l’échec?
En ce qui me concerne, quand on monte des boîtes et quand on est entrepreneur, on sait très bien que cet échec est possible et je pense que c’est important de le savoir et de vivre avec parce que sinon, on n’est pas vraiment un entrepreneur. On n’est pas vraiment conscient de ce qu’on est en train de faire et en même temps, l’échec. J’ai envie de vous dire c’est pas grave, c’est pas grave. La question, c’est quand on fait un projet, quand on veut faire quelque chose. La vraie question, c’est toujours de se dire en fait, c’est quoi ton risque? On opère pas des mecs en monte des start ups, les start up qui opèrent des mecs, mais moi, c’est pas mon cas.
Et cette notion du risque et de la responsabilité qu’on a, elle est très importante chez nous. Chez Word Is A Village, on parle d’envoyer des enfants dans le monde entier, donc on a beaucoup de responsabilité dans ce qu’on fait. Mais ce que je veux dire, c’est que la peur crée l’immobilisme et c’est en avançant qu’on trouve son chemin. Et cette question de l’échec que beaucoup d’entrepreneurs ou beaucoup de personnes qui veulent entreprendre se posent. C’est un vrai frein au démarrage et en fait, les réponses, on les trouve en marchant toujours. Et quand on est face à quelque chose, on se dit Oh là là, moi, je vais me planter. Moi, la question que je me pose quand ça m’arrive, c’est de me dire Mais en fait, c’est quoi ton risque? Et quand on se rend compte de ça, on se rend compte qu’en fait le risque, il est souvent relativement mesuré ou en tout cas, il est franchissable. Et ça, c’est important. Revenir aux fondamentaux.
J’ai un toît, je vis. Je suis en bonne santé. Et parfois, il y a aussi des choses assez banales pour autant. Mais c’est peut être de relativiser les enjeux. Est ce que c’est ça?
Oui. Et puis, la fondatrice de Leetchi, elle a dit un truc super. Quand elle a monté sa start up, elle a tout essayé et elle a donné. Elle s’est beaucoup impliquée dans ce qu’elle a fait et en même temps, elle se disait elle avait un petit truc dans sa tête qui se disait Dans tous les cas, on se sera bien marrer. Et aujourd’hui, c’est quand même une boîte, une aventure extraordinaire. Et je partage assez cette philosophie de se dire que quand on est entrepreneur, on a un niveau d’engagement qui est très élevé parce qu’on y a mis son idée, son cœur, son âme, ses tripes, parfois beaucoup de renoncements, des heures de travail et du coup, tout pour nous est important parce qu’on a l’impression qu’on joue sa vie. Sauf qu’en fait, ce n’est pas complètement le cas. Et ça, c’est important de relativiser ça. Et puis, il y a aussi cette notion de plaisir parce que quand on est entrepreneur, on fait ce qu’on veut, c’est apporter du bien avec ce qu’on crée et cette notion de plaisir. Et de se dire que moi, je fais du take for good. Évidemment, mais de se dire que quand on fait quelque chose, on le fait pour le bien des autres, ça aide à relativiser les choses et c’est surtout un énorme moteur pour entreprendre, donc c’est vraiment créer une aventure humaine dans lequel on est acteur et dans lequel on entraîne beaucoup d’autres personnes.
Oui, oui.
Et encore une fois que cette notion de partage d’avoir une aventure humaine avec ses équipes. Mais aussi, et je reviens sur la question du besoin de répondre à un besoin qui aide les clients dans mon cas, les familles, les enfants. Donc, c’est cette vraie question du WHY qui est tellement essentielle et qui a un moteur essentiel quand on entreprend. Parce que si on a un WHY super fort, si on y croit. Si les équipes y croient. Si les familles ou si les clients y croient. C’est une aventure humaine à tous les sens du terme qui est extraordinaire. Moi, vous savez, ce matin, j’ai appelé une famille avec qui, qui part, qui envoie son enfant grâce à World Is A Village et j’appelais la maman pour savoir si tout se passait bien pour avoir un retour d’expérience. Et quand la maman me dit au téléphone Mais merci d’avoir fait ça parce que je galère tellement et je trouve votre idée géniale. Quelle joie! Je sais même pas quelle fierté, en fait, c’est quelle joie de me dire. Eh bien, grâce à moi, cet enfant qui a 16 ans, il va passer trois semaines à l’autre bout du monde et il va rencontrer d’autres personnes, des nouvelles cultures et s’améliorer en langues. Quelle joie pour moi de participer à ce développement et au bien grandir des générations futures. Super!
Merci beaucoup, Camille, c’est vraiment un super témoignage. Justement, en tant qu’entrepreneur, en tant que aventure humaine, d’une façon générale, c’est dire. En fait, on mèle vraiment sa mission personnelle avec son son projet professionnel.
C’est vraiment un beau témoignage. Merci beaucoup. Longue vie à World Is A Village. Le message principal de Camille était vraiment de se lancer, d’oser aller. Camille et moi avons une question pour vous aujourd’hui. Vous avez certainement peut être un projet pour démarrer une entreprise ou pas, ou vous avez une entreprise et vous voulez aller plus loin. Quelles sont vos envies? Quels sont vos rêves? Et quelles sont les questions que vous vous poser? Et avec grand plaisir. Camille pourra vous répondre en bas de cette vidéo. Mettez vos réponses. Camille et moi seront vraiment ravis de nous pencher sur votre problématique et sur votre projet. Donc, répondez en bas de cette vidéo. Et pendant que vous serez sur le site, alors inscrivez-vous et vous recevrez automatiquement une formation offerte sur comment influencer les décisions d’achat de vos prospects sur le Web grâce au neuro marketing, au marketing émotionnel. Merci beaucoup pour votre confiance et votre temps et je vous retrouve dans une prochaine chronique à très vite !
Comment dépasser les obstacles pour réussir votre projet : l'exemple d'une start-up – Marie Bodiguian