Marie Bodiguian :

Comment capter l’attention et convaincre en visio ? Pour répondre à cette question, j’ai le grand plaisir aujourd’hui de recevoir Pascal Haumont, qui est conférencier et imitateur. Des imitations qu’il met au service de ses formations pour vous aider à rendre vos prises de parole en public, plus impactantes. Il anime une chaîne YouTube et est auteur de deux ouvrages : « Prendre la parole sans stress » et « Pourquoi PowerPoint ne sert à rien… Si on s’en sert mal ! ».

Pascal, bonjour. Je suis tellement contente !

Pascal Haumont :

Tellement contente.

Marie Bodiguian :

Pascal, notre sujet d’aujourd’hui c’est : Comment captiver l’attention et convaincre en visio. Donc, la question première, puisque l’on a toujours été habitué au présentiel, c’est : Comment est-ce qu’on peut rendre nos réunions en visio plus efficaces et plus utiles ? Comment on peut les optimiser ?

Pascal Haumont :

Pour optimiser sa réunion en visio, je pense qu’il faut déjà être clair dans le temps qu’on définit pour la visio et c’est déjà un des avantages de la visio d’ailleurs par rapport au présentiel, c’est que sur une réunion Zoom, Teams, tout ça, on définit toujours les horaires. Ça commence là, ça finit là. Alors que les réunions en présentiel, on n’est pas forcément très clair. Oh la salle, on l’a encore après donc on pourra rester après. En Zoom, en Teams, déjà, on définit bien le cadre. Donc ça, c’est déjà très, très bien.

Ensuite, je pense, moi, qu’une réunion en visio, elle va vraiment être optimisée, si on arrive à faire en sorte que tout le monde allume sa caméra. Si ce n’est pas le cas, déjà, on est hyper troublé parce qu’on ne voit pas les gens, on les entend que quand ils interviennent et finalement, on voit leurs initiales en général et donc on a juste l’impression qu’ils ne sont pas là. Et d’ailleurs, c’est souvent un peu le cas. Les gens qui ne se montrent pas, sont peut être des gens dont l’attention est la plus diffuse et qui sont souvent en train de faire autre chose. Et on l’a peut être un peu toutes et tous vécus dans des réunions en visio qui sont pas passionnantes, pas interactives ou pas dynamiques. On se perd très vite à checker un peu sur les réseaux sociaux, ce qui se passe, répondre vite fait à un email, gérer avec son téléphone et avec sa conjointe ou son conjoint, le moment où on va aller chercher les gamins. Bref, on gère un peu d’autres trucs en même temps. 

Marie Bodiguian :

Donc du coup en fait quand on prend la parole en visio : Comment être vraiment soi ? Exister ? Avoir une vraie présence ?

Pascal Haumont :

Alors la question c’est déjà :  Avoir une vraie présence, est-ce que c’est être vraiment soi ? Je dis oui, mais je dis, c’est presque, on est dans la philosophie et tout là, on va se triturer les méninges. Je pense que c’est oui, c’est être soi, mais c’est être la version de soi que l’on décide de montrer au monde à ce moment-là. Le monde étant réduit aux personnes qui sont en visio avec nous. C’est la chanteuse Chris du groupe, Christine and the Queens, qui disait : « Ben moi, quand je monte sur scène, oui, c’est moi, mais, mais c’est quand même la version de moi que je choisis, quoi.

Marie Bodiguian :

C’est excellent ça.

Pascal Haumont :

Et donc, c’est encore plus moi puisque je l’ai choisi, je l’ai choisi. Donc c’est encore plus moi. Donc la question, c’est de se dire OK, je ne monte pas sur scène là, mais je me montre en visio et je vais animer une réunion en visio. J’ai réussi à placer les instances de régulation de manière à ce que chacune et chacun allume sa caméra. Ouf ! Maintenant, j’ai l’obligation de maintenir leur attention. Et finalement, moi, j’ai réduit un peu les comportements qu’on peut voir sur la prise de parole en public, en visio ou en ou en présentiel à un peu quatre grands types de comportements qui sont, pour celles et ceux qui connaissent, qui correspondent aux différentes couleurs du disque.

Il y a les personnes qui sont très synthétiques, c’est les personnes qui vont droit au but. Voilà, elles vont droit au but. On sait exactement à quoi s’en tenir. Qui va faire quoi, quand et tout, nickel ?

Il y a des personnes qui sont très passionnées, donc qui vont être un peu théâtrales, qui vont parler fort, qui vont partir à droite, à gauche et tout.

Il y a des personnes qui sont connectées, qui vont créer une sorte de petit moment agréable tous ensemble.

Il y a des personnes qui sont très rigoureuses, et comme elles sont rigoureuses, elles sont capables de donner tous les détails exacts de ce qu’on est en train de raconter.

Mais chacune de ces quatre personnalités a évidemment le revers de la médaille, le côté obscur de la couleur.

La personne qui est synthétique peut être parfois un peu brusque. Voilà, OK, on a cinq minutes pour faire la réunion, donc en fait ce qu’on va faire, c’est que Jean-Claude tu vas faire si, Sonia tu vas faire ça, voilà c’est réglé. Là, on se dit ouah, il est brusque. Et donc on peut perdre l’attention de la personne juste par ça.

La personne qui est passionnée, qui est très théâtrale, va parfois être brouillonne. C’est-à-dire qu’elle a commencé à dire « Ah y’a ça », il ouvre un tiroir, il ouvre un autre tiroir, ah puis il y a ça, il ouvre un troisième tiroir, un quatrième, un cinquième, un sixième. Ah y’en, un autre là. Ah je vais fermer celui-ci quand même, tac. Mais je me suis déjà… Ah ben j’en ai ouvert un autre là, je vais fermer celui-ci. Mais oh non, celui-là, je vais pas le fermer parce que ah il y en a un autre derrière au fond, regarde. Donc c’est des gens, ils ouvrent 10 000 tiroirs. Ils arrivent jamais au bout. Il est super créatif, il est super passionné, mais il peut être un peu brouillon. Et donc pour les gens qui ont besoin d’un peu de rigueur. Il les perd.

La personne qui est connectée, elle peut avoir tendance à parler un peu doucement, avoir une voix un peu monocorde et tout, à paraître un peu timide et donc elle peut être au bout d’un moment assez rapidement ennuyeuse. Et donc pareil, on perd l’attention.

La personne qui est rigoureuse, elle va rentrer dans beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup, beaucoup de détails. Elle va tout, tout, tout, tout, tout, tout dire. Alors ça va être très structuré mais il va tout dire, tout dire, tout dire, tout dire, tout dire, une voix un peu monocorde. Et alors, à la fin, on va dire que cette personne est rigide. Et pareil, l’attention, elle est perdue.

Donc, réussir à être soi-même en visio pour réussir à maintenir l’attention de l’auditoire, c’est vraiment mettre en valeur, mettre en lumière le côté brillant de sa couleur. OK, je suis synthétique, c’est super, mais je vais éviter d’être brusque. Je suis passionné, c’est super, mais je vais éviter d’être brouillon. Je suis connecté, c’est super mais je vais éviter d’être timide. Je suis rigoureux, c’est super, mais je vais éviter d’être rigide et je suis synthétique, alors je vais aussi aller chercher mon côté passionné, connecté et rigoureux. Je suis passionné, mais je vais aussi chercher mon côté synthétique, connecté, rigoureux, etc., etc. Donc l’idée, c’est de se dire OK, j’ai ma personnalité à moi, j’ai mon style à moi, ce style est bien mais je vais m’éloigner des problèmes qui peuvent aller avec mon style et je vais aller chercher du côté des styles des autres, je vais piquer aux styles des autres, les côtés clairs, les côtés brillants de leur style afin d’être le plus complet possible, afin d’avoir les plus grandes palettes de couleurs possibles. Je ne suis plus monochrome avec mon style à moi. J’ai vraiment élargi la palette de mes couleurs et donc là, je suis une peinture flamande extraordinaire avec des couleurs partout et je n’y connais rien en peinture. Peut être que je viens de dire une énormité, je n’en sais rien.

Marie Bodiguian :

Alors pouvoir s’inspirer, je dirais des couleurs des autres, est-ce que ça nous permet d’éviter le choc des mondes de chacun et de pouvoir avoir de meilleures interactions ?

Pascal Haumont :

Oui, le fameux choc des mondes, c’est-à-dire toutes ces incompréhensions. On l’a toutes et tous vécu ces moments où on voit deux personnes qui essaient de communiquer et on les regarde et on se dit : ces deux personnes sont d’accord, elles disent la même chose, mais pourtant, elles sont là, ils sont pas d’accord. T’as l’impression qu’ils ne sont pas d’accord. Mais tu dis mais vous êtes d’accord ! Tu sais, tu fais le sauveur dans le fameux triangle. Tu fais le sauveur. Mais vous êtes d’accord ! Mais enfin, aimez-vous. Et en fait, le problème vient d’un problème de communication. Il ne vient pas d’un problème de compétences ou de valeurs. Le problème vient d’un problème de communication. Et donc, pour éviter ce fameux choc, mais plutôt réussir à aller à la rencontre de l’autre, élargir sa palette de couleurs, c’est comprendre comment l’autre fonctionne et être capable de lui parler son langage pour qu’ensemble on puisse construire, pour qu’ensemble on puisse aller plus loin, pour qu’ensemble, on puisse être plus efficace. Donc la rencontre plutôt que la confrontation. C’est en ayant conscience de son style et en ayant conscience qu’on peut élargir son style, qu’on va réussir à emmener les autres dans ce vers quoi on a envie de les emmener.

Marie Bodiguian :

En préparant cette interview, tu me parlais justement de l’improvisation théâtrale pour pouvoir mieux construire les uns avec les autres avec le fameux « Oui et« .

Pascal Haumont :

Oui, et oui. Le l’outil fabuleux de l’improvisation théâtrale, c’est le « oui et ». « Oui et » ça veut dire quoi ? Ça veut dire quand je dis oui, j’accepte que ce que pose la personne en face existe. Je ne la nie pas, je ne la contre pas. Je ne rentre pas dedans, je dis ça existe. Je me le dis dans la tête, je ne dis pas ce que tu as dit existe. Ça ne voudrait rien dire. Mais je l’accepte, quoi. Et quand j’y rajoute « et », ça veut dire j’accepte ce que tu as dit et en plus, je construis par dessus ce que tu as dit. Le oui, peut être un j’accepte. Je ne suis pas d’accord, j’accepte et je te propose autre chose. « Oui, et » et c’est sûrement la manière collaborative qu’on a un peu naturellement, mais qu’on a très vite annihilé en grandissant parce qu’on est souvent dans la confrontation, parce qu’on veut montrer qu’on est plus fort que l’autre, qu’on a plus de raison que l’autre, parce qu’il y a l’ego qui intervient là dedans. Et donc, il faut réussir à mettre son ego de côté parce que faut se dire quand on est en communication avec l’autre, finalement, l’intérêt, c’est qu’on arrive à faire des choses ensemble. Ne perdons pas notre temps à nous engueuler, essayons plutôt de faire des choses ensemble. Et cet outil de l’improvisation théâtrale, du « oui et », il est super puissant pour ça. Et quand on se met à faire de l’improvisation théâtrale, moi, j’ai commencé ça quand j’avais 20 ans. Quand j’avais 20 ans, j’ai découvert cet outil fabuleux en allant voir des spectacles. Et puis après, en allant faire ces spectacles là, je faisais déjà du théâtre. J’ai découvert ça et j’ai découvert une capacité à faire de l’improvisation théâtrale, ce qui est aussi un développement personnel énorme pour moi. Et j’ai compris l’intérêt de cet outil et j’ai compris plus tard que ce « oui, et », il pouvait s’appliquer finalement dans plein d’autres situations que juste sur une scène d’improvisation théâtrale.

Marie Bodiguian :

Et du coup, ça nous rend hyper créatif.

Pascal Haumont :

Oui. Ah ben oui, on est créatif parce qu’on est dans le « Oui, et » donc on construit avec l’autre. Et bien sûr, on dit toujours que tout seul, on va plus vite, mais ensemble, on va plus loin. Et quand on est ensemble et qu’on est en mode « oui et », on va super, super, super, super loin. C’est des choses qu’on vit aussi quand on écrit un spectacle, par exemple, moi mon seul en scène, je l’ai co-écrit avec mon camarade Olivier Maille. On a écrit ensemble, on était en mode « oui et ». Boum il y en a un qui a l’idée. On rebondit, on rebondit. OK, moi, je vais écrire ça, toi tu vas faire ça, on est ensemble. On a écrit ce spectacle très, très, très vite, parce que, parce qu’on n’avait pas le choix.

Marie Bodiguian :

Et donc du coup, on parle d’interactions, vient l’heure au moment où on doit présenter son projet, un enjeu, avec un PowerPoint. Pourquoi tout d’un coup là, le soufflet tombe, l’ambiance tombe, ça devient ennuyeux ?

Pascal Haumont :

Ben le mot, il a été lâché quoi. Le mot c’est : PowerPoint. On a passé des des millénaires à prendre la parole sans PowerPoint. A l’époque, des hommes des cavernes, à l’époque de l’Antiquité. Je vous jure quand Socrate allait parler sur l’Agora, il était pas là : « J’ai un petit PowerPoint pour vous. Platon, tu prendras des notes si tu veux bien, comme ça, peut être que ça restera pour la postérité. Il faisait pas ça Socrate. Il parlait directement et tout, il créait de l’interaction. Je ne sais pas, j’y étais pas. Mais enfin, on imagine que c’est ça l’idée. Et dans les années 90 et après surtout dans les années 2000, le PowerPoint c’est hyper démocratisé. Aujourd’hui, dans les organisations, dans les universités, il n’y a quasiment plus de présentations qui se font sans PowerPoint. C’est hallucinant. Pourquoi ? Parce que ça a un côté vachement rassurant, le PowerPoint. Si je diffuse, si je projette un PowerPoint, déjà j’ai un prompteur, donc ça me permet de regarder ce qui a écrit et de rien oublier. En plus, je fais d’une pierre deux coups, j’ai un document que Boum, je donne aux gens après que je leur envoie par email. Et je me dis, ça m’évite du travail, c’est rassurant. En plus, comme je regarde mon PowerPoint, je ne suis pas connecté à mon auditoire visuellement, donc je me sens beaucoup moins juger par eux. J’ai mon doudou. Ou si je suis en visio, mon PowerPoint prend tout l’espace parce que j’ai appuyé sur « partager l’écran », même des fois, j’ai éteint derrière ma caméra et de la même manière, le PowerPoint prend tout l’espace. Et comme il prend tout l’espace, il dit plus. Tiens, je viens parler avec vous, on va créer de l’interaction, tout ça. Non, il dit OK, regardez mon PowerPoint. D’ailleurs, je vais vous en faire la lecture et le commenter. Attention, grand moment. Donc je vous en fait la lecture, je le commente. On est au cinéma. On a même parfois éteint les lumières parce que le vidéoproj n’est pas d’une super qualité donc il n’est pas très lumineux. Et on arrive à ce moment de la réunion de 14 heures où il se passe ça et comme à 14 heures…

Marie Bodiguian :

Avec la digestion…

Pascal Haumont :

Voilà la fameuse digestion. Du coup, on perd l’attention des gens. Et à 15 heures, la réunion est finie, on est obligé de dire : « je vous propose de vous réveiller pour assister à votre réunion suivante, car Serge a aussi préparé un PowerPoint« . Allez c’est reparti ! Mais comme il est 15 heures, on dort moins.

Marie Bodiguian :

Et donc aujourd’hui, quel est le problème avec le PowerPoint ? Pourquoi est-ce que ça peut être soporifique ?

Pascal Haumont :

On dit pas, je vais prendre la parole face à vous et je vais être accompagné d’un support visuel, d’un diaporama de type PowerPoint qui va compléter visuellement mes propos. Parce que ça, c’est hyper long. Personne ne dit jamais ça. Donc on fait le raccourci, c’est normal, c’est humain. Je vous ai préparé un PowerPoint, mais quand on dit ça, on dit voilà le PowerPoint.

Marie Bodiguian :

Je vous ai préparé un plat, en fait ?

Pascal Haumont :

Ouais, je vous ai préparé un plat et c’est le plat le plus important quoi.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Pascal Haumont :

Alors que c’est la conversation la plus importante, finalement, dans un dîner. Et donc, du coup, le PowerPoint est affiché. On se met sur le côté. On en fait une sorte de doudou parce qu’on le regarde, on se connecte à lui, on a plus besoin de se connecter à l’auditoire.

Marie Bodiguian :

Et on apprécie le travail. Ouah, j’ai fait tout ça.

Pascal Haumont :

Ouais, on est fier. On est fier. Quand il y a son N+1, ou son N+2 dans la salle. On dit là, le boss, il se dit oh j’ai bien travaillé. J’ai de beaux tableaux et tout c’est super. Mais c’est complètement humain. Enfin, je veux dire, et c’est aussi…

Marie Bodiguian :

Bien sûr !

Pascal Haumont :

Tellement lié à la culture d’entreprise. Quand je vais dans une grande entreprise, ils me disent ben oui mais nous, chez nous, on est obligés de faire comme ça. Et ils ont l’impression que c’est les seuls d’ailleurs. Et je dis oui, ben l’entreprise d’à côté, figurez-vous que c’est pareil. Ils sont obligés, entre guillemets, de faire comme ça.

Marie Bodiguian :

Je dirais qu’en fait, ce n’est pas simplement en entreprise, même les entrepreneurs qui font une présentation de leurs propositions, de leur offre. Ils viennent avec leur PowerPoint. Et justement, parce qu’il y a beaucoup de timidité, il y a beaucoup de peur et du coup, on se cache. Tu vois, c’est tellement humain que quelle que soit la position, entreprise ou pas, on se cache quoi.

Pascal Haumont :

Oui, entreprise, formation, entrepreneurs, en fait, c’est culturel. C’est qu’on a vu des gens faire comme ça depuis toujours, maintenant, depuis 20 ans. Ça fait depuis toujours donc on a reproduit la même manière de faire en constatant toutes et tous qu’il y a un problème. Parce que quand on est dans l’auditoire, on regarde ce qui se passe et on dit. Il y a quand même un problème là, je suis en train d’essayer de lire tout ce qui a écrit, je n’écoute plus l’oratrice ou l’orateur. Mais quand on se retrouve à la place de l’oratrice ou l’orateur, on refait exactement la même chose parce qu’on n’a pas les clés pour faire différemment. Donc dans le bouquin, moi, j’en donne des clés pour faire différemment en disant. Beaucoup. Appuyons-nous sur les neurosciences pour comprendre que le PowerPoint peut être un vrai plus, pour aider à comprendre, pour aider à mémoriser ce que dit l’oratrice ou l’orateur, mais en aucun cas pour le remplacer. Quand on fait une prise de parole en public, le plus important, c’est d’abord l’auditoire. On fait tout pour l’auditoire, on fait tout pour que l’auditoire passe d’un point à un point B sans qu’il vive l’ennui, la frustration, l’agacement de cette réunion qui est interminable.

Ensuite, le plus important après l’auditoire, c’est l’oratrice ou l’orateur, parce que c’est la personne qui va délivrer un message, une sorte de pont qui va permettre au message d’aller jusqu’à l’auditoire.

Marie Bodiguian :

De don ?

Pascal Haumont :

De pont, de don, tous les mots en « on » si tu veux. Sauf de con, tu vois pas tous. Mais sinon, tous les autres marchent. Tant qu’il y a du fond, tout marche, voilà. Et après, le plus important, mais donc le moins important en troisième, c’est le support visuel, parce que il permet d’amener un complément visuel. Et il peut être un vrai plus pour une prise de parole quand il est bien utilisé. Mais comme je le dis dans le titre du livre, il ne sert à rien et même il dessert, si on s’en sert mal et si on le place en premier au lieu de passer le placer troisième.

Marie Bodiguian :

Donc, du coup, quelles serait pour toi les meilleures astuces pour pouvoir bien utiliser PowerPoint ?

Pascal Haumont :

C’est de d’abord structurer en dehors de PowerPoint. Parce que le réflexe, moi j’interroge toujours les gens quand je fais une formation sur le PowerPoint efficace ou sur la prise de parole. Je leur demande « mais alors vous quand vous préparez votre prise de parole, vous faites comment ? » Et la plupart des gens disent, je vais sur PowerPoint, je crée mes diapos. Mais là, on se rend compte qu’il y a un problème parce que quand on fait ça, on crée des diapos, on les remplit. Après, on essaye de les mettre les unes bien comme il faut. Là, il y a une sorte de fil conducteur. Ça a l’air pas mal. Je vais pouvoir aller me coucher parce qu’il est déjà quatre heures et quart du matin. Après avoir travaillé sa présentation et qu’on se lève à 7 heures et quart pour aller la montrer à 9 heures, cette présentation.

Donc commencer par structurer en dehors de PowerPoint, parce que quand on structure en dehors de PowerPoint, on se pose les questions de : quels sont les messages qu’on vient délivrer, qui est mon auditoire ? Où est-ce que je veux les emmener ? D’où est-ce qu’ils partent ? Comment est-ce que je vais réussir à les emmener là ? Quelles sont les informations que je veux donner ? Quelles sont celles que je ne veux pas donner ? Quels sont les chiffres que je veux donner ? Quelles sont les anecdotes que je vais raconter ? Comment je vais faire appel à leur vécu ? On se pose toutes ces questions là et là, on a une liste de choses qui sont structurées parce qu’on les aura mises en trois grands messages.

Par exemple, on saura comment commencer, on saura car c’est structuré et une fois qu’on a fait ça, on se dit OK, d’accord, j’ai un discours qui est structuré, il est vachement bien. Je peux déjà même commencer à le répéter. Et après, je me dis tiens, ah là quand même ce que je dis là, ça pourrait être rehaussé, ça pourrait prendre encore plus de la valeur si j’y ajoute quelque chose de visuel. Et un visuel, c’est quoi ça ? Ça peut être, et là on va se dire on va pas mettre que des images et des photos. Évidemment, qu’on ne va pas mettre que des images et des photos, surtout si on travaille dans une grande banque, par exemple, mais si je mets que des images et des photos, mes chefs vont croire que je suis un guignol. L’image, la photo, oui, c’est un visuel, mais ce n’est pas forcément le plus, le plus important, le plus efficace. Un graphique, un bon graphique, c’est un visuel. Un graphique bien fait en faisant le bon choix entre l’histogramme pour comparer des valeurs, le camembert pour parler d’une répartition, la courbe pour montrer une tendance. Bref, le graphique, par exemple, c’est un super visuel. Le schéma, c’est un super visuel. Les symboles sont des super visuels. Les images, les photos sont des super visuels. Les les grands messages clés écrits avec des mots en couleurs pour que ce message clé, qui ait du texte prenne la valeur de visuel, ce sont aussi les super visuels. Et la combinaison de tout ça. Un graphique avec un message clé écrit dessus, plus un symbole qui va montrer une tendance. Et ben là aussi, c’est un super visuel parce que je vais créer une unité graphique. Alors évidemment, on se dit tiens, ben ça veut dire qu’il faut quand même choper quelques connaissances graphiques. Oui, mais c’est quand même pas non plus hyper compliqué. On va pas vous demander de faire un truc extraordinaire graphiquement. Ce qu’on veut juste, c’est que le PowerPoint ne soit pas une distraction pour l’auditoire avec trop de mots. Et du coup, on n’écoute plus l’orateur. Ce qu’on veut, c’est que le système soit le plus.

Marie Bodiguian :

Justement en fait, le problème des graphiques et des chiffres, c’est que on en met trop.

Pascal Haumont :

Oui, il faut enlever.

Marie Bodiguian :

Il faut, en fait et tu l’expliques tellement bien dans ton livre et tu le démontres, avec des schémas, justement, où même en lisant le livre, on se dit, on sait pas où donner de la tête, alors j’imagine en réunion. C’est en fait, pour moi, quand je lis ton livre, c’est, les deux mots clés qui me viennent : c’est simplifié pour amplifier.

Pascal Haumont :

Ouais, c’est très bien dit. Simplifier pour amplifier. C’est ça et c’est là que forcément, on va sortir une citation, celle de Saint-Exupéry qui disait : « La perfection, ce n’est pas quand on a plus rien à ajouter, c’est quand on a plus rien à retirer« .

Marie Bodiguian :

Exact.

Pascal Haumont :

« Less is more » disait je ne sais plus quel architecte mais ça revient exactement à ça. On simplifie pour amplifier. J’aime bien cette formule. Un jour, je l’écrirais sur LinkedIn ou sur Twitter, et je dirais Copyright, Marie Bodiguian.

Marie Bodiguian :

Donc se servir du PowerPoint comme un soutien, comme un pilier, et garder en fait tout ce qu’il nous faut pour développer notre charisme, oser développer notre charisme aussi en visio. Comment est-ce qu’on peut développer notre charisme dans cette petite lunette, ce petit carré qui est à côté du PowerPoint ?

Pascal Haumont :

Alors, il faut se méfier du mot charisme en plus, parce que le mot charisme on a l’impression qu’il y a quelque chose d’un peu magique.

Marie Bodiguian :

Le fameux être soi on va dire.

Pascal Haumont :

Le fameux être soi moi j’aime bien parler de présence, parce que dans  charisme il y a un côté magique, dans présence, on comprend que c’est être la bonne personne au bon moment.

Marie Bodiguian :

Donc, comment développer sa présence avec un PowerPoint dans cette petite lunette, ce petit carré quand on présente à PowerPoint ?

Pascal Haumont : 

Alors quand on présente un PowerPoint souvent effectivement en visio, en fonction des outils, des fois on partage son écran, le PowerPoint prend toute la place et on est dans le petit carré à côté. Et donc, il reste la voix. On est en petit, donc visuellement, on est quand même pas hyper présents, mais il reste la voix. La voix, c’est un outil fabuleux. On a tous et toutes en tête des voix de radio. Moi quand j’étais gamin. Tu vois, je suis gamin, je rentre de l’école, j’arrive à la maison. Ma mère et ma grand-mère écoutent Pierre Bellemare sur Europe1. C’est la voix de Pierre Bellemare. C’est un truc qui marque à vie surtout qu’en plus, l’émission finit trop tard, donc il faut retourner à l’école avant de savoir qui a tué qui. Donc c’est hyper frustrant.

Marie Bodiguian :

C’est ça.

Pascal Haumont : 

Mais les voix sont extrêmement marquantes, donc, pour affirmer sa présence grâce à sa voix, le premier danger, c’est la monotonie, c’est la  monocordie. C’est de parler tout le temps sur le même ton, parce que là, on est sûr qu’on perd très, très rapidement son auditoire. Donc, il faut créer des variations. Et créer des variations, ça se fait de manière assez simple finalement, c’est trouver les mots importants qu’on veut mettre en valeur et ces mots importants qu’on veut mettre en valeur, c’est les Stabilobosser comme si on le faisait à l’écrit. Sauf qu’on le fait à l’oral. Et pour les gens qui sont particulièrement monocorde, le faire de manière, c’est un peu ma méthode. Mais souvent, c’est dire OK, on va pousser le bouchon un peu loin, ne fera pas ça en vrai, mais juste pour expérimenter, on essaye d’être la personne qui a dit OK. D’accord, je vais essayer de Stabilo bossé les mots importants. Donc je décide de Stabilo bosser les mots importants et effectivement, quand je stabilo boss les mots importants, alors mon discours prend déjà un peu d’amplitude. Et bien sur eux, ils ont l’impression qu’ils font un truc comme ça. Quand je Stabilo Boss, les mots importants, mon discours prend des… ? Ils ont l’impression de faire ça. Mais comme ils partent de très bas, en fait, ils arrivent à un niveau qui est acceptable. C’est le classique et finalement, ils ont l’impression d’en faire trop. Je leur disais je vais en faire trop, mais c’est pas grave. Et les autres dans la formation vont dire c’est vachement bien comme ça. Donc déjà, crée des variations en insistant sur ces mots importants. Ne pas hésiter, comme Pierre Bellemare, à créer des silences ou comme Jean-Claude Vandamme, je prends souvent l’exemple Jean-Claude Vandamme, qui est le roi des silences. Jean-Claude Vandamme ne présente pas le bilan d’entreprise. Tu vois le tableau de bord, tout ça, c’est pas son truc. Les silences sont puissants donc les silences, il ne faut pas en avoir peur aussi.

Dans la voix, ça va être ça. Les silences, ça va être insister sur les mots importants. Et puis aussi s’appuyer sur les consonnes pour donner de la percussion, à sa voix. Non pas pour que ce soit une espèce de bidouillage, de salmigondis.

Marie Bodiguian :

Donc créer des ruptures, en fait.

Pascal Haumont : 

Créer des ruptures. Et les ruptures, c’est ça les ruptures, c’est les ruptures de vitesse. On ne va pas aller plus vite. Et puis après, on va parler un peu moins vite. C’est des ruptures de puissance. On va parler plus fort, mais aussi on peut passer à quelque chose de moins fort. C’est des ruptures d’émotions. On peut passer de quelque chose de joyeux à quelque chose à la colère, parce qu’on veut montrer que voilà, à un moment donné, on a un chiffre qui n’est pas bon. Alors là, j’exagère un peu tout ça, mais c’est l’idée. C’est se dire que ok j’ai mon PowerPoint qui prend toute la place en visio parce que Teams ou Zoom ou je ne sais pas quel outil est fichu comme ça. Et bien, je vais me servir de ma voix pour renforcer mes messages.

Marie Bodiguian :

Et donc en parlant de la voix, tu parles dans tes livres du fameux tic de langage. On a tous des tics de langage enfin moi la première en tous les cas. Et qu’est-ce que tu préconises pour travailler, en fait, ou lutter contre ces tics de langage ?

Pascal Haumont : 

On en a tous et toutes des tics de langage. Donc vous pouvez commenter en disant quel est le type de tics de langage de Marie.

Marie Bodiguian :

Merci

Pascal Haumont : 

Ou le mien. Voilà, ça crée du commentaire. On fait travailler un petit peu l’algorithme, c’est cadeau. Donc on en a tous et toutes, c’est vrai. Et il y a un problème avec les tics de langage quand ils deviennent envahissants. On a tous et toutes fait cette expérience d’être en cours et puis de noter au fur et à mesure de compter, le nombre de jeu de EUH de la prof d’histoire géo, le nombre de BON du prof de math ou le nombre de EN FAIT de la prof de sciences naturelles. On dit plus sciences naturelles, on dit SVT maintenant donc de la prof de SVT pour les personnes qui ont plus de 35 ans : sciences naturelles. Et donc ses tics de langage, quand ils sont envahissants, c‘est un vrai problème parce qu’on focalise dessus. Le plus courant étant le EUH. Alors EUH, je vais vous parler EUH de la prise de parole EUH en visio. La prise de parole EUH. en visio, c’est un sujet EUH très important EUH. Je respecte plus. Donc ce type de langage, tu vois là j’ai le DONC qui est venu plusieurs fois. C’est peut être ça mon tic de langage.

Marie Bodiguian :

C’est vrai.

Pascal Haumont : 

Ben tu vois, on a tous et toutes. Et ce tic de langage ce qui va être puissant, c’est justement de le remplacer par un silence. Parce qu’on voit le silence, c’est un outil très puissant, je l’ai montré tout à l’heure avec Jean-Claude Vandamme. Il y en a qui ne sont pas très bien. Les politiques sont souvent des bons et très bons exemples d’utilisateurs de silence. Barack Obama faisait des silences extraordinaires Want to talk about a little girl in Chicago, and she’s alone, avec un storytelling en plus de malades.

Marie Bodiguian :

Super accent.

Pascal Haumont : 

Et pour le coup, merci. Et pour le coup, on peut parler de charisme chez Barack Obama si on a envie parce qu’il y a ce petit truc de magique, chez Barack. Et donc on remplace ses tics de langage par des silences et déjà on gagne. Alors évidemment, ce n’est pas facile parce que les tics de langage sont typiquement des automatismes. Et les automatismes, c’est très difficile de s’en séparer parce qu’il y a des connexions neuronales qui sont faites dans le cerveau. Tout automatisme, c’est vraiment des neurones qui sont connectés entre eux et qu’il faut réussir à défaire pour créer de nouvelles connexions neuronales pour créer un nouvel automatisme, celui du silence. Mais on observe sur une formation, par exemple, qu’en faisant cet exercice là, au début, c’est hyper frustrant. Et alors EUH. Donc j’ai fait un EUH là ? Oui t’as fait un EUH là. Ah OK, d’accord. Et là, je l’ai vu, après j’arrive. J’arrive à le remplacer par mon silence.

Marie Bodiguian :

Ça donne en fait toute l’importance de la préparation qui en fait, à mon sens, non pas de la conférence, mais du conférencier qui, à mon sens, n’est pas assez. Tu disais tout à l’heure des gens qui parlent en fait, qui préparent jusqu’à quatre heures du matin et qui se lèvent à 7 heures. Donc comment est ce qu’en trois heures de sommeil, on peut récupérer, on peut être bon ?  C’est vraiment un vrai problème. Et donc, du coup, penses-tu en réalité que cette préparation est négligée parce qu’on se cache derrière l’outil le PowerPoint. Non seulement ça, mais parce que. éventuellement, on se dévalorise et donc, dans ces cas là quel conseil donnerais-tu pour la préparation ?

Pascal Haumont : 

Alors est-ce qu’elle est négligée ? Parfois, elle est négligée. Oui, t’as raison et parfois les négliger pour des raisons qui sont quand on a plein plein d’autres travaux à faire. Tu parles de conférencière conférencier, mais il y a aussi des prises de parole en entreprise. Des gens sont submergés de réunions. Il en faut six heures par jour et le soir, elles doivent préparer leur prise de parole pour la réunion suivante. Donc ils n’ont pas forcément le temps. 

Marie Bodiguian :

Et ne donnent pas la priorité. En fait, ma question, c’est est-ce qu’ils ne donnent pas la priorité ? Est-ce que, justement, en supprimant certaines questions, certaines réunions qui ne sont pas forcément utiles, on ne pourrait pas justement prendre un vrai silence pour soi et vraiment préparer. Est-ce que ce n’est pas quelque part une fuite ?

Pascal Haumont : 

Oui, oui, en fait. Là se pose d’abord la question de l’organisation en général, avec les réunions bla bla, bla bla tout le temps, les réunions qui ne laissent pas forcément le temps aux gens qui doivent parler dans ces réunions de préparer leur réunion. Donc sûrement, comme tu dis, à réduire le nombre de réunions gardées que celles qui sont importantes et inviter les gens qui vont bien dans les réunions qui vont bien. Et comme ça, la personne qui doit prendre la parole aura le temps de se préparer. Donc, négligé oui par les organisations et aussi parfois par les oratrices et les orateurs qui n’arrivent pas à y consacrer le temps qu’il devrait. Et puis, il y a au-delà de négliger ce temps-là, c’est utiliser le temps à mauvais escient, se préparer pas comme il faut. Et c’est ce que je disais avec cette histoire de PowerPoint qu’on me prépare. C’est-à-dire que on sait que pour être le plus efficace, pour être le plus impactant dans une prise de parole et aussi pour maîtriser au mieux son trac, le mieux, c’est de se préparer, de pratiquer, de répéter dans les conditions les plus proches possible des conditions réelles dans lesquelles on fera sa présentation. Alors, ne parlons pas des voilà des réunions de travail assez courantes et tout, mais  parlons des présentations à enjeu, quoi. Effectivement, que ce soit une conférencière ou un conférencier inspirant qui facture cher pour aller dans une entreprise et qui donc doit donner un spectacle à son auditoire en plus de quelque chose avec des messages, que ce soit un chef de projet, un directeur, une directrice qui vient présenter quelque chose à un séminaire d’entreprise, que ce soit en visio, ou que ce soit en présentiel. Et donc, cela demande de la préparation, de l’enjeu. Effectivement, si on passe plus de temps à préparer son PowerPoint qu’à répéter, alors là, il y a un vrai problème parce qu’on se trompe de combat. Presque on se trompe d’enjeu. On se dit OK, il faut qu’on voit que j’ai bien travaillé, comme on disait tout à l’heure, plutôt que tiens, il faut que je prenne mon auditoire, que je l’emmène d’un point A à un point B sans le perdre. Donc, je dois reconnaître que prendre la parole, que ce soit face à six personnes dans une réunion, que ce soit face à 1 000 personnes dans une réunion présentiel, c’est une performance artistique, entre guillemets, théâtrale entre guillemets, dans le sens où…

Marie Bodiguian :

Créatif ?

Pascal Haumont : 

Créatif, ça, c’est sûr. Mais ne pas oublier que quand je prends la parole, je suis à la fois l’auteur, le comédien, le metteur en scène de ma performance, l’auteur, la comédienne, la metteuse en scène de ma performance. Je suis ces trois rôles à la fois et ces trois rôles à la fois, c’est de l’artistique. Je suis la comédienne et comédien de ma performance parce que je suis face à des gens et que je ne suis pas juste en train de discuter avec eux à la machine à café. Je suis en train d’essayer de les convaincre de quelque chose, de les persuader de quelque chose. Essayer de les mettre en action et donc à un moment donné, je donne de moi. Si je ressors de ma prise de parole fatiguée, c’est normal. Si je ressors de ma prise de parole et que je ne suis pas fatiguée, c’est que j’aurais mal fait le job. En tout cas, moi, j’espère sortir de cette interview épuisé. Ça voudra dire que j’aurais bien fait le job

Marie Bodiguian :

Et pourquoi est-ce qu’il faut être fatigué pour pouvoir avoir bien fait un job ? Au contraire, quand on est dans son élément, on a plus d’énergie encore.

Pascal Haumont : 

Oui, la bonne fatigue, tu vois celle que tu ressens, la fatigue de AHHHHH

Marie Bodiguian :

Voilà. On est d’accord.

Pascal Haumont : 

Un relâchement. Tiens, je prendrais bien une bonne bière. Peut-être bipper ce mot bière. 

Marie Bodiguian :

Pas moi.

Pascal Haumont : 

On ne bippe pas le mot bière, on s’en fout. Ça, c’est la comédienne ou le comédien de sa performance. Et puis, on est aussi l’auteur de sa performance d’auteur. L’auteur ça veut dire qu’on aura déjà bien structuré. On a déjà parlé de l’importance de structurer avant de se jeter sur le PowerPoint bien entendu. Et puis, il y a la mise en scène de la performance. La mise en scène de la performance, c’est aussi se poser les bonnes questions de OK. Je suis venu parler à mon auditoire. Je suis venu aussi pour qu’ils ressentent des émotions parce qu’on sait que la prise de décision se fait aussi largement grâce aux émotions qu’on ressent, aux émotions qu’on vit. Donc, si je veux leur faire prendre la décision de parler plus en public, si je fais une conférence sur la prise de parole en public ou d’utiliser le nouveau logiciel de gestion des congés parce que je suis chef de projet, que je viens présenter le nouveau logiciel de gestion des congés. Il faut que je mette en scène cette performance en me disant Tiens, à ce moment-là, je vais leur faire ressentir la frustration de l’outil actuel de gestion des congés. Je mets ça un petit peu en scène, que ce soit par moi ou aussi par mon PowerPoint parce que je vais montrer l’image qui va bien, qui va montrer cette frustration. Et puis après, je vais leur montrer la joie d’utiliser le nouveau logiciel. Alors je mets en scène cette notion de joie. Je mets en scène cette notion de joie parce que je vais montrer ma joie. Et j’ai beau être un chef de projet informatique, je vais arriver en disant je comprends que vous soyez un peu frustré par l’utilisation du logiciel actuel. C’est vrai qu’il y a des bugs dans le logiciel actuel mais avec la nouvelle version par contre, on a corrigé tous les bugs. En plus, on a créé une interface qui va vraiment, vraiment, vraiment vous plaire. Et là, qu’est-ce que j’ai fait ? Je me suis mis en scène parce que j’ai consciemment, vraiment, consciemment dit. Je vais interpréter la frustration, créer cette intention de frustration et ensuite, je vais interpréter la joie, créer cette intention de joie. Donc, je me suis mis en scène, le comédien. J’ai mis Je suis le metteur en scène qui a mis en scène le comédien que je suis.

Marie Bodiguian :

Donc du coup, en fait moi ce que j’entends surtout, c’est cette nécessité de donner envie. Et par une certaine générosité. Et de ce fait, la question qui me vient, c’est :  Est-ce que tu as cette sensation en formation que les gens, quand ils pensent à ce qu’ils vont donner, oublient leurs peurs ? Parce qu’il y a le focus qui va vers les gens à qui on donne et non plus sur soi.

Pascal Haumont : 

La gestion de la peur, alors du trac parce que c’est une performance, donc on va  l’appeler trac plutôt que peur, la gestion du trac. C’est une question qui revient tout le temps en formation. Les gens me disent je voudrais avoir des outils pour gérer mon trac, pour gérer mon stress. Moi je ne suis pas expert en gestion du stress, ni même expert de gestion du trac parce que je sais que ça revient à ce que tu dis. Je sais que c’est parce qu’ils vont pratiquer en se posant les bonnes questions et en se mettant dans les bonnes conditions que le trac ne va plus devenir un handicap. Le trac, il est toujours là. C’est normal d’avoir le trac avant de prendre la parole. Il faut vraiment s’en convaincre. Si tu as le trac avant de prendre la parole, toi qui nous écoute sur la chaîne YouTube de Marie et sur son LinkedIN, sur son Instagram, sur son Tic Toc, tous les réseaux sociaux sur lesquels elle est, non, pas sur Tic Toc encore.  Toi qui nous écoute. Il faut vraiment que tu te rendes compte que si tu as le trac, c‘est normal.

Marie Bodiguian :

Et c’est sain même.

Pascal Haumont : 

Et c’est sain, si tu n’as pas le trac c’est que tu ne mets pas d’enjeu dans ce que tu viens de faire finalement.

Marie Bodiguian :

Non, mais je dirais même en plus que tu sais ce qui se passe quand on a le trac, c’est que ça dégage de l’adrénaline. Et donc, du coup, ça ouvre notre respiration pour justement réagir. Et donc, physiologiquement, c’est très sain.

Pascal Haumont : 

Oui, parce que du coup, ça te prépare à prendre la bonne décision, soit affronter, soit fuir. Un mammouth avant. Maintenant, c’est plus un mammouth, c’est un auditoire, mais ça reste la même. Donc ne fuit pas, affronte. Et affronte c’est un peu fort finalement.

Marie Bodiguian :

Donne.

Pascal Haumont : 

Donne. Donc t’as le trac, accepte-le déjà, t’as déjà fait un pas. Ensuite, oui, connecte-toi dans l’auditoire. Et pour celles et ceux dont le trac a tendance à être vraiment paralysant. Moi, je conseille toujours de créer la plus magnifique des connexions : c’est l’interaction. C’est de commencer en posant une question à l’auditoire. Alors, soit une question ouverte où laquelle les gens répondent à la cantonade, soit un sondage, où on leur fait lever la main, mais déjà de créer une connexion. Parce que, parce que boum, ça y est, on a mis de l’humain dans cette présentation parce que quand on fait une présentation en entreprise, on se met comme ça, on se dit tiens il y a même presque une vitre de verre entre moi et mon auditoire et je prends la parole en disant Voilà, donc bonjour. Je me présente je m’appelle Pascal donc je viens vous parler de prise de parole. Tu sais sur 3 notes, c’est les leçons d’histoire.

Marie Bodiguian :

C’est tellement vrai.

Pascal Haumont : 

On l’entend tout le temps. Et en fait, je reviens encore à l’école, mais tout vient là. Ça revient à Donc Louis 14 est né en 1638. En 1643, il devient roi à la mort de son père Louis 13. Au cours de sa vie, il construit le château de Versailles. Il est mort en 1715 à Versailles. C’est le même ton que la leçon qu’on a cité quand on était gamin. Dès qu’on crée une interaction, bam on brise cette espèce de mur de verre qu’on met entre soi et l’auditoire et on revient à quelque chose de plus conversationnel. Ah bah, moi, je me présente je m’appelle Pascale. Je viens vous parler de prise de parole en public. Et d’ailleurs, si vous ne le saviez pas, Louis 14 est né en 1638, à 5 ans imaginez, à 5 ans, il devient roi. 1643 à la mort de Louis. Vous pouvez tout vérifier, tout est vrai. À la mort de son, tout est vrai, tu peux tout checker, il n’y a pas de problème.

Marie Bodiguian :

Sauf que t’as dit 35 au début, et après t’as dit 38.

Pascal Haumont : 

Alors, je me suis gouré quand j’ai dit 35, il est né en 38. Il est né en 38 en 1638. En 43, il devient roi. Il est mort en 1715. Tu vois le type il sait tout sur Louis 14. Parfois, je fais des lapsus, alors peut-être. On vérifiera. Dans ce cas là, faut couper, faut remodeler, faut faire du doublage.

Marie Bodiguian :

C’est pas grave, on gardera.

Pascal Haumont : 

Donc la création de cette interaction permet de briser ce mur de verre qu’on place entre soi et son auditoire et ce mode prise de parole en public qu’on crée et on le sait très bien, le trac diminue très vite au fur et à mesure de sa prise de parole. C’est vraiment le début qui est dur et finalement, je l’ai vécu et toi aussi, Marie, tu l’as vécu des dizaines de fois avant un spectacle. Tu sais, ce moment où t’es derrière le rideau et où on se dit Mais pourquoi ?

Marie Bodiguian :

Je suis que là !

Pascal Haumont : 

Mais pourquoi je ne suis pas comme tout le monde chez moi en train de regarder un bon match de foot ou un super film comme font tous les autres ? Non, moi non plutôt,  iiens, je vais me confronter à un public avec un texte que j’ai appris par cœur, un personnage que je dois interpréter, des gens qui ont payé pour me voir et qui vont me juger. Mais je suis fous de faire ça. Mais quel kiff quand même de faire ça !

Marie Bodiguian :

Ah Ouais

Pascal Haumont : 

Et l’oratrice de l’orateur qui réussit bien sa prise de parole, il ressent le même kiff que la comédienne, le comédien sur scène, bien sûr,

Marie Bodiguian :

Dans des formations Pascal, tu insistes beaucoup sur le fait d’imiter certaines personnalités. Pourquoi est-ce que imiter certaines personnalités peuvent aider à oser être soi ?

Pascal Haumont : 

C’est le terme d’imitation. Il faut l’utiliser vraiment avec parcimonie.

Marie Bodiguian :

Inspiration.

Pascal Haumont : 

Voilà moi, je suis imitateur. C’est un de mes métiers, donc je sais imiter les gens et donc je vais imiter Gérard Depardieu, je vais imiter Fabrice Luchini, comme je l’ai fait à l’heure ou Jean-Claude Vandamme, voilà, je fais des imitations. Quand je suis en formation, si, par exemple, j’ai Sophie. Et Sophie, quand elle prend la parole, c’est sympa, c’est bien et tout. Mais elle se rétrécit. Sophie, elle se fait petite, alors elle parle, elle dit Bon bah voilà. Moi, je suis contrôleuse de gestion. Mon métier, c’est d’établir un tableau de bord, de faire des budgets tout petits. Là, je lui dis Sophie, tu vas imaginer que tu es Gérard Depardieu. Tout le monde voit Gérard Depardieu. 800 kilos, quatre mètres de haut, 6 mètres de large. Il parle, on l’entend à des kilomètres, on le voit à 20 kilomètres. C’est Gérard Depardieu, quoi. Sophie dit Ah moi je vais imaginer que Gérard Depardieu. Oui vaz-y Sophie tente. Donc elle ne va pas imiter Gérard Depardieu. Elle va s’imaginer avec le corps, la prestance, la voix, l’occupation de l’espace de Gérard Depardieu. Et elle va donc s’attribuer à elle-même les qualités qu’on attribue d’habitude à Gérard. C’est la capacité à emmener les foules. C’est cette force de conviction, cette personnalité à qui on ne peut pas dire non, quoiqu’il dise, c’est Gérard quoi.

Marie Bodiguian :

Excellent.

Pascal Haumont : 

Merci donc Sophie, elle dit OK. Ben tient je suis comme Gérard Depardieu. Très bien. Et alors, elle arrive et puis elle fait. Je suis contrôleuse de gestion. Mon métier, c’est de faire des tableaux de bord et d’établir des budgets. Et là, elle a déjà occupé plus l’espace et elle a ressenti qu’elle avait plus confiance en elle.Donc c’est cette histoire de projection.

Marie Bodiguian :

Et de posture ?

Pascal Haumont : 

Et donc de la posture. En fait, c’est tout simplement parce que l’on se projette dans Gérard Depardieu que automatiquement, le corps va se mettre plus vertical, que les épaules vont s’agrandir, qu’on va plus occuper tout ça avec sa voix, la posture et la voix vont changer par l’intention. Souvent on peut faire en sorte que le corps et la voix agissent sur l’intention, mais on peut aussi faire en sorte que l’intention agisse sur le corps et la voix, peut être presque à notre insu. Et quand je parle d’incarnation, quand je parle de projection, c’est exactement ça qui se passe. Alors pour les gens qui, effectivement, ont du mal à occuper l’espace ça va être Gérard Depardieu. Pour les gens qui ont du mal à articuler, qui font un peu comme je disais tout à l’heure, je leur dis J’imagine que t’es Fabrice Luchini qui sur-articule tout ce qu’il dit. Et là il tente le truc et ça marche. Pour les gens qui sont un petit peu en arrière comme ça, je sais pas, qui s’éloignent de leur auditoire, les épaules un peu en arrière, je leur dis imagine que tu es un coach de rugby. Tu vois pas forcément un coach précis, mais imagine, tu sais tout le monde imagine un coach de rugby comme un mec qui a forcément l’accent du sud-ouest comme ça. Et puis qui se met en avant face à ses équipes. Et puis qui va presque au contact de ces équipes tu vois.

Marie Bodiguian :

Je suis fan.

Pascal Haumont : 

Et alors, les gens ils disent Ah ok le coach de rugby. Il me regardent faire le show. Ils sont là Ah ok je vois. Et après,  juste je suis le coach de rugby, je me mets un peu plus en avant et je vais un peu vers mon auditoire. Et d’un coup, ces gens qui sont déconnectés physiquement se reconnectent physiquement. C’est vraiment des petits trucs. Bam c’est des petites flammes. J’allume la petite flamme du coach de rugby, celle de Depardieu, celle de Luchini. J’allume la petite flamme et la personne du coup, après, elle crée le feu.

Marie Bodiguian :

Donc Pascal, tu nous parles de la voix et tu nous parle aussi de rupture. Donc, est-ce qu’il n’y a pas un moyen, justement, pour pouvoir faire des ruptures dans le PowerPoint, c’est-à-dire partager de temps en temps le PowerPoint et de temps en temps justement être présent ? Comment est-ce qu’on peut faire et comment être à ce moment-là ?

Pascal Haumont : 

Quand on prend la parole avec un PowerPoint, on a le sentiment qu’il faut tout le temps qu’il y ait le PowerPoint t’as raison. Et en vrai non, en vrai, au moment où on va montrer des visuels parce que ça a du sens, et il y a des moments où il faut ne plus montrer le PowerPoint. Alors, quand on est en présentiel petit tips PowerPoint, tu appuies sur la touche B. B comme black et ton PowerPoint devient tout noir. Et donc tu reprends toute la place. Quand t’es en distanciel, en visio, tu arrêtes le partage d’écran et là, c’est toi qui reprend toute la place de la même manière. Et donc, elle est là la rupture effectivement, c’est de passer du moment où c’est le PowerPoint qui peut être un peu plus important en visio parce que tu vas montrer un visuel, à toi qui est plus important, parce que là, tu dis des choses. La voix est toujours là. On a parlé de la voix et en plus, il y a le visuel. Et sur le visuel que toi, tu incarnes, il y a deux tips, en fait, qui sont importants sur comment se présenter face à la caméra.

Le premier tips important, c’est l’histoire du cadrage. C’est de se cadrer disons suffisamment large pour qu’on puisse voir aussi tes mains, parce que les mains, c’est aussi un prolongement du discours. La gestuelle, c’est un prolongement visuel du discours oral. C’est bien, c’est important de les voir et de cadrer. On parle avec ses mains. On a tendance souvent à parler avec ses mains et donc c’est bien qu’elles soient vues. De cadrer, tu sais en évitant cette fameuse contre plongée qu’il y a sur tous les ordinateurs portables, la caméra est intégrée et l’ordinateur est en dessous de toi. Donc tout le monde te voit, genre, en contre plongée comme ça, ça c’est pas hyper top comme vue. Donc, soit de surélever ton ordinateur portable, soit d’avoir une caméra externe que tu places à la hauteur de tes yeux. La  hauteur des yeux, c’est toujours efficace. Et puis le plus difficile parce que c’est vraiment pas naturel, c‘est cette histoire que si tu parles aux gens qui sont en visio en les regardant, eux, ils voient ça. Ils voient quelqu’un qui parle. Mais toi, tu es en train de les regarder, mais eux du coup, tu leur montres ton crâne. Bon le mien est vraiment pas le plus top des top. Tu leur montres ton crâne.

Marie Bodiguian :

Et même des cheveux, c’est pareil, hein.

Pascal Haumont : 

Même des cheveux. Tu vois donc finalement à quoi ça sert d’avoir des cheveux. Donc, tu regardes les gens, tu te dis je la regarde, mais eux, ils ont l’impression que tu ne les regardes pas, que tu regardes vers le bas. Donc, la difficulté, c’est de regarder la caméra parce que là, je regarde une caméra, donc moi je vois une petite machine avec des petites diodes bleues là. Et il faut que je pense à vous toutes et vous tous les 7 millions de personnes qui vont regarder cette vidéo. Il faut que je pense à vous toutes et vous tous, ça fait quand même un Français sur 10, c’est pas mal. C’est une bonne performance. Il faut que je pense à vous. Donc là, je regarde la caméra, mais derrière, je pense à la personne à qui je m’adresse individuellement. Chaque personne à qui je m’adresse. C’est pas facile, ça demande de l’entraînement. Comme je disais tout à l’heure, toute nouvelle pratique demande de l’entraînement pour créer de nouvelles connexions neuronales. Il faut le faire. Et si on n’a pas pris l’habitude de le faire depuis toutes ces visios qu’on fait depuis mal de temps maintenant et bah, faut vraiment choper cette habitude.

Marie Bodiguian :

C’est de l’entraînement en fait.

Pascal Haumont : 

Prendre la parole en public, il faut vraiment le prendre comme une chance. Prendre la parole en public, ça veut dire qu’il y a  quelqu’un vous la donne et si on ne saisit pas cette chance, si on ne la prend pas, on peut passer à côté d’une opportunité incroyable d’avoir de l’impact face à des gens. Prendre la parole en public, c’est avoir un auditoire devant soi, que ce soit quatre personnes ou 1000 personnes, et avoir l’opportunité de leur faire passer des grandes idées. Donc, ne laissez pas cette chance passer, même si vous avez peur, dites oui et allez prendre la parole en public. Prendre parole publique : trois mots essentiels.

Marie Bodiguian :

Pascal, merci infiniment.

Pascal Haumont : 

Avec grand plaisir. Merci à toi.

Marie Bodiguian :

Merci pour toutes ces pépites que tu nous a donné. Si juste quand même une petite question, quelle question toi tu aurais à poser pour inciter les gens à mieux prendre la parole en public ?

Pascal Haumont : 

La première question à se poser quand on prend la parole en public, c’est : Où je veux emmener mon auditoire ? Je réfléchis à d’où il vient. Je réfléchis à où je veux l’emmener et je ne perds jamais de vue l’endroit où je veux l’emmener. C’est la question à se poser quand on prend la parole en public. Pas les informations que je veux lui donner, non où je veux l’emmener. Et alors, mon chemin va se tracer tout seul. 

Marie Bodiguian :

Merci beaucoup, Pascal. Vraiment merci

Pascal Haumont : 

Avec grand plaisir.

Marie Bodiguian :

Vraiment c’est une interview où je suis sûre quand on découvre la prise de parole publique qui ne peut faire que grandir. Donc vraiment, merci infiniment.

Pascal Haumont : 

Merci à toi.

Marie Bodiguian :

On se retrouve dans un prochain spectacle.

Pascal Haumont : 

Oui, oui, oui, oui, bien sûr, bien sûr.

Marie Bodiguian :

Et sur ta chaîne YouTube.

Pascal Haumont : 

Tout à fait.

Marie Bodiguian :

Qui vraiment est sincèrement, des passages sont hilarants avec des imitations donc vraiment j’adore. Je suis fan. Et puis et bien écoutez : merci de votre attention. Et à très vite, dans une prochaine chronique ou vidéo, Ciao.

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